Marie sentait des frissons la parcourir à chaque mouvement de sa part. Des sensations nouvelles l'assaillaient de toute part. Ses mains la brûlaient, couvraient sa peau de sueur.
Joris fit glisser le tee-shirt de la jeune femme pour découvrir entièrement sa poitrine et il crut défaillir. Ses courbes étaient fabuleuses et il aurait voulu les admirer toute sa vie. Lorsqu'il l'aida à ôter son pantalon à peine enfilé, son souffle se fit haletant.
Elle gigotait sous son corps puissant qui l'écrasait, anxieuse. De ses mains, elle l'incita à se déshabiller également. Elle voulait en voir plus, contempler ses muscles qu'elle savait saillants. Il allumait dans ses veines un désir brut et velouté. La faible lumière de la ville qui traversait la lucarne du bateau se reflétait sur sa peau encore humide. Fascinée, elle ouvrait des yeux ronds, s'imprégnant de lui. Elle avança une main vers son torse si musclé que cela faisait peur, mais suspendit son geste à mi-chemin, intimidée.
-Tu peux me toucher... murmura-t-il.
Il saisit sa petite main et la poussa à le toucher.
-Alors, comment est-ce ?
"Dur"
L'homme rit doucement. De ses doigts, il effleurait la naissance de sa poitrine, passant par son ventre jusqu'à parvenir à ses hanches. Marie se cambra sous la force des émotions qu'il provoquait en elle. Ses yeux restaient fixés sur son visage, tandis qu'il s'aventurait de plus en plus bas. La jeune femme aussi faisait glisser ses mains sur ses avant-bras, sur son torse. Elle n'osait pas s'aventurer plus bas ni même regarder. Elle désirait juste ressentir. Quand il effleura l'intérieur de sa cuisse, elle sursauta, lui faisant lever les yeux, inquiet.
"Ne t'arrête pas ! Je vais bien." traça-t-elle sur le dos de l'homme.
Cruel supplice qu'il lui infligeait en interrompant ses caresses. Plus que jamais, elle avait besoin de lui, de sa tendresse. Avec lui, cet homme paraissant pourtant si froid et autoritaire, elle se sentait en sécurité.
Il reprit son mouvement, scrutant la moindre de ses expressions. Elle était tellement belle et attirante... Sa peau semblait être du coton tant elle était pâle et douce. Il ne voyait plus ses cicatrices, symbole de son passé. Il n'y avait qu'elle, en cet instant.
Nus tout les deux sur les draps blancs, éclairés par la lune. Comme ils l'ont attendu sans jamais se l'avouer !
-Tu es tellement magnifique... laissa-t-il échapper.
Elle sourit timidement face à ce compliment. Une pression se fit sur son bouton d'or et elle se cambra, en proie à un plaisir intense. Il entra en elle délicatement, prenant garde à ne pas la faire souffrir. De ses mains, l'homme parcourait chaque grain de sa peau, savourant chaque parcelle, chaque centimètre. Son sang bouillonnait, alors qu'elle enroulait ses jambes autour des siennes. Dans la pénombre, une chorégraphie subtile. Divin supplice...
Les deux corps reposaient sur le lit, haletants et exténués. Le bateau tanguait légèrement, les berçant. Joris enlaça sa main.
-Je t'en pris, dis-moi que je ne t'ai pas fait mal...
"Comment aurais-tu pu ? Tu étais tellement délicat."
Ses yeux se perdirent sur les reflets de l'eau projetés sur les murs.
"Vas-tu m'abandonner, maintenant que nous l'avons fait ?"
-Pourquoi ferais-je cela ? fronça-t-il les sourcils.
"Un homme comme toi ne peux s'intéresser réellement à une muette torturée comme moi. J'ai l'impression d'être dans un rêve."
-En effet, c'en est un. Mais jamais je ne le laisserais se transformer en cauchemar.
Elle griffonna sur son carnet. Hésitante, elle ratura ses écrits à deux reprises sous l'oeil intrigué de Joris. Mais il fallait qu'elle mette de la lumière sur ce sujet.
"Mon handicap ne te gêne-t-il pas ? Je sais que par politesse ou par gêne, personne ne me le dit franchement. Mais toi, j'ai besoin de savoir ce que tu en penses vraiment," montra-t-elle, déterminée à obtenir une réponse.
Il réfléchit quelques secondes avant de dire tranquillement :
-Que tu puisses parler ou non ne change pas la personne que tu es. Je t'aime, avec tes faiblesses et tes forces.
Une larme coula sur la joue de la jeune femme et il la rattrapa de son pouce.
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Un fracas fit sursauter Marie qui se réveilla immédiatement.
-Mince... Excuse-moi de te réveiller ainsi, j'ai fait tomber un livre, ce qui a provoqué ce bruit.
La lumière baignait la petite chambre du bateau. Joris l'observait un petit sourire en coin. Il n'était habillé que d'un jean, sans tee-shirt. Marie ne put s'empêcher de rougir. Tellement plus beau à la lumière du jour...
Ses yeux brillaient d'une lueur qu'elle ne voyait que très rarement."Il s'est passé quelque chose ? Tu as l'air heureux."
-Je suis invité par ma sœur cadette, ce soir. J'aimerais te la présenter si tu es d'accord, annonça-t-il.
"J'ignorais que tu avais une sœur."
-Elle est en fait la fille biologique de mes parents adoptifs. Mais nous avons grandi ensemble. Acceptes-tu de la rencontrer ?
"Bien sûr," répondit-elle avec un petit sourire angoissé.
-Merci, je sais que tu n'aimes pas trop être au centre de l'attention...
Marie haussa les sourcils, soudain inquiète et méfiante.
"Parce-que ça va être le cas ?"
-Oh que oui ! éclata-t-il d'un rire grave. Je peux t'assurer que Charlotte va t'harceler de questions toute la soirée !
La jeune femme détourna le regard, boudeuse. Mais malgré sa répugnance pour avoir à côtoyer des gens qui la regarderaient de travers à cause de son mutisme, elle était ravie que Joris insiste pour qu'elle rencontre sa famille. Ne connaissant pas beaucoup de sa vie, elle était touchée par le fait qu'il lui fasse suffisamment confiance pour lui accorder une place dans sa vie. Parfois, elle avait le sentiment de ne pas mériter son amour...
Voyant son air désappointé, l'homme se plaça au-dessus de son petit corps encore allongé sur les draps et déposa un tendre baiser sur ses lèvres. La voir ainsi, ses longs cheveux blonds légèrement désordonnés après la nuit, son expression ensommeillée et sa poitrine encore découverte qu'elle cachait des couvertures, lui donnait envie de se réveiller chaque matin à ses côtés. Dire qu'il y a quelques mois, il s'imaginait être célibataire toute sa vie... Il avait même renoncé à chercher la femme parfaite. Et puis Marie lui était tombée dessus comme ça, sans prévenir, au détour d'une simple affaire monétaire.
Car l'amour est ainsi : il nous tombe dessus au détour d'un chemin, là où on s'y attend le moins.

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Attraction
RomanceSon carnet et un crayon, voilà les deux objets que Marie a toujours en sa possession. Avec son grand-père Carl, elle vit au fond d'une forêt perdue, en Bretagne. Timide, elle fuit les habitants du village voisin. Et pour cause : son mutisme forme un...