Chapitre 3: Le jeu

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30.11.17
2h37

On a roulé pendant quatre heures, ça faisait des années que je m'étais pas dopée au skate comme ça. On a finit par filmer notre session avec nos iPhone même s'il faisait noir.

-On peut pas faire meilleur skatteur que moi. Lance Antoine.
-Ça va tes chevilles ?
-Nan t'as raison j'ai mal.

Je souffle, ce type est lourd c'est insupportable. Il est tellement beau, mais lourd. Je ne sais pas me décider, depuis tout à l'heure j'oscille entre le fait que je le déteste et que je le trouve méga craquant. S'il avait pas eu ce caractère de merde et cet égo surdimensionnée, j'aurai peut-être pris son numéro. Mon corps commence à fatiguer et visiblement celui d'Antoine aussi.

-T'as mis où la bouteille que t'as volé à la soirée ? Je demande.
-À gauche par terre.

Je vais la chercher et m'assois sur un banc, je sors une clope et l'allume avant de cracher la fumée. Je bois une gorgée de ce qui me semble être du Rhum, il a de bons goûts ce con.

-Et, qu'est-ce qu'il attend ton Noah là ? Demande Antoine en brisant le silence.

Je me tourne vers ce dernier qui s'était assis à côté de moi sur le banc. Je fronce les sourcils et le regarde prendre la bouteille de Rhum. Je le regarde dans les yeux, il se met à parler comme s'il avait compris mon incompréhension à travers mon regard.

-T'es mannequin, t'es bonne skatteuse et tu sais rouler des joints, pourquoi Noah te saute pas dessus ?

J'éclate de rire, le fait qu'il est placé le roulage de joint m'amuse beaucoup. Je plante mon regard dans le sien en reprenant mon sérieux.

-Il n'y a jamais eu plus que de l'amitié avec Noah.
-Jamais ? C'est même pas ton sex friend ?
-Il ne s'est jamais rien passé et il ne passera jamais rien entre nous. Ça me dégoute.
-Oh c'est bon il est beau-gosse ton pote.
-J'ai pas dis le contraire, c'est mon ami c'est tout.
-Alors pourquoi personne n'est dans ta vie ?
-Je t'en pose des questions moi ?
-Rien ne t'en empêche.

Son regard retient le mien avec une énorme insistance, comme s'il ne voulait pas que je m'en aille. Il ne veut pas que je quitte son regard, et visiblement mes yeux ne sont pas décidés à bouger non plus. Un long silence s'installe entre nous, je n'arrive pas à déterminer s'il est gênant ou non. On lisait juste dans les yeux de l'autre, mais il fallait que je réponde quelque chose.

-On a qu'à faire un truc. Lançais-je dans un élan de courage.
-Je t'écoute.
-À partir de maintenant, une question par jour pour chacun de nous.

Nos regards ne se sont pas quittés depuis au moins cinq bonnes minutes, ils ne veulent pas se quitter. D'un coup, il fronce les sourcils et brise notre eye contact pour regarder en face de lui.

-Qui te dit qu'on se reverra ? Dit-il d'un calme inné chez lui qui me freeze.
-Raison de plus pour ne pas te raconter toute ma vie en une soirée. J'attaque. Puis on s'est déjà vu à deux soirées consécutives. Et visiblement, vu comment tu connais le quartier, on habite pas très loin.
-Place d'Italie Vie.

Je ricane, et voilà, touché. Il faut que je trouve une question à laquelle il va répondre sans pouvoir trouver d'alternative bizarre.

-Réponds à ma question d'abord. Il rompt le silence.

Pourquoi personne n'est dans ma vie ? Bonne question. Ça fait des années que j'ai pas eu de relation sérieuse. C'est loin de me déplaire, je ne crois pas vraiment en l'amour, mais j'ai pas forcément envie d'en parler avec un pseudo inconnu. Sûrement que personne ne recherche du sérieux avec moi et que je n'ai pas cherché du sérieux non plus.

Beau la folieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant