Bonjour ! Comment allez-vous ? 😉
Désolée de publier ce chapitre avec quelques jours de retard. Les cours ont repris et j'ai moins de temps pour écrire. Mais je vais récupérer mon rythme habituel avec trois chapitres par semaine.
Quoiqu'il arrive, je vous souhaite une bonne lecture !
Seigneur, qu'il désirait poser ses lèvres sur les siennes, si délicates ! Leur rougeur l'attirait comme un aimant, si bien que la douleur le prit au ventre. Ses traits étaient tellement fins, tellement parfaits. Elle était tranquillement posée contre son torse. Pour une fois, l'inquiétude et la frayeur avaient quitté son visage. Somnolente, elle avait à présent les yeux fermés. Mais qu'a-t-elle voulu signifier en disant qu'il fallait que lui aussi vive sa vie ? Il avait pourtant tout ce qu'il voulait ! Un travail, la richesse, des associés compétents...
Il lui manquait bien l'amour... Mais il avait fait une croix dessus. Pouvait-il abandonner sa promesse si simplement ?
Délicatement, il porta la jeune femme endormie jusqu'à son lit et la borda. Il lui vint bien à l'esprit de poser ses lèvres sur les siennes mais il résista à cette tentation. Que ferait-il si elle se réveillait ? Il perdrait à jamais le début de confiance qu'il venait d'acquérir avec grande difficulté. Elle s'était enfin confiée à lui ! Certes, ce qu'elle lui avait annoncé l'avait rendu furieux mais il demeurait heureux d'en avoir appris plus sur son passé. Combien d'autres horreurs allait-elle lui annoncer durant les prochaines semaines ? Le pire était certainement de ne rien pouvoir faire pour la venger de ce que Yahn et ses parents lui ont fait subir.
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Marie reposa son carnet de dessin dans un soupir. Voilà maintenant sept jours et huit heures qu'elle n'est pas sortie à l'extérieur profiter du beau soleil. Eh oui, l'ennui est si fort qu'elle compte les heures qui la séparent de la nuit, qu'elle puisse enfin dormir pour échapper à ce sentiment assommant.
Les seuls moments de la journée durant lesquels elle ne pouvait s'ennuyer, c'était lorsque Joris rentrait pour les repas. Il ne la lâchait pas tant qu'elle n'avait pas mangé au moins la moitié de son assiette, ce qui conduisait régulièrement à des tensions. Il ne comprenait pas qu'elle n'avait pas besoin d'autant de nourriture pour prendre soin de sa santé. Ni la frayeur qu'elle ressentait en imaginant à chaque instant Yahn surgir pour la rouer de coups de ceinture encore et encore, jusqu'à ce qu'elle s'évanouisse de douleur.
A chaque occasion, il ne cessait de l'interroger sur la raison de son accident durant lequel elle avait perdu la voix et qui avait provoqué la mort de Yahn, mais elle n'avait jamais saisi le carnet qu'il lui tendait. Elle n'était pas prête. Elle ignorait même si elle le serait un jour. Joris était le seul à qui elle pourrait éventuellement se confier. Le seul qui semblait ne jamais la juger, juste la protéger.
Mais son regard bleu perçant la foudroyait sur place et elle était incapable de tenir son stylo. Ni même de faire le moindre mouvement. Son corps parfait, lorsqu'il était prés d'elle, faisait monter le sang dans sa tête et des vertiges langoureux la prenaient. Parfois, lorsqu'il sentait qu'elle était en hypoglycémie, il lui mettait un sucre sur la langue. Et elle ne pouvait plus décrocher les yeux de ses bras veineux. Toutes ses petites marques d'attention la touchaient. Et Dieu sait qu'il est protecteur !
Malgré tout, il passait la plupart de son temps au sein de son entreprise et Marie n'avait d'autre choix que d'étudier son manuel de la langue des signes toute la journée. Paula refusait catégoriquement qu'elle l'aide pour quoique ce soit et Joris lui avait interdit d'aller à l'extérieur, de peur qu'elle se blesse. Condamnée à rester allongée à longueur de temps, la jeune femme allait devenir folle ! On toqua à la porte.
-Je vous dépose une pile de vêtements et je ne vous dérange pas davantage. Promis ! annonça Paula, tout sourire.
"Ça me gêne que vous vous occupiez comme ça de toutes mes affaires. Je pourrais très bien le faire."
-Non, non. Les ordres de Monsieur sont clairs : vous ne sortez pas, vous vous reposez. Et je suis d'accord avec lui.
"Arrêtez au moins de me vouvoyer."
-Il n'y a pas d'ordre dessus donc c'est d'accord, éclata-t-elle de rire en époussetant un drap au-dessus du balcon.
Puis elle sortit. Attendez, elle sortit !? Sans fermer la porte-vitrée à clé !? Quelle chance ! Un léger sourire s'étira sur ses lèvres. Timidement, elle poussa la porte et enfin l'air frai lui effleura le visage. Voilà des jours qu'elle rêvait de sortir sur ce balcon qui offrait une incroyable vue sur la mer Égée mais Joris avait ordonné de fermer toutes les issues à clé. A raison puisqu'en effet, elle serait sortie profiter du soleil depuis longtemps si elle en avait eu l'occasion. Chez son grand-père, elle passait ses journées au milieu de la forêt alors rester enfermée relevait de la véritable torture. Elle entendait l'eau battre contre la falaise en dessous du balcon. La hauteur était vertigineuse. Précautionneusement, elle se pencha légèrement au-dessus du vide pour admirer les reflets bleutés.
-Marie ! Qu'est-ce que tu fais !?
Une main la tira brusquement en arrière. Joris la traîna à l'intérieur de la chambre et claqua la porte vitrée si fort que les murs tremblèrent. Marie se recula contre le mur, plongée dans l'incompréhension et la terreur. Joris marchait de long en large dans la chambre, les poings serrés. De temps à autre, il se pinçait l'arrête du nez. Puis reprenait ses allers-retours. Mais pourquoi donc ? Marie commençait à s'habituer à ses crises de colère soudaines mais celle-ci était mille fois pire que les autres. Soudain, il plaqua ses deux mains contre le mur, la jeune femme bloquée de tout mouvement. La douleur dépeinte sur son visage lui serra le cœur.
-Qu'est-ce que tu voulais faire ? Mourir ? Ça te pèse tellement d'être ici !? hurla-t-il.
Elle secoua la tête, les larmes aux yeux, prenant soudain conscience de ce qu'il avait cru voir. Une scène de suicide. Elle le repoussa doucement pour aller saisir son carnet.
"Je prenais juste l'air. Tu peux croire ce que tu veux, je ne suis pas suicidaire."
-C'est la vérité ? haussa-t-il un sourcil.
"Oui. Je m'ennuyais simplement donc je suis sortie."
-Ce n'est pas à cause de ma présence ?
Rougissante, la jeune femme répondit par un signe de tête.
"Juste l'ennui. Comprend-moi, j'ai toujours été active. Aujourd'hui, je me retrouve sans rien faire. C'est... désorientant."
Elle tremblotait, une fois de plus en proie à de violents souvenirs.
Joris la poussa à s'asseoir sur le lit, voyant qu'elle se laissait dépasser par des émotions trop fortes.
-Et ça n'est pas agréable de pouvoir faire ce dont tu as envie ? Des choses que tu ne pouvais pas faire avant parce que c'était interdit ? argumenta-t-il. Tu sais que tu peux demander toutes sortes de choses. Je ne tiens pas à faire de cette maison une réelle prison.
"Je ne veux pas avoir de temps libre pour réfléchir. J'ai peur de me rappeler trop de mauvais souvenirs. Mieux vaut-il que je sois occupée."
Il sembla méditer sur ses paroles quelques minutes, les sourcils froncés.
-Très bien. Alors, je veux t'emmener quelque part. Là-bas, tu ne t'ennuieras probablement pas, asséna-t-il avec un de ses sourires tendres et magnifique dont il la gratifiait si rarement.

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Attraction
RomanceSon carnet et un crayon, voilà les deux objets que Marie a toujours en sa possession. Avec son grand-père Carl, elle vit au fond d'une forêt perdue, en Bretagne. Timide, elle fuit les habitants du village voisin. Et pour cause : son mutisme forme un...