Chapitre 49: L'amour fou

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13.11.18
17h32
Point de vue: Antoine.

Je sors de l'avion avec les jambes engourdies, je déteste cette sensation. Elles tremblent même, mais ce n'est pas vraiment pour la même raison je pense. Je commence à réellement stresser de retourner voir Sarah. Oui, j'ai trouvé tout le courage que je pouvais et j'ai pris le premier vol pour Los Angeles dès que j'ai su que Noah partait. Dans mon corps, surtout dans ma tête, c'est un peu le bordel là, un mélange de stress et d'excitation qui ne vont pas très bien ensemble. J'attends environ quinze minutes ma valise et m'empresse de sortir de cet aéroport de merde. Je me souviens de l'adresse, j'appelle donc un uber et lui demande de m'emmener là-bas.

Dans la voiture, le stress monte encore un peu plus. J'ai jamais autant eu peur de voir une femme de toute ma vie. Ça fait exactement trois mois qu'on ne s'est pas vu, trois mois que mon cerveau part petit à petit en vrille. Quand on y pense, c'est très peu. Mais je vis un réel enfer. Je veux à tout prix la retrouver, il faut qu'elle me soigne. J'ai perdu le goût à tout et j'ai jamais eu un aussi long mal de crâne que durant ces trois mois. J'aurai jamais pensé que ce soit si compliqué d'être loin d'elle. Mon égo espère qu'elle a autant souffert que moi mais en réalité, au fond de moi, j'espère qu'elle est heureuse. J'arrive rapidement devant chez elle, c'est bizarre de revenir ici. J'ai réellement l'impression de pas être à ma place.

La voiture s'arrête, je paye le chauffeur et sors du véhicule. Ma tête se lève et je reste quelques minutes à admirer cette si grande et jolie maison. Elle m'a manquée un peu, j'avoue. Je prends une grande inspiration pour me donner du courage et avance dans l'allée avec mon sac sur les épaules. Malgré le fait que mon cerveau fasse absolument tout pour ne pas penser à elle, il ne fait que d'imaginer des scénarios catastrophes. À aucun moment dans ma tête ce moment va bien se passer. Mais Yassine a raison, je dois essayer, je dois la revoir. Mes yeux et mon cœur ne demandent qu'à la revoir.

J'inspire une nouvelle fois pour me donner du courage quand je suis devant la porte et frappe. J'attends quelques secondes qui paraissent clairement une éternité et, d'un coup, la porte s'ouvre. Mes yeux, qui étaient rivés vers le sol, remontent son corps petit à petit et se posent sur son visage. J'examine chacun de ses traits avant de plonger mon regard dans le sien. Je me suis jamais senti aussi bien. La voir était la meilleure chose à faire. On s'observe mutuellement sans rien dire et, après environ deux minutes, elle commence à refermer la porte. J'arrive à caler mon pied à temps entre cette dernière et le mur et réouvre la porte.

-S'il te plait. Je chuchote.

Elle soupire et s'en va vers le salon en laissant la porte ouverte. C'est déjà un bon point qu'elle m'ai laissé entrer. Elle se dirige ensuite vers la cuisine et range visiblement les placards. Je n'ose rien dire, j'ai n'ai aucunement envie de perturber ce silence. Il est pesant, mais pas assez pour être trop mal à l'aise. Je veux juste rester là, l'observer, prendre le temps de poser mes yeux sur chaque recoin de son corps pour essayer de remarquer un quelconque changement. La première chose que j'ai remarqué c'est qu'elle a beaucoup maigris, c'est très mauvais. Ensuite, elle est redevenue blonde foncée, son rose est totalement parti, tout lui va de toute façon. Elle est également énormément cernée, elle n'a pas du tout l'air en pleine forme. On a vraiment l'air de deux déchets, merde. Pourquoi j'ai pas été la voir avant ?

Je me décide à bouger pour essayer de l'aider à ranger, je n'ai pas envie de parler. Je suis toujours beaucoup maladroit quand il s'agit de mots, surtout qu'avec Sarah c'est spécial. Sauf que le rangement se termine rapidement et Sarah s'arrête devant moi, les bras croisés, attendant sûrement que je daigne dire quelque chose. Je m'appuie contre le meuble et soupire, il faudra bien commencer un jour.

Point de vue: Sarah.

Je n'en reviens pas de le voir dans ma cuisine, depuis le temps que j'attends qu'il vienne me chercher. Il m'observe juste ranger ma cuisine, j'avoue qu'il n'y a rien à ranger, je suis juste stressée. Il commence à m'aider un peu tard et on termine rapidement. C'est bien beau tout ça mais je pense qu'il n'est pas venu jusqu'ici pour m'aider à ranger mes placards. Je reste plantée devant lui en le regardant dans les yeux, il n'aura aucune autre solution que de parler. Il soupire en s'appuyant sur mon plan de travail.

Beau la folieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant