Chapitre quarante-sept

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- « C'est mal si moi j'ai envie de t'embrasser ? »

Mes paroles qui lui sont destinées sortent si facilement d'entre mes lèvres, comme si c'était normal de lui poser cette question. Mais je ne ressens aucun regret, car c'est réellement ce qu'il me donne envie de faire.

Je me contente de le fixer, attendant une moindre réponse ou réaction, mais il n'affiche aucunement le fait qu'il soit surpris. Je ne peux savoir ce à quoi il a réellement pensé à l'entente de ma question, et me contente alors de serrer la couverture entre mes doigts, toujours assis dans la même position.

Je m'apprête à penser qu'il ne me répondra pas, avant qu'il ne brise ce silence d'une voix douce et calme.

- « Pas plus mal que si moi j'en ai envie. »

Sa réponse me coupe presque le souffle alors que je me demande comment je fais pour réussir à le regarder encore dans les yeux après ça. Il ne détourne aucunement le sien, mais ne laisse presque paraître aucune émotion.

- « Pourquoi ça le serait ? »

J'aperçois son regard divaguer sur mes lèvres lorsque je lui pose cette question, avant qu'il ne le remonte à nouveau au mien. Il y a une telle tension entre nous deux que je n'arrive pas à décrire, mais qui me donne simplement l'envie d'être plus proche de lui.

- « À ton avis ? »

Il se tourne un peu plus sur le côté et face à moi, étant à moitié allongé et s'appuyant simplement sur son coude. Ses paroles me font simplement hausser les épaules et me pincer les lèvres, alors que je ne sais moi-même pas quoi lui répondre.

- « Je sais pas. »

- « Penses-y. »

- « Non. » Déclarais-je d'une petite voix en détournant le regard sur mes doigts, les triturant puis le regardant à nouveau en étant bien trop obstiné. « J'en ai quand même envie. »

À l'entente de mon ton assez bas mais ferme, il hausse légèrement les sourcils en ne s'étant sûrement pas attendu à une telle réponse. Je m'en pince doucement les lèvres et viens relever mes jambes afin de m'installer sur mes genoux cette fois-ci. Il reste silencieux et me regarde faire, comme s'il ne comprenait pas mon comportement. Son rire parvient à mes oreilles lorsqu'il voit que je reste immobile face à lui mais un peu penché, comme s'il ne me prenait pas au sérieux cette fois-ci.

Un léger rictus apparaît sur ses lèvres, ne me laissant pas indifférent alors qu'il se les humidifie afin de rapidement le camoufler.

- « Qui te dit que je te laisserais faire ? »

Je viens alors lentement me pencher vers lui, apercevant son regard fixé dans le mien avant que celui-ci ne louche sur mes lèvres lorsque je me retrouve vraiment proche. Mon cœur bat si rapidement dû à toute cette tension, j'ai l'impression qu'il va se décrocher à tout moment de ma poitrine. J'ai évidemment toujours cette peur qu'il me rejette et qui me tiraille le ventre, mais je ne m'arrête pas pour autant.

Il ne bouge pas d'un poil et se contente de soutenir mon regard, comme s'il me défiait pour voir jusqu'où je suis prêt à aller. Et avec un peu d'hésitation, je viens finalement plaquer mes lèvres contre les siennes, mes paupières se fermant et mon cœur ratant un battement. Une agréable sensation me prend, et je me sens soulagé de voir qu'il ne me repousse pas. Je m'apprête à me retirer afin de mettre fin à notre court baiser, jusqu'à ce que je sente sa main se faufiler dans ma nuque pour appuyer, et ses lèvres qui viennent doucement se mouvoir contre les miennes. De fortes sensations me parcourent à ce moment-là, alors que je me trouve toujours penché vers son corps allongé, mes lèvres ne cessant de goûter les siennes.

Hit my bodyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant