Magical Dorémi... et après

27. Une semaine chargée 💛

Ça y est, demain, les examens commencent. Je dois avouer que ça me stresse un peu. Même si j'ai beaucoup travaillé et que j'ai toujours de bonnes notes, je ne peux pas m'empêcher d'avoir peur d'échouer. D'autant plus que cette semaine a lieu aussi mon tout premier concert avec l'orchestre.
Celui-ci a lieu jeudi soir et dure plus d'une heure. Du coup, j'ai peur d'être trop fatiguée et d'avoir moins révisé mes épreuves du vendredi.
J'ai préféré ne pas parler de ce concert à mes amies car très franchement, je ne suis pas encore sûre de vouloir le faire. J'ai jusqu'à la répétition de mercredi pour prendre une décision.

Cette après-midi, je m'enferme dans ma chambre pour travailler. Mon téléphone est éteint et rien ne peut me déranger.
De temps à autre, mon adorable nourrice passe m'apporter un peu de thé.

Je relis mes cours, mes manuels, m'écris des fiches de révision, fais et refais des exercices dans toutes les matières... Et enfin, lorsque j'estime avoir fait mon maximum pour la journée, je décide de m'arrêter.
Dans un soupir de soulagement, je repose mon cahier de sciences physique sur mon bureau.
Machinalement, j'enlève mes lunettes pour les essuyer puis mon regard se tourne vers la grande fenêtre de ma chambre.

Au dehors, le ciel est clair et le soleil luit faiblement. Il ne va pas tarder à se coucher. Mais quelle heure peut-il bien être ? Pour la première fois de l'après-midi, je regarde la montre sur mon poignet : 18h. Déjà ! Je ne pensais pas avoir passé autant de temps à travailler.
Je me sens soudain fatiguée et engourdie. Je me lève lentement de ma chaise et m'approche de la grande fenêtre, que j'entrouve.

"Vous avez fini de travailler Mademoiselle ? demande une voix grésillante derrière moi."

C'est ma nourrice. Comme toujours, je ne l'ai pas entendue entrer.

"Vous devriez aller faire un tour, vous promener,...
- Oui, je crois que ça me ferait du bien, je soupire."

Je referme ma fenêtre et sors de ma chambre, suivie de ma nourrice qui retourne ensuite à ses occupations.
Je descends les escaliers, enfile une paire de chaussures, et sort de chez moi.
Il fait bon dehors en cette saison, c'est agréable.

Je me promène dans les rues de mon quartier, sans but précis. Puis je décide de passer vers le Maho et pour rentrer, je fais un détour par le pont de Misora. C'est mon chemin préféré je crois. Car maintenant que je prends le temps d'y aller, je retrouve régulièrement Frédéric avec qui je discute beaucoup, comme avant, lorsque nous étions enfant.
Il est là, comme toujours. D'ailleurs, je me demande comment il est possible que je le trouve à chaque fois que je passe ici. Il doit y passer énormément de temps.

Comme toujours, il joue de la trompette au bord de l'eau. L'instrument scintille sous les rayons obliques du soleil entamant sa descente dans le ciel.
Comme toujours je descends pour le rejoindre et l'écoute finir son morceau.
Comme toujours, une fois qu'il a terminé, il range soigneusement le précieux instrument dans son étui et se tourne vers moi. Nous ne nous disons jamais bonjour. Mais en même temps, ce n'est pas nécessaire.
Et comme toujours nous nous asseyons côte à côte et discutons en fixant l'onde.

"Tu es prêt, toi, pour les examens de cette semaine ? je demande."

Il hausse les épaules. Frédéric est loin d'être un mauvais élève mais les études ne le passionnent pas. Il travaille, oui, mais le strict minimum.

"Sûrement pas autant que toi, répond-il simplement. J'imagine que tu as beaucoup travaillé pour avoir les meilleurs résultats possibles.
- Oui j'ai travaillé effectivement... J'espère bien réussir.
- Parce que tu en doutes ?"

Il tourne légèrement son visage vers moi. Il me regarde étrangement.

"Qu'est-ce qui te stresse Émilie ? Je sais que ce n'est pas les examens."

Je n'ai jamais été très douée pour cacher mes émotions. Je décide donc de me confier à lui au sujet de mon concert.

"C'est donc ça... dit-il lorsque j'ai fini de parler. C'est vrai que j'ai dû mal à réaliser ce qu'on peut ressentir avant un concert. Mais ce serait stupide si tu le manquais.
- Oui je sais, mais avec les examens le lendemain...
- Bof... N'essaie pas de te trouver des excuses, t'as envie de le faire mais t'as le trac, c'est normal ça, non ? Tu devrais inviter tes amies aussi, elles seront sûrement heureuses de pouvoir t'écouter et toi de les savoir près de toi à ce moment-là. Ça te soutiendra."

Il a raison sur toute la ligne. Je reste encore quelques instants immobile, à fixer l'eau devant moi. Et puis je me lève.

"Tu as raison. Je vais le faire. Et en profiter, dis-je avec une certaine détermination. Et sur ce, je vais aussi rentrer chez moi car il se fait tard... Au revoir Frédéric, et merci..."

Il ne me répond pas, mais c'est comme si je l'avais entendu dire "de rien". Je commence à m'éloigner et puis je m'arrête net.

"Au fait Frédéric ! je m'exclame en me retournant.
- Oui ? dit-il de sa voix trainante, me regardant, un sourcil levé.
- Euh... Ça me ferait plaisir aussi, si tu pouvais venir...
- D'accord, répond-il simplement avant de détourner ses yeux à nouveau."

Je rentre chez moi, le cœur battant, heureuse de la décision que j'ai prise.

Un nouveau jour se lève. Nous sommes lundi et je suis pleine d'une nouvelle énergie. Les examens ne me font pas peur et j'ai hâte d'inviter mes amies à mon concert.
Oh, vivement jeudi soir !