28. Le week-end ❤

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Encore une heure à tenir. Une heure, seule, face à ma copie de mathématiques. Une heure avec le cerveau en ébullition. Une heure à creuser ma mémoire pour retrouver mon cours. Une heure à essayer d'effectuer correctement tous ces calculs.
Je me demande encore comment je vais y arriver. J'ai beaucoup de mal à me concentrer sur ma copie. Pourtant, j'ai travaillé comme jamais. J'ai appris toutes mes formules, refait mes exercices, j'ai travaillé sans relâche toute la semaine avec le seul objectif de réussir cette épreuve, car je savais que j'obtiendrai la moyenne sans trop d'efforts dans les autres matières.

La semaine d'examens organisée par notre lycée a commencé lundi par les sciences : géologie, biologie, physique, chimie. Bon, pour ça, j'ai un peu galèré et beaucoup travaillé mais je suis sûre d'avoir la moyenne (mais sûrement pas beaucoup plus).
Tout au long de la semaine, nous avons ensuite eu japonais, anglais et sciences humaines.
Je n'ai jamais été aussi fière que lorsque j'ai rendu ma copie de japonais. J'étais inspirée et avais répondu à toutes les questions d'une traite.
Les sciences humaines se sont plutôt bien passées mais l'anglais a été catastrophique pour moi. Il faut dire que je tiens tellement à réussir ces maths que j'ai un peu zappé cette matière. Tant pis !

Le seul moment de répit que je me suis accordée, c'était hier, lorsque mes amies et moi sommes allées écouter Émilie donner son premier concert en orchestre. C'était magnifique et Émilie était rayonnante.
Nous étions toutes là pour l'applaudir. Frédéric était présent lui aussi. Malgré son air constamment détaché, j'ai vite remarqué qu'il ne quittait pas Émilie du regard. Et c'est avec chaleur qu'il a applaudi notre amie à la fin du concert, avant de très vite s'éclipser.
Émilie m'avait dit qu'elle l'avait invité mais elle n'aurait jamais cru qu'il viendrait vraiment.

Je balaye ma salle de classe du regard. Tout le monde est concentré et griffonne à toute allure sur sa copie. Sauf moi.
Allez Dorémi ! Concentre-toi bon sang ! Tu peux le faire !
Toujours le nez en l'air, je croise alors le regard du professeur. Celui-ci me fixe de ses yeux perçants derrière ses petites lunettes rectangulaires.
Gloups... Il m'a repérée.
Je m'efforce donc de baisser la tête vers ma feuille et me concentre.

Première question : résoudre des équations. Après un moment de réflexion, je me lance. Je crois bien que j'y arrive !
Deuxième question : calculer des coordonnées de points. Bon, ça, ça va à peu près.
Troisième question, quatrième question, cinquième, sixième,...

"Il vous reste dix minutes, déclare soudain le professeur."

Oh non ! Pas déjà ! Il me reste quatre questions à traiter ! Mon pouls s'accélère. Je ne prends plus le temps de réfléchir et j'écris. J'écris tout ce que je peux, tout ce que je sais, tous mes derniers calculs et...

"C'est terminé, posez tous vos crayons."

Dans un parfait unisson, mes camarades et moi nous exécutons. Puis le prof se lève et ramasse les copies une à une. Arrivé devant mon bureau, il prend le temps de s'arrêter et de jeter un coup d'œil à ce que j'ai fait. Je me sens rougir de honte et de peur, et fixe mes mains pour ne croiser ni son regard, ni celui de mes camarades qui me dévisagent.

"Dorémi Harukaze. Vous avez réussi à faire quelque chose finalement.
- Oui monsieur, je réponds d'une toute petite voix."

Lorsqu'enfin je quitte la salle de classe, je me sens exténuée. Je salue mes amies, rentre directement chez moi, et m'écroule sur mon lit.

Lorsque j'ouvre enfin les yeux, mon esprit est brumeux. Je regarde mon réveil et ai du mal à intégrer l'information qu'il me transmet. Il est 12h30. Cela veut donc dire je me suis endormie toute habillée lorsque je suis rentrée chez moi hier et que je n'ai pas mangé depuis 24 heures !
Je m'extirpe péniblement de mon lit. Je me sens faible tellement j'ai faim. Je descends à la cuisine et trouve un mot de ma mère.

Tu avais l'air très fatiguée hier et nous avons préféré te laisser dormir. Nous sommes allés nous promener et pique-niquer sur la plage mais tu as de quoi manger au frigo. Nous ne rentrerons sûrement pas avant ce soir. La maison est donc à toi, fait ce que tu veux et détend toi.
Bisous ma grande
Maman

D'accord... Il n'y a donc personne chez moi aujourd'hui... Cool !
Je me prépare à manger et déjeune devant la télé en compagnie de ma petite fée Dodo. Puis je vais prendre une douche, enfile un pyjama et me pose devant l'écran.
Les heures passent et je commence à m'ennuyer. Je décide donc de m'habiller et de sortir. C'est alors que je reçois un coup de file d'Émilie.

"Allô Dorémi ? Ça va ?
- Salut Émilie ! Écoute, ça va plutôt bien et toi ?
- Ça va. Euh... écoute, je sais qu'on était pas censées travailler aujourd'hui, mais Maggie a besoin que quelqu'un aille à la boutique pour l'aider à faire un inventaire. Je n'ai pas le temps d'y aller et les filles non plus, tu peux le faire ?
-Euh oui, d'accord, je réponds un peu intriguée par le ton nerveux de sa voix. Ça tombe bien, je commençais à m'ennuyer !"

Elle raccroche et je finis de me préparer pour sortir.
Après quelques minutes de marche, j'arrive devant la boutique, fermée exceptionnellement aujourd'hui.
Je pousse la porte en bois et pénètre à l'intérieur. Mais la poignée me glisse des mains et la porte se referme dans un claquement violent derrière moi. Je sursaute et me retrouve plongée dans la pénombre.

"Maggie Grigri ? Lala ? C'est moi, Dorémi, je lance d'une voix mal assurée."

Personne ne me répond.
Pourquoi fait-il si sombre ici et pourquoi la boutique semble-t-elle déserte ? Que s'est-il passé ?
Je commence à m'inquiéter sérieusement. Avec lenteur, je tente d'avancer à la recherche d'un interrupteur mais je ne suis pas à l'aise dans le noir.
C'est alors que j'entends un bruissement devant moi.
Je m'arrête net et retiens ma respiration. Je glisse une main dans ma poche, prête à me transformer en sorcière.

CLAC !

Je me retrouve éblouie par une lumière tandis qu'un groupe de personne se met à crier autour de moi.

"Surpriiiiiise !!"

Je rouvre les yeux, abasourdie. Mes parents, ma sœur, mes amies, Maggie, et Flora se tiennent devant moi, sous une banderole rose marquée d'un "Joyeux anniversaire Dorémi".
Quoi ? C'est aujourd'hui ? J'étais tellement obnubilée par mes révisions que j'en ai oublié mon propre anniversaire ! Je suis vraiment irrécupérable !

Mes proches m'entourent joyeusement et rient devant mon air perdu.
Petit à petit, le bonheur m'envahit à mon tour et je suis émue de les voir tous réunis ici pour moi.

Une grande table ronde en bois a été installée et un magnifique gâteau trône en son centre, réalisé sans aucun doute par Mindy. Émilie va chercher un briquet et allume les seize bougies disposées dessus. Je prends une bouffée d'air et les souffle toutes d'un coup.

Le gâteau était délicieux et j'ai reçu de merveilleux cadeaux. Mon père avait acheté des steaks pour faire un barbecue et Maggie nous a autorisé à toutes rester dormir à la boutique pour l'occasion.
Installée avec ma petite Flora dans son grand lit, mes amies sur des matelas juste à côté, je m'endors ce soir l'esprit léger après cette semaine intense.

Nous sommes le 30 juillet, je m'appelle Dorémi Harukaze, j'ai 16ans, je suis officiellement en vacances et je suis la jeune fille la plus chanceuse du monde.

Hello everybody ! Petit point culture japonaise pour ceux que ça intéresse : je l'avais dit au tout début de ma fiction mais l'année scolaire japonaise est décalée par rapport à nous. Elle commence en avril mais ils ont tout de même un mois de vacances d'été, en août. Voili voilou ! 🇯🇵

M.L.

Magical Dorémi... et aprèsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant