28 - Le revers de la médaille

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De précieuses minutes passaient avant qu'ils ne reprennent pleinement conscience de ce qui venait d'arriver. Le sol tremblait encore sous le vacarme. Des cris déchiraient l'affreux silence qui suivait la détonation. L'épaisse fumée toxique en plus de les étouffer, leur piquait les yeux.

Se redressant en même temps que les Elfes, Calya cherchait immédiatement Azurtan du regard. Elle l'apercevait plus loin, quelques mètres derrière elle. Malgré la douleur que ressentait chacun de ses muscles, elle n'hésitait pas à se jeter vers lui, évitant quelques débris. Ses amis lui criaient de faire attention. Ils n'étaient pas à l'abri qu'une nouvelle explosion retentisse.

         Azurtan était étendu sur le sol. Elle découvrait avec stupeur que de la fumée s'échappait de son corps. Sans attendre, elle se penchait vers lui, observant les yeux grands ouverts, qu'il avait été touché par l'explosion. En effet, la partie droite de son corps était brûlée, sa peau déchirée, elle pouvait entrevoir sa chair. Du sang glissait le long de ses oreilles. Calya posait machinalement ses mains sur son visage froid déformé par la douleur. Elle pleurait à chaudes larmes alors qu'Azurtan battait des paupières.

         Il était encore en vie.

         — Azur, dis-moi que ça va, sanglota-t-elle.

         Son murmure parvenait difficilement jusqu'aux oreilles de Calya. Il remuait à peine les lèvres.

         — Calya ! Nous devons nous dépêcher si tu ne veux pas qu'une énième bombe nous explose dessus ! observa Oryon, d'un ton brusque.

         — Azur, relève-toi s'il te plaît, on doit y aller, l'encouragea-t-elle.

         Lentement et avec un gémissement rempli de douleur, la main du demi-dieu glissait dans celle de Calya qui ne le quittait pas un seul instant du regard. Il était frigorifié.

         — Écoute-moi...

         — On parlera plus tard, constata-t-elle fermement. Allez, viens !

         Elle refusait catégoriquement de l'écouter. Ils n'étaient plus qu'à quelques mètres de la porte du Zoo... plus que quelques pas et ils seraient enfin libres ! Mais avant, il fallait qu'Azurtan se relève. Elle tentait de le stimuler pour qu'il puisse se redresser, mais le demi-dieu ne bougeait pas. Désespérée, cherchant de l'aide, elle jetait un regard en arrière, ne rencontrant que les regards affolés de ses amis.

         Convaincu d'être visé par les Humains, Oryon reprenait précipitamment la parole.

         — On doit bouger d'ici ! Hildegarde ne doit plus être très loin maintenant !

         Sauf que la jeune fille n'en avait rien à faire d'Hildegarde en cet instant.

         Une légère pression sur sa main, Calya ramenait son regard vers Azurtan. Ses yeux bleus océan restaient plantés dans les siens, une demi-seconde avant qu'il ne commence à tousser. De sa poitrine s'écoulait du sang rouge vif, provoquant de nouvelles larmes sur les joues de la rousse.

         — Plus que quelques pas, déclara-t-elle, et nous serons en sécurité.

         — Partez..., tenta de crier Azurtan en toussant.

         Tout autour d'eux vacillait. De nombreux gardes hurlaient, d'autres courraient dans tous les sens en cherchant leurs chaussures, et une poignée d'entre eux s'activait à éteindre l'incendie déclaré dans l'Abri. Calya ne leur accordait aucune importance.

         Bientôt, le corps d'Azurtan était agité de soubresauts. Il perdait beaucoup de sang. De sa mâchoire contractée, il grinçait des dents sans même en avoir conscience. Par moment, la douleur était si intense qu'elle lui provoquait des hallucinations. Tout cela était-il réel ?

LE ZOO FAIRY : Une nouvelle ère Où les histoires vivent. Découvrez maintenant