Laurène-041

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PDV Laurène

A 2h45 environ, la chambre de Jade est bondée. Chacun a pris ses aises, assis par terre ou s'obstinant à trouver un peu d'espace sur le lit. Je suis bien contente de ma position actuelle. Je n'ai pas les fesses collées au sol et j'ai le luxe de pouvoir m'adosser au mur qui fait office de tête de lit. Louise finit par se détendre dans mes bras, personne ne prête attention à nous et c'est tant mieux.

Jade discute avec un groupe pendant qu'elle distribue des gobelets. Elle se tient désormais debout au milieu de sa chambre.
‒ Votre attention s'il vous plait ! s'écrie t-elle en déposant les boissons quelle a déniché au restaurant de l'hôtel.
Tant pis pour la discrétion.
‒ Comme vous le savez, nous sommes ici pour s'amuser tout en apprenant à nous connaître. J'ai préparé des questions sur des bouts de papier que nous allons piocher et nous devrons débattre sur les thématiques écrites.

Je ne l'écoute qu'à moitié, la plus grande partie de mon attention retournant systématiquement sur Louise. Louise qui joue sur son téléphone. Louise qui enroule une mèche de cheveux autour de son index. Louise qui semble de plus en plus à l'aise. Louise, Louise, Louise.

Je n'ai pas vraiment envie de me faire remarquer lors de cette soirée. Je veux juste profiter d'être avec Louise. Est-ce que nous aurions dû rester toutes les deux ? Est-ce qu'elle s'amuse ? Il est trop tôt pour le savoir.

‒ Et les gages dans tous ça ? lance une femme brune, assise au sol, et visiblement hilare.

Donnez-lui du champomy pour qu'elle retombe en enfance, quand ces jeux-là n'existaient pas encore.

Je hausse un sourcil.

‒ Oui elle a raison, réplique un blond, en face d'elle.

Et une vague d'indignation naît aux quatre coins de la pièce comme pour dire "pourquoi on y a pas pensé plus tôt ?".

Louise est toujours en train de s'acharner sur son écran pour sauver son personnage virtuel des chihuahua maléfiques. Je pousse un soupire. Elle ne se rend pas compte de la tournure que prend la soirée.

‒ Action, vérité !

Et voilà le verdict est tombé. Et de par mon expérience, on ne s'échappe pas d'une partie d'action, vérité. Une fois que c'est prononcé, c'est lancé. Je n'ai jamais compris ce que les gens aimaient la-dedans. Je ne choisis jamais vérité, mais je n'ai pas envie de savoir ce que ces célibataires ont en tête comme gages.

Jade est totalement pour.

‒ Très bien alors nous allons tous piocher une question, et si on refuse d'y repondre on aura un gage, tranche celle-ci en énonçant les nouvelles règles.

Game over. Je crois que moi aussi j'ai besoin de foncer sur un chihuahua maléfique tout à coup.

‒ Allez ! Tous en cercle ! s'écrie t-elle.

Après avoir remplie les gobelets de boissons gazeuses et trop sucrées, tout le monde obéit et tente de former un cercle au sol. Même Garance s'y met sans râler.

Soudain, tous les regards se tournent vers nous, parce que nous sommes seules sur le lit, et que nous n'avons pas bougé d'un poil.

Je ne sais pas comment ces quinze personnes ont réussi à se coller à ce point pour rentrer dans l'espace qu'il reste, coupé par le lit. Louise me tire et nous nous asseyons tout à droite, presque devant la porte de la salle se bains. Tant pis si quelqu'un a une envie pressante.

Je croise les bras et allonge les jambes parce que j'aime pas cette bataille de genoux qui se crée lorsque tous le monde est en tailleur et veut empiéter sur mon territoire.

Une bouteille de bière vidée par je ne sais qui se retrouve prise en otage pour être le centre de l'attention de tous. Louise sourit. Je sens son enthousiasme et ke crains que ce soit la première fois qu'elle y joue. En soirée évidemment. Puisque ce ne sont pas les mêmes gages que lorsque qu'on peut y jouer en famille. Je ne sais pas si elle est prête à ça.

Jade saisis la bouteille de verre, et la dépose au milieu du cercle de passagers. D'un revers de la main, la bouteille tourne rapidement sur elle-même. Mon coeur tambourine. C'est un jeu que je connais, j'y ai beaucoup joué dans le passé avec mes amis mais je ne veux pas y jouer avec Louise. J'ai peur que la bouteille pointe une de nous deux. Elle ralentit de notre côté. Pas Louise, pas Louise, pas Louise.

Je retiens mon souffle. Elle perd de plus en plus de la vitesse.

Heureusement la bouteille continue sur quelques centimètres avant de s'arrêter sur Garance. Je respire de nouveau mais ce n'est que le premier tour. Louise me sourit en haussant les épaule, je lui rend son sourire. Je devrais me détendre mais je sais que les gens ne sont pas tendres et qu'ils savent que nous sommes coachs, ils ne vont pas nous épargner. NOUS.

Fidèle semble enfin concerné par autre chose que sa musique, puisque qu'il arrache ses écouteurs de ses oreilles et dépose son téléphone en appuyant sur play pour nous offrir une musique d'ambiance. Jade veille à ce que le volume reste bas mais audible, elle tend un chapeau sans doute sorti de sa garde-robe avec les morceaux de papier à l'intérieur.

Garance l'attrape et en pioche un au hasard, comme il se doit. Louise la scrute avec amusement.
‒ Alors ? demande la rousse.

Garance lit le mot dans sa paume :
‒ As-tu déjà embrassé une fille ?

Louise se raidit. C'est ce que je craignait, elle vient d'assimiler les vrais thématiques d'un tel jeu en soirée.

‒ Action ou vérité ? demande Jade à l'intéressée.

Celle-ci jette un œil à son petit ami qui  reste accroché à ses lèvres. Curieux de la réponse.

‒ Action, décide Garance.

Des petits cris fusent dans tous les sens.

‒ Alors puisque nous n'avons pas la réponse à la question, ton gage c'est d'embrasser une fille comme ça tu pourra choisir vérité la prochaine fois, lance Jade, hilare.

Et ça tourne toujours comme ça dans ces situations-là. Louise est crispée. Qui, Garance va-t-elle choisir ? Va-t-elle vraiment le faire ?

Avis ?:)







OTHER GIRLS 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant