Chapitre 45: L'arrivée de Noah

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10.09.18
20h49
Point de vue: Sarah.

Quelqu'un vient de frapper à la porte d'entrée, qui peut bien me déranger maintenant ? Je traine les pieds jusqu'à la porte et l'ouvre. Je trouve Noah, tout souriant, un bras ouvert et l'autre tenant son sac.

-Surprise. Dit-il en souriant encore un peu plus.

Je laisse échapper une larme et cours dans ses bras. J'avais besoin de lui, ma vie dans cette maison était presque aussi insupportable qu'à Paris. Déménager n'était peut-être pas la seule bonne chose à faire finalement. Je sens qu'il me sert fort, je lui rends donc son étreinte avant de lui embrasser la joue. On se sépare et je le laisse entrer dans cette immense maison. Je vais préparer un truc à manger pendant qu'il va s'installer au deuxième étage dans la chambre juste à côté de la mienne.

Comme je n'ai ni l'envie ni la force de mettre mon énergie dans un plat élaboré, je fais des pâtes. J'installe tout sur la table basse pour qu'on puisse se poser dans le canapé. Il redescend quelques minutes plus tard et on mange tranquillement en regardant une série sur Netflix.

23h48

Je me réveille avec un mal de crâne énorme. Je regarde autour de moi et m'aperçois, qu'avec Noah, on s'est endormi devant la télé. Je me lève difficilement à cause de mes muscles engourdis et réveille Noah en douceur pour qu'il puisse finir sa nuit dans de meilleurs conditions. Moi, je n'ai plus du tout sommeil, comme toutes mes nuits depuis que je suis arrivée ici.

-Tu ne viens pas te coucher ? Demande-t-il en montant les escaliers.
-J'arrive, t'inquiètes pas.

Il continu son ascension vers les chambres pendant que je range nos assiettes et tout le bordel. Je monte ensuite les escaliers jusqu'à ma chambre et m'enferme dans la salle de bain pour prendre une douche. Mes muscles se détendent sous l'eau brûlante, ça fait un bien fou. Mes pensées dérivent et se perdent jusqu'à arriver sur Pascale, Mamaz, qui me manque énormément. Ça fait un peu plus d'un mois que je ne l'ai pas vu. En soit, je ne pense pas que je lui manque autant. Je veux dire, elle a sûrement dû passer à autre chose, Antoine est son fils.

Après une dizaine de minutes, je sors de la douche et enroule une serviette autour de mon corps. Je sors de la salle de bain et pars chercher un vieux t-shirt puis l'enfile après m'être séchée. Je me dirige ensuite vers le balcon avec mon paquet et mon briquet et allume ma cigarette accoudée aux rambardes. J'entends Noah ouvrir sa porte-fenêtre, il doit m'avoir entendu.

-T'arrives pas à dormir ? Demande-t-il.
-Depuis presque un mois.
-Ça tombe bien, j'ai pas sommeil non plus. J'ai pas envie de passer des heures dans mon lit à rien faire, parlons.

Noah sait que c'est pas mon activité favorite, je n'aime pas trop ça, parler. Avec Antoine, tout était facile. Je lui parlais comme et quand je le voulais. C'était fou comme il rendait ça beaucoup plus simple, on pouvait passer des nuits à ne faire que parler. Se raconter nos vies, débattre sur des choses plus ou moins intéressantes, décider de ce qu'on allait faire comme folies le lendemain... Je n'ai jamais connu ça avec une autre personne qu'Antoine, et ces soirées d'insomnies agréables commencent à me manquer. Il me manque.

Je soupire et chasse encore une fois Antoine de mes pensées. J'essaie d'écouter Noah et me rend compte qu'il avait déjà commencé son histoire et que, sans le début, je ne risque de pas comprendre grand chose.

-Je suis désolée Noah, mais je pense pas que parler soit une solution. Je lance.
-Tu peux pas fuir tout le temps, il souffle, tu sais qu'il reviendra un jour ou l'autre.
-Ne me parles pas de lui, il est assez dans mon esprit comme ça. Je marque une pause. Et pourquoi il reviendrai ? Il peut baiser toutes ces pétasses maintenant.

Beau la folieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant