Chapitre 35: Nîmes

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17.07.18
13h26
Point de vue: Sarah

On est en route depuis environ une heure, Antoine dit qu'il reste un peu plus d'une heure. Je stresse tellement de revoir mes parents que je n'arrive pas à dormir et le silence est des plus pesant dans la voiture. C'est horrible, j'arrive plus à tenir. Il faut que ce silence se brise sinon je vais péter un plomb. Antoine se racle la gorge, la pression redescend légèrement. Je le vois tourner sa tête vers moi, il repose son regard sur la route avant de se décaler légèrement vers moi.

-Arrêtes de te mettre dans tout ces états, si tu veux on va juste voir ton frère et c'est tout.
-Antoine... Je dois y aller.
-Non, t'es pas obligée. Ils sont jamais venus pendant toutes les années où tu étais à Paris. Ton père t'a écartée de ta mère et de ton frère, je comprends que t'ai pas envie d'y aller.
-On verra là-bas, je vais dormir pour l'instant.

J'allonge un peu mon siège et me cale confortablement un minimum puis m'endors en quelques secondes grâce à la musique qu'Antoine avait mise en fond.

15h07

Des papouilles dans ma nuque me réveillent délicatement, Antoine est vraiment un amour quand il le veut. J'ouvre les yeux avec un léger sourire et me tourne vers l'italien, il me fixait. Je remarque que la voiture est à l'arrêt et en regardant un peu plus attentivement, j'arrive à reconnaître la ville où j'ai grandi. Je retourne ma tête vers celle d'Antoine et vois un petit sourire sur son visage.

-Je te l'ai dis, on est pas obligé. Lance-t-il.
-Pour l'instant, je vais juste prévenir Lukas qu'on est arrivé. On verra le reste après.

On sort tous les deux de la voiture dans le silence, l'atmosphère recommence à se tendre. Je n'aime vraiment pas ça et je sais qu'il faut que je me calme. Je sais que je n'ai rien à me reprocher, alors pourquoi je stresse comme ça ? Aucune idée. J'entends Antoine parler au téléphone, je comprends rapidement que c'est sa mère. Je décide donc de prévenir Lukas tout de suite.

Message de moi à Lukas:
On est à Nîmes, on se retrouve sur les marches de la maison carrée ?

Il me répond que c'est ok dans la minute, j'attends donc qu'Antoine ai terminé sa conversation avec Mamaz. Je l'entends raccrocher, puis le vois se retourner vers moi.

-Suis moi, je vais te faire visiter le centre-ville. Je lui dis en souriant.

On prend nos planches et je me dépêche de rouler devant Antoine pour le mener là ou j'allais tout le temps avec mon frère quand on était plus jeune. La maison carré c'était LE meilleur endroit pour trainer et rencontrer de nouvelles personnes. Et c'est aussi là que mon frère a rencontré Roméo qui passait dans la ville avec la tournée de son père. On s'est toujours arrangé pour qu'ils passent ses vacances avec nous lui et sa soeur. D'ailleurs, ça fait une éternité que j'ai pas vu Angèle, mon dieu.

Nos planches résonnent dans les rues même s'il y a beaucoup de monde, c'est toujours bondé l'été. Normal, ici il fait chaud, personne ne passe ses vacances à Paris. Très mauvaise idée d'ailleurs, surtout pour quelqu'un qui y habite. Mes yeux se posent sur l'ancien bâtiment et un grand sourire s'affiche sur mon visage. Que des souvenirs ici, c'est bizarre de revenir. Antoine n'a pas prononcé un mot depuis qu'on est sorti de la voiture. Je me stoppe donc et le regarde s'arrêter et descendre de son skate. Je cherche ses yeux du regard et croise mes bras en attendant qu'il daigne enfin me regarder dans les yeux.

-Ça va pas, c'est ça ? Je finis par demander.
-Si si c'est juste que, j'ai l'impression d'entrer dans ton ancienne vie. Je suis un peu un privilégié, ça me fait bizarre.
-Pas qu'un peu, je suis jamais retournée ici depuis mon départ et tout le bordel avec mes parents, même pas avec Noah. C'était toujours le sujet sensible, mais avec toi c'est différent.

Beau la folieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant