45. Le tournoi de volley 💙

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Des chants quasi guerriers résonnent dans le car à l'intérieur duquel je me trouve. Un mélange de chansons motivantes et de cris d'excitation. Entre deux, je me tourne vers ma voisine. Naomie est resplendissante.

La saison de volley a débuté juste après les vacances d'été avec les premiers matchs amicaux inter-lycée. Je me souviens encore du tout premier où ma coéquipière s'était laissée envahir par l'angoisse et le traque. Nauséeuse, elle se sentait incapable de tenir sur ses deux jambes.
Mais pour moi, il était hors de question qu'elle reste sur le banc de touche dès le premier match. Au début, je m'étais voulue douce et réconfortante. Mais mon amie ne cessait de se lamenter. J'avais donc employé la manière forte : un petit coup de gueule mêlé à un secouage d'épaules, un regard assassin, des paroles remotivantes et enfin, une bonne tappe dans le dos.
En moins de cinq minutes, mon amie était de nouveau sur pieds, plus déterminée que jamais.

Aujourd'hui je n'ai nullement besoin de booster la brunette car, entre temps, nous avons gagné quelques matchs et elle a compris que ses actions dans le jeu pouvaient être déterminantes pour nous faire marquer des points.
Pourtant, l'enjeu est légèrement différent. Car c'est le tournoi qui démarre à présent et la coach a été très claire, cette année, son équipe ira en finale. Toutes les filles sont présentes même si tout le monde ne jouera pas aujourd'hui. Nous sommes quatorze or il y a seulement six joueuses sur le terrain. Néanmoins, nous avons dès le début décidé que l'équipe se déplacerait toujours au complet. Car nous sommes un groupe soudé et qui de mieux que nos coéquipières pour nous encourager et partager l'adrénaline du match ?

Pour l'ouverture du tournoi, la prof a tenu à faire jouer toutes les nouvelles recrues. Une aubaine pour moi et Naomie. J'ai rarement été aussi nerveuse que maintenant, dans ce car. Je l'avoue, j'ai un peu la boule au ventre. Mais c'est du stress positif, une petite pression nécessaire à la concentration qui s'envolera dès que je serais sur le terrain face à nos adversaires.

"Mesdemoiselles ! clame notre coach en frappant dans ses mains. Nous arrivons dans une dizaine de minutes. Je profite donc de ce petit temps pour souhaiter bon courage à nos joueuses du jour. Je crois sincèrement en vous toutes, vous allez être excellentes ! Et n'oubliez pas notre objectif : la finale au mois de mars ! "

Des acclamations fusent. Nous ne sommes que quatorze mais nous faisons autant de bruit qu'une armée !

Lorsqu'enfin notre car se gare, nous sommes assez surprises. Nous nous trouvons face à un vieux lycée, en plein milieu d'un petit hameau perdu dans la campagne. De hauts bâtiments gris entourés de terrains sûrement verdoyant l'été se dressent étrangement au milieu de modestes maisonnettes. Le calme qui y règne refroidi vite notre entrain.

"Quand la coach parlait d'un lycée de campagne, je ne m'attendais pas à ce que ce soit si isolé, me fait remarquer Naomie.
- Ouais, moi non plus à vrai dire. On dirait qu'il n'y a personne ni dans le village, ni dans le lycée, c'est presque flippant !
- Le gymnase est là-bas, nous indique la coach qui semble elle aussi septique. Allons-y mesdemoiselles. Et on garde le sourire ! "

Nous approchons d'un bâtiment tout aussi gris que les autres, moins haut mais bien plus large. Des cris et une musique festive s'en échappe. Lorsque nous pénétrons à l'intérieur, nous sommes accueillies par un véritable festival. L'équipe adverse vient à notre rencontre.

"Bienvenue à toutes ! nous lance leur coach, une femme grande et costaude aux cheveux clairs. Pardonnez cet enthousiasme, c'est la première fois que notre petit lycée accueil un événement de cette importance. Alors forcément, les élèves sont peut-être un peu trop excités ! Mais au moins, vous aurez un sacré public ! "

Je jette un coup d'œil autour de moi. Au-dessus du terrain, dans des gradins, se pressent une foule de lycéens surexcités. Pas de doute, tous les élèves sont présents et impatients.
On nous montre les vestiaires et quelques instants plus tard, nous entrons en piste.

"J'ai le trac Sophie, me murmure Naomie avant de se positionner.
- Moi aussi, lui avoué-je. Mais ça ne va pas nous empêcher de les écraser."

Je lui lance un clin d'œil et elle me sourit.
Le calme s'abat un instant dans le gymnase avant qu'un puissant coup de sifflet ne retentisse.

Lorsque j'ai dit que nous allions les écraser, j'étais profondément convaincue que l'équipe de volley d'un petit lycée comme celui-ci n'aurait pas un niveau incroyable. De toute évidence, je m'étais plantée. Le match avait été serré mais magnifique. Mes coéquipières et moi étions en nage dans nos maillots. Après une égalité parfaite pendant la quasi totalité de l'affrontement, mon smatch avait scellé notre victoire.

Dans le gymnase, nous n'arrêtons pas d'enchaîner les échanges de félicitations avec l'autre équipe. La victoire, nous la partageons avec elle car elle la mérite tout autant que nous.
Au-dessus de nos têtes, les gradins se vident et les autres élèves envahissent le terrain où un pot est dressé.
Alors qu'une de mes adversaires me complimente sur mon smatch final, je sens une main se poser sur mon épaule. Je me retourne vivement et découvre quatre visages souriants.

"Félicitations Sophie, c'était un match magnifique !"

C'est Léon, le sorcier que j'avais recroisé il y a peu. Et avec lui, c'est bien l'ensemble du Flat 4 que je reconnais.
Je les dévisage un par un, pas encore bien sûre de ce que je vois. Ils ont tous énormément changé.
Même si je l'avais revu en début d'année, je suis encore surprise par la taille de Léon. Pas de doute qu'il approche la barre des deux mètres avec son physique d'athlète.
À part la maturité de son visage qui me surprend, je reconnais sans problème Jeremy à sa droite, avec ses cheveux mi-longs aux reflets mauves . Il doit faire à peu près ma taille et semble plus musclé qu'avant.
Stéphane, lui, porte maintenant un début de barbe et sa voix est devenue très grave. C'est assez surprenant mais ça lui va bien.
Enfin, il y a Félix, le rouquin de la bande. Lui ne semble pas avoir beaucoup grandi. Je pense qu'il doit être un peu plus petit que Dorémi. Par contre son visage a beaucoup changé, rien à voir avec la bouille ronde et joviale dont je me souvenais. Il fait presque plus vieux que son âge et porte maintenant des lunettes rondes à la monture fine.

"Alors, tu as perdu ta voix ? s'exclaffe Léon.
- Hum... Non ! C'est juste que je ne m'attendais pas à tous vous voir !
- Eh oui, bienvenue dans notre lycée, me fait Jeremy avec un large sourire."

Je reste un long moment à discuter avec eux. Ils me demandent des nouvelles des filles et ils sont ravis d'apprendre que nous sommes redevenues des apprenties sorcières.

Quelle étrange sensation de les voir tous en face de moi, plus vieux, plus matures. J'aurais aimé continuer à leur parler mais la coach nous rappelle toutes. La fête est terminée, il est temps de rentrer à Misora.

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Bonjour à tous ! Alors là, je crois que j'ai battu un record d'absentéisme et je m'en excuse. Cette année a été compliqué à pleins d'égards et j'ai pas mal perdu ma motivation et mon inspiration. Mais je vais essayer de me rattraper. Il faut juste que je me remette dedans et ça devrait revenir (je l'espère car ça me manque beaucoup, cette période où j'écrivais pleins de chapitres en une semaine).
Merci pour votre patience...
Et n'hésitez pas à me faire des retours sur ce que j'écris, me dire ce qui vous plaît et ce qui vous plaît moins. Je prends tout ce qui est constructif et qui peut faire avancer cette histoire ^^

M. Lune

Magical Dorémi... et aprèsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant