Le jour est désormais bien levé. Nous n'avons pas eu la force nécessaire pour quitter la chambre. Nous sommes toujours lamentablement échouées sur le lit, incapable de bouger ou de prendre une décision. Je dépose ma main sur son front pour prendre sa température. Je vais finir par me demander si nous subissons les symptômes de l'amour ou d'une grosse grippe. C'est pas si éloigné que ça comme sensation. Les effets persistent, s'agrippent, s'attaquent à tout ce qu'il y a en moi.Un homme apparaît face à moi, il a le visage de tout le monde. Je pourrais le croiser dans la rue sans même le remarquer. Il est basique. Un corps simple, un nez ni en trompette ni parsemé de tâches, un teint trop lisse. Il ressemble à un personnage virtuel qu'on nous demande de customiser à notre goût dans un de ces jeux de pc. Est-ce ma fièvre qui me donne des hallucinations ?
Pendant ce temps, Laurène me regarde avec des yeux ronds parce que j'ai toujours ma paume contre son front. Je crois qu'elle comprends mon délire parce qu'elle effectue le même geste pour moi.
‒ Pas de fièvre Louise, déclare t-elle, amusée et fatiguée à la fois.
Ok, alors je suis vraiment folle parce que le bon monsieur a relooker est toujours là. Il faut vraiment que je me remette à écrire parce que mon imagination déborde de partout.
Les hommes ne sont pas tous mauvais, Louise, dit-il. Tu as peut être eu de mauvaises rencontres mais tu n'es pas obligée de renoncer à eux pour autant.
Non mais je rêve, même les personnages que je créer viennent m'embêter avec ça.
"Comment tu t'appelles ?" je demande dans ma tête parce que je n'ai pas envie de me faire interner.
Mathieu.
J'aurais du m'en douter.
"Ok, alors pour ta gouverne je sais que tous les hommes ne sont pas mauvais, et je ne comprend pas pourquoi tu me parles de renoncement ?"
Tu préfère te diriger vers les femmes parce qu'ils t'ont brisés le coeur mais ça passera.
Tout à coup j'imagine un nouveau personnage, une guerrière, vêtue de cuir et d'une immense épée. Les cheveux bruns jusqu'au bas du dos. Elle sort son arme avant de combattre l'homme mais il ne bouge pas d'un centimètre et aucun coup porté ne l'atteint. C'est un adversaire coriace.
Mais je n'ai pas dit mon dernier mot. Et ma guerrière range son épée tout en se mettant en position de défense tel un garde du corps.
"Aucun homme ne m'a vraiment brisé le coeur, je ne sais pas où tu vas piocher tes informations mais faut revoir tes sources. Sache que mon orientation n'a rien à voir avec les hommes. Tout ne tourne pas autour d'eux."
T'as du en connaître des abrutis pour te comporter ainsi.
Mais c'est quoi ça ? Il n'y a plus de respect nulle part. Je ne vais pas me laisser abattre par un vulgaire personnage.
‒ J'ai connu des connasses, je ne suis pas devenue hétérosexuelle pour autant !
Oups, j'ai pensé à voix haute. Laurène me scrute.
‒ Non rien, je pensais à un nouveau roman, j'affirme.
Elle hoche la tête.
Quelques heures plus tard, fin d'après- midi.
Nous ne sommes pas sorties de notre tanière, jusqu'à ce que Logan et Clara nous pressent pour embarquer dans la nouvelle fusée.
Nous sommes donc tous dans le hall, attendant l'autorisation de monter dans notre véhicule. Clara se met face au groupe, et toussote avant d'approcher un micro jusqu'à ses lèvres.
‒ Mesdames et messieurs, chers passagers.
Elle parvient à obtenir le silence au bout d'une fraction de seconde, elle affiche une expression satisfaite. Je remarque qu'il n'y a plus de rose dans sa poche depuis qu'elle l'a offerte à Laurène mais je décide de penser à autre chose en me concentrant sur son discours :
‒ J'aimerais vous rappeler encore une fois que GRAVITATION et plus particulièrement toute l'équipe qui travaille pour votre application préférée est sincèrement désolée de la gêne occasionnée par cette panne. Nous avons fait en sorte de rendre ce désagrément plus agréable avec les moyens que nous avions, j'espère que c'est mission accomplie.
Elle marque une pause pour récolter toutes les réactions.
‒ Durant ces deux jours notre équipe a été au taquet. Elle est composée du personnel que vous connaissez : Logan, Christian, moi... mais n'oublions pas ceux qui travaillent au siège, dans leur bureau afin de nous permettre les meilleures conditions. Merci à eux. Mais je voudrais également remercier Laurène et Louise pour avoir animer l'atelier de coaching.
Elle tend la main dans notre direction, et puisque nous sommes au fond, tout le monde se retourne et applaudir en ricanant... puisque tout le monde est au courant pour nous maintenant. Merci Jade et sa soirée. Je rougis et baisse les yeux, tandis que Laurène trouve tout juste la force de sourire. Puis l'attention se détourne de nous.
‒ Et j'attends toujours mon coaching, s'esclaffe Lise la rouquine.
Ce qui provoque une réaction semblable chez d'autres. Même de la part de certains résidents de l'hôtel n'ayant rien à voir avec cette histoire.
‒ Vous avez eu du succès mesdemoiselles ! reprend Clara. Bon très bien, et surtout n'oublions pas de remercier notre magnifique hôtel, ils ont été supers tout le long, merci d'avoir accueilli GRAVITATION et ses passagers. (Nouvelle pause).
Alors, nous sommes là parce que nous allons enfin pouvoir reprendre la route des rencontres. (Applaudissements). Ne vous en faites pas, tous les membres de vos listes ont été prévenus et de nouveaux horaires de rendez-vous ont été aménagés. Mais je pense que vous le savez déjà si vous discutez avec certains d'entre eux par messagerie instantanée. Et je sais également que vous devez être impatients de les voir. Des informations complémentaires vous seront délivrées sur l'écran de la fusée, notamment concernant le voyage à gagner mentionnée au début de l'aventure. C'est pourquoi je ne vous fait pas plus attendre, vous pouvez commencer à sortir et à vous installer dans votre nouvelle fusée ! On se retrouve à l'intérieur.Le micro sature et des cris se font entendre avant que nous commencions à nous diriger vers la sortie. J'ai les membres engourdis et le coeur qui tambourine.
Avis ?:)
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OTHER GIRLS 1
Romance#1 en LGBT Qui sont ces autres filles ? On raconte qu'elles ne sont pas belles. Qu'aucun homme n'en veut. Qu'il serait dommage d'être comme elles. Comme si c'était un échec. Mais qui les connaît vraiment ? Qui prétend les reconnaître au premier rega...