Chapitre 24

13.1K 1K 8
                                    

Bonjour, comment allez-vous ?

Déjà, je tiens à m'excuser pour mon énoooorme retard. Je croule sous le travail, les bacs blancs, et ne trouve plus une minute pour écrire, à tel point qu'il faut que je le fasse la nuit. Croyez-moi, je me suis couchée chaque soir en culpabilisant de ne rien avoir publié. Mais voilà enfin le chapitre 24 ! J'espère qu'il vous plaira et que j'aurai plus de temps à consacrer à mes histoires dans les prochaines semaines.

À bientôt !

Marie surgit de la surface noire de l'eau et ôta son masque. Elle prit une grande bouffée d'air, la tête encore dans les profondeurs de l'Océan à observer l'incroyable navire. Joris l'aida à se saisir de l'échelle pour remonter sur le bateau. 

-En voyant ton sourire béat sur ton visage, j'en déduit que cette escapade au fond de l'eau t'a plu, dit-il. 

Elle agrippa sa main pour épeler lettre après lettre "merci".

-Il fallait juste que tu vois ça au moins une fois dans ta vie, c'est normal. Il faut enlever ta combinaison gorgée d'eau pour te sécher, indiqua-t-il. 

Elle hocha la tête en signe de compréhension et saisit la serviette qu'il lui tendait pour se diriger vers la pièce attenante. Le luxe de l'embarcation l'étonnait toujours, et, même après les longs mois passés dans sa gigantesque villa, cela la mettait encore mal-à-l'aise. La combinaison collait à sa peau et le froid qui l'imprégnait lui donnait l'impression d'être encore sous l'eau, à observer les poissons à travers le faisceau lumineux de la lampe de Joris. 

Lorsqu'elle sortit, l'homme s'était déjà changé. Il l'observa un instant, puis attrapa la serviette. Délicatement, il entreprit de lui sécher les cheveux, mèche par mèche.

-Je ne voudrais pas que tu sois malade à cause de moi.

Marie sentit ses joues rosir. Peut-être ne s'en apercevrait-il pas dans la pénombre ? La douceur dont il faisait preuve la comblait. Timidement, elle saisit sa main pour tracer dans sa paume :

"Mon carnet ?"

-Je te le donne tout de suite, répondit l'homme, un peu surpris de sa demande. 

La jeune femme ne s'exprimait pas souvent d'elle-même, si ce n'était pour réagir à un commentaire taquin de sa part.

"Quel était ce navire qui reposait au fond de l'eau ?"

-Il date du XVème siècle. A ce qu'il paraît, c'était un navire appartenant à un riche marchand, expliqua-il en recommençant à frotter ses cheveux délicatement. Il vendait de tout et était reconnu aux quatre coins du pays. Ses bateaux ont tous été brûlé. Il devait être impliqué dans des affaires louches et son assassinat n'était qu'une affaire de vengeance.

"Les motifs sur le navire étaient tellement beaux... Tu as dit qu'il en possédait plusieurs ?"

-Une trentaine. Tous ont coulé au même lieu mais seule une carcasse a été déterrée au début du XVIIIème siècle. Elle était si fragile qu'elle n'a pas pu être déplacée. Les techniques de conservation du patrimoine n'étaient pas aussi avancées qu'aujourd'hui. Elle est ensuite tombée dans l'oubli et, aujourd'hui, peu de personnes connaissent son existence. 

Elle esquissa un léger sourire de remerciement pour ses explications. Puis elle saisit la serviette qu'il tenait. Marie ne savait pas exactement ce qui l'a poussait à agir ainsi. Le désir qu'elle éprouvait était juste puissant. Très puissant. Lentement et sous son regard étonné, elle le prit par la main et l'incita à s'asseoir. Il était trop grand pour qu'elle atteigne sa tête en étant debout. Elle reproduit alors les mêmes gestes qu'il avait effectués sur ses cheveux. Ses boucles brunes étaient tellement douces...

Joris avait mis plusieurs secondes à comprendre ce que la jeune femme était en train de faire. Ce n'est que lorsqu'elle posa la serviette sur sa tête qu'il saisit qu'elle voulait simplement lui sécher également les cheveux. Ses doigts étaient si fins, si délicats, si précis... Ça n'était pas dans ses habitudes d'agir ainsi.

-Qu'est-ce qui te prend ? demanda-t-il intrigué.

"Tu ne cesses de me surprendre. Cette fois-ci, c'est mon tour."

Son expression était tellement sérieuse qu'il retint son rire. Oui, elle le surprenait en étant à chaque fois plus mignonne. Son pantalon le serra soudain et il dû se mordre la lèvre pour ne pas lui sauter dessus.

Puis un détail attira son attention. Doucement, il interrompit ses gestes et saisit son poignet pour regarder ce qu'il avait déjà vu des milliers de fois mais qui provoquaient toujours autant de douleur en lui. Les traits blancs qui zébraient son corps.

Il ne disait rien. Il avait simplement soulevé sa manche. Si Marie n'était toujours pas à l'aise, elle avait la conviction qu'il ne lui ferait jamais de mal. Sa main dure se fraya un passage en dessous de son tee-shirt. Un picotement la fit grimacer. Certaines cicatrices étaient encore douloureuses. Grimaces qui n'échapèrent pas à l'homme.

-La crème que t'a prescrit le médecin... Tu m'as dit qu'elle faisait de l'effet. À moins que tu ne l'appliques pas ?

Une fois de plus, son expression en disait long sur la vérité. Il poussa un long soupir. Avec elle, son autoritarisme ne lui servait à rien. Il avait fait préparer des affaires pour la nuit sur le bateau. Peut-être Paula avait-elle pensé à l'y glisser ? Il ne supportait pas de la voir souffrir.

Marie leva les yeux au ciel. Il la démasquait trop facilement à son goût. Joris revint une seconde plus tard avec un flacon entre les mains. Après l'avoir assise sur le lit, il souleva doucement le tissu qui couvrait son dos, comme pour lui laisser le temps de s'habituer à son contact. Elle frissonna lorsqu'il appliqua la substance froide. Mais ce qu'il ignorait, c'est qu'elle se délectait de ses doigts sur sa peau au point de ne plus ressentir la douleur.

-Ça te fait mal ? murmura-t-il.

Elle secoua la tête.

"Tes gestes sont si doux que je ne peux ressentir la douleur..."

N'y tenant plus, Joris saisit son menton et tourna son visage vers lui. Il plaqua ses lèvres contre les siennes, se délectant du goût sucré. Ses mains se baladaient sur sa peau douce, tantôt sur sa nuque, tantôt dans ses cheveux encore humide de leur escapade dans les fonds marins. Il l'avait tellement désirée sans se l'avouer, sans se l'autoriser. Comment avait-il fait pour ne pas se rendre compte de sa force ? Elle a toujours été prête, l'attraction était toujours présente. Il avait simplement douté d'elle et... De lui.

D'un regard, elle sut confirmer ses pensées. Sans plus hésiter, il effleura sensuellement la naissance de sa poitrine...

AttractionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant