14h36
Point de vue: Sarah.On marche depuis une dizaine de minutes dans le silence. Antoine a décidé d'arrêter d'essayer d'avoir des renseignements sur mon endroit secret. De toute façon, je ne lui dirai rien tant qu'on ne sera pas arrivé. Je veux voir comment l'endroit a vieilli, s'il est comme je m'en souviens et comme je l'ai laissé.
Après quelques minutes, j'arrive enfin à l'endroit convoité. Un bois qui mène à un petit coin de paradis. On traverse le bois dans le silence avant de passer entre le buisson et l'arbre où j'avais gravé sûrement des tas de fois le nom de ceux ou celles sur qui j'avais un petit coup de coeur. Et nous voilà en face de mon endroit préféré à partir du collège jusqu'à ce que je quitte Nîmes. Une énorme pierre qui me servait de banc, un lac naturel, et vrai cette fois, qui ne contenait que de l'eau claire et propre.
-Wow Sarah... Lance Antoine après ne pas avoir sorti un seul mot depuis bien longtemps.
Je lui souris et m'avance vers la pierre pour m'assoir, avant de lui dire de s'y assoir également. Il s'exécute et on regarde l'étendue d'eau en face de nous. Énormément de souvenirs, pas toujours très joyeux, me reviennent en tête.
-Racontes moi tout.
-À l'époque, on allait vraiment souvent à Montpellier, presque tous les week-ends. Avec Lukas, on a jamais vraiment été sérieux avec l'école, on sortait tout le temps rejoindre nos potes. J'esquisse un sourire. C'était la bonne époque ça, quand on rentrait le dimanche soir et qu'on se faisait déglinguer par nos parents, quand on séchait la dernière heure de cours le vendredi soir pour attraper un train plus tôt... Qu'on fraudait d'ailleurs vu qu'on avait carrément pas les sous pour payer 10€ l'aller-retour. Quand j'y repense, ouais... C'était vraiment la bonne époque. Comme à son habitude, Roméo nous rejoignait à chaque fois et on finissait par dormir chez un cousin d'un de nos potes. C'était un peu le bordel de s'incruster à dix dans ce trou à rats mais on s'en foutait. Je marque un temps de pause et me surprend à être nostalgique de cette époque. Enfin bon, j'étais la seule meuf de la troupe et je m'engueulais tout le temps avec la même personne de la bande. Gabriel, le meilleur ami de Lukas à l'époque. Je l'aimais, lui aussi, mais on n'étais pas fait pour être ensemble. Un jour, après une énième engueulade, je suis partie marcher pour m'aérer un peu. Je suis arrivée à l'entrée du bois, là où on était tout à l'heure. J'étais intriguée et je n'avais aucune envie de retourner avec tout le monde. Après presque une heure et demi à me balader dans ces bois, je me suis faufilé entre le buisson et l'arbre et j'ai trouvé ce petit coin de paradis. Mon sourire n'avait pas quitté mon visage. Depuis ce jour, j'allais ici tous les vendredi soirs en rentrant du lycée.. Et ça faisait presque six ans que je n'y étais pas retournée, putain ça m'avait manqué.Je termine mon récit et pose mon regard sur Antoine. Même si je ne le regardais pas, je sais qu'il était extrêmement concentré dans ce que je disais. J'avais parlé pendant presque dix minutes et je ne m'en étais même pas rendu compte. Quand j'y pense, ma vie d'aujourd'hui ressemble pas mal à celle d'avant. J'ai juste grandi, trouvé un métier et de nouveaux amis. Antoine, qui n'avait pas réagis à mon monologue, décide d'enfin bouger.
-T'as l'air tellement nostalgique de cette époque... Ça te manque ?
-Oui, mais non. Avec le temps, je me rends compte que ma vie aujourd'hui est sûrement plus heureuse que celle que j'avais à l'époque. Et puis, au final, je mène une vie plutôt similaire. J'aurai du remercier Noah de m'avoir emmener à cette after pourrie où tu m'as repéré me faire chier.Antoine ricane et cette fois, j'en suis sûre. Je suis bien plus heureuse maintenant qu'avant, quand j'étais assise sur cette pierre. Je fixe Antoine et le remercie intérieurement d'être ce mec si simple et compliqué à la fois. On se comprend tous les deux, même si je ne l'ai jamais vraiment compris et qu'il ne sait toujours pas me cerner. Peut-être que c'est l'endroit qui joue, mais mon cerveau est d'humeur sentimentale.
Je le regarde s'allonger doucement sur la pierre pendant que je commence à me déshabiller. J'ai envie de me baigner et c'est clairement pas négociable. Je sens que j'attire le regard d'Antoine qui décide de suivre mon corps se dandiner du regard. J'ai aucun sous-vêtement de rechange sous la main mais j'en ai pas grand chose à foutre.
J'arrive au pied de l'eau, je me retourne et plante mon regard dans celui d'Antoine. Il a emprisonné sa lèvre entre ses dents, je lui lance un petit sourire qui le fait rouler des yeux avant de se lever en enlevant son t-shirt. Cette fois, c'est moi qui mord ma lèvre, le voyant marcher nonchalamment, le torse nu, vers moi. Il enlève son pantalon et s'arrête devant moi. Mes mains se posent d'elles-mêmes sur son torse et remontent tranquillement vers ses cheveux. Mes doigts se glissent dans ses cheveux trop long à l'arrière de sa tête et je souris quand je me surprend à espérer qu'il ne les coupe jamais court.
D'un coup, il se baisse et me porte pour me poser sur son épaule. Mes yeux se posent sur ses fesses et mon cerveau me rappelle qu'il a vraiment un joli petit cul. Je décide de lui claquer le fessier pour qu'il me pose par terre mais, au lieu de ça, il me lance dans l'eau et j'atterris à au moins cinq mètres de lui. Je me relève rapidement et éclate de rire en m'approchant de lui. Quand je suis assez proche, je mords ma lèvre avant de lui lancer un sourire pleins de sous-entendus.
Oui, je fais exprès de le rendre fou, maintenant que je sais comment le faire. Je me mets sur la pointe des pieds et le pousse à baisser sa tête pour que nos fronts se touchent. Ses mains glissent des mes côtes à mes fesses pour ensuite me porter pour que je puisses enrouler sa taille de mes jambes. Il avance à reculons pour je ne sais quelle raison mais une fois que l'eau est arrivée au niveau de son bassin, je mets tout mon poids en avant et le fait tomber dans l'eau.
Il y ressort rapidement lui aussi avant de m'emprisonner entre ses bras. J'éclate de rire quand il commence à tourner dans l'eau comme si je n'étais qu'une enfant. Il s'arrête doucement et pose son regard sur moi en souriant. Waouh. J'avais jamais vu un regard pareil. Ses yeux se plongent dans les miens et je sens mon coeur se serrer, j'aurai jamais penser que cette sensation puisse être agréable. Il dévore mon corps et mon âme juste en me regardant. C'est transcendant, j'ai l'impression de vivre dans un rêve. Mes mains se précipitent dans ses cheveux et appuient sur son crâne pour écraser nos lèvres.
Mon coeur virevolte et je ne pense plus à rien à part à l'homme en face de moi. Ses grognements quand je l'énerve ou sa manie de ne jamais coiffer correctement ses cheveux. Sa bouille d'enfant sage quand il dort et sa tête d'animal assoiffé quand je suis nue sous lui. Son regard qui change quand je souris, quand j'enlève mon haut ou quand je gémis son prénom. Les frissons qu'il ressent quand je l'effleure ou quand je lui chuchote à l'oreille. Sa façon de froncer les sourcils quand il est en colère ou quand j'ai trop bu et que je raconte n'importe quoi. Son rire dont je ne me lasserai jamais et son sourire en coin qui me rend folle. Sa façon de mettre en avant ses petites canines sans le faire exprès et qui me met hors de moi. Oh bordel... Je suis amoureuse, je l'aime de tout mon être et pour tout ce qu'il est. Ses petites qualités et ses grands défauts.
Il me sort de mes pensées quand il détache ses lèvres des miennes. J'ouvre les yeux et le regarde, ça ne fait que confirmer mes sentiments. J'ouvre ma bouche pour prononcer son prénom mais on le fait en même temps. On ricane tous les deux avant de replonger notre regard dans celui de l'autre.
-Sarah... Chuchote-t-il.
-Antoine.
-T'es juste...
-Je...
-Moi aussi Sarah.Je souris et apprécie le fait qu'il est compris ce que je voulais dire. Mes bras passent autour de ses épaules et je le sers fort contre moi.
On a passé notre après-midi à se baigner dans le lac puis, vers 18h, on a décidé qu'il fallait qu'on trouve un endroit où dormir. Seulement, à mi-juillet, les hôtels sont bien remplis. On a du aller dans quatre différents pour enfin trouver une chambre convenable.
On s'installe finalement dans notre chambre rapidement, on compte pas rester hyper longtemps. Seulement quelques jours avant de retourner sur Paris. On ne sait toujours pas le nombre de jours d'ailleurs, mais sûrement pas plus d'une semaine.
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Beau la folie
FanfictionSarah, mannequin de 22 ans, va rencontrer Antoine, dit Lomepal, lors d'une soirée banale.