Galatée // NEKFEU

18/ ♫ KEN ♫

"Je t'avais promis qu'un jour tu te rappellerais de nos têtes                                                                             Je ne suis pas prêt de me taire" (Nique les clones, Pt.II)

Quand j'ouvris la porte de mon appartement, je poussais un long soupir, heureux d'être enfin rentré. Certes, j'adorais ce rythme des concerts mais c'était épuisant. Après un mois de tournée des festivals, nous avions enfin terminé. Août s'achevait. Je posais ma valise au milieu de l'appartement.

J'ouvris la porte-fenêtre qui donnait sur un balcon et sur Paris puis respirait l'air (pollué) de la capitale. Cela faisait à peine dix minutes que j'étais en paix et seul chez moi que la sonnette retentit. Je soupirais et allais m'ouvrir. Je tombais sur une jeune femme blonde. Quand elle me vit elle rougit instantanément. Son visage me disait vaguement quelque chose mais je ne me remettais pas son nom.

-Oui ? Je demandais.

Elle inspira un grand coup avant de dire :

-Bonjour Ken, je suis Inès Sandré, la colocataire de Louna, et euh...comme je sais que vous êtes...amis et bien je me demandais si vous aviez des nouvelles d'elle ?

Mon cœur se serra. Cela faisait plus d'un mois que je n'avais aucune nouvelle. Son ton m'inquiéta néanmoins.

-Non, mais elle est en Grèce là ?

Inès acquiesça.

-Et bien disons qu'elle devait revenir la semaine dernière ? J'ai tenté de l'appeler mais elle ne répond pas alors je m'inquiétais.

Mon cœur s'emballa cette fois-ci à l'idée qu'il lui soit arrivé quelque chose.

-Oui, elle a dû couper son téléphone, elle ne répond à personne.

A mon plus grand malheur...

Devant Inès je pris quand même mon téléphone et tentais de l'appeler mais en vain. Cela me dirigea directement vers la messagerie. Je soufflais.

-Tu sais s'il y a un autre moyen de la joindre ?

Elle parut surprise que je la tutoie mais ne releva pas.

Elle haussa les épaules.

-Non, désolée. Je suis désolée de dire ça mais j'ai même regardé sur Internet les informations locales de son île et de son village mais rien de ce côté-là.

Je souris intérieurement, Inès tenait vraiment à Louna. C'était certain.

Je m'excusais de ne pas pouvoir l'aider et elle repartit donc bredouille.

Après le passage de la colocataire de Louna, je fis les cent pas dans mon appartement. M'imaginant des tas de scénarios. Moh m'appela en panique et j'eus alors la même conversation qu'avec Inès et j'appris alors qu'elle était aussi passée le voir. Je me demandais d'ailleurs comment elle avait obtenu mon adresse mais ce n'était pas à l'heure actuelle ma principale préoccupation.

******

Après avoir passé l'après-midi à marcher dans l'appartement, une idée fit son apparition à 23h00. Je sautais alors du canapé et enfilais une veste et ma fidèle casquette Seine Zoo. J'arpentais les rues de Paris quand enfin je m'arrêtais devant la galerie. Devant SA galerie. Les lumières étaient éteintes. J'entrais dans l'immeuble m'imaginant sûrement que dans la cour de l'immeuble une porte devait donner dans la galerie. Bingo !

J'essayais d'ouvrir la porte mais n'y parvint pas. C'est alors que j'entendis des roulettes sur le pavé de la cour. Je me retournais. Et je la vis. Sa valise à la main. Elle écarquilla les yeux en me voyant.

-Ken ?

J'avouais que j'avais l'air ultra con. Elle venait de me surprendre entrain de forcer la porte de sa galerie.

-Ta colocataire est venue me voir aujourd'hui et m'a dit que tu devais rentrée il y a semaine. Elle s'inquiétait alors je suis venu ici.

Elle attrapa les clés dans son sac et passa devant moi pour ouvrir la porte d'entrée. Elle alluma la lumière à l'intérieur et entra. Je la suivis.

-Je viens d'arriver. Je suis restée une semaine de plus.

Sa voix avait changé. Enfin son ton n'était plus le même qu'avant son départ. Je n'irais pas jusqu'à dire qu'il était froid mais c'était comme si la partie joyeuse était partie.

Je la détaillais. Elle avait l'air épuisé comme si elle revenait d'un marathon alors qu'elle était en vacances.

-Tu vas bien ? Je demandais.

Elle hocha positivement la tête mais je savais que c'était faux.

-Je suis venue ici parce qu'il était tard et que je ne voulais pas réveiller Inès.

J'acquiesçais.

Elle posa sa valise dans son mur puis elle alla dans une pièce derrière son atelier. Je la suivis et découvris une petite cuisine. Elle alluma et fit chauffer de l'eau dans une bouilloire.

-C'était bien les concerts ?

Je souris.

-Oui, c'était vraiment génial !

Elle sourit pour la première fois.

-Je suppose que Moh me fait la gueule, dit-elle en baissant la tête.

Elle se servit un thé et m'en servit un sans m'avoir demandé si j'en voulais un. Elle avait la tête ailleurs.

-Disons qu'il était énervé que tu ne répondes pas mais on l'a calmé. T'en fais pas.

Je ne lui fis pas par de mes pensées et du fait que j'étais déçue de n'avoir eu aucune nouvelle.

Un silence s'installa alors. Elle tourna sa cuillère dans son mug pendant ce qui sembla durer une éternité.

-Il s'est passé quelque chose en Grèce ?

Sa main se stoppa et son regard resta fixé dans son thé.

Une larme innocente coula sur sa joue. Je me levais et m'approchais d'elle. Je m'accroupis à ses côtés et lui pris le visage pour le tourner face à elle. Je passais une main sur sa joue et essuyais sa larme et celles qui suivirent.

-Je me suis prise mon passé en pleine figure, lâcha-t-elle.

-Tu veux me raconter ? Demandais-je.

Elle haussa les épaules. Je ne voulais pas la forcer mais j'étais néanmoins certain que me parler pouvait lui faire du bien.

Je lui caressais la joue. Elle m'avait manqué. Ouais, un moi sans elle alors qu'on se connaissait peu m'avait affecté bien plus que je ne l'avais voulu croire.

-C'est compliqué, fit-elle.

-Pas de soucis. Quand tu seras prête, je serai là.

Elle laisse transparaître un petit sourire puis je l'attirais dans mes bras pour la bercer.