Galatée // NEKFEU

26/ ✿ LOUNA ✿

"Un sourire éternel qui traîne en elle                                                                                                                         Comme si cette vie n'était qu'une triste blague" (Avant tu riais)

Mes membres se bloquèrent, ma bouche s'ouvrit sous le choc.

Je n'osais même pas regarder ma sœur. Je savais qu'elle me regardait et me lançait des éclairs.

Se furent les mains du médecin sur mes épaules qui me firent prendre conscience.

-Madame ?

J'hochais la tête et entrais sans regarder personne. Je pris soin de refermer la porte derrière moi.

Gabriel était allongé dans un lit. Son bras droit était recouvert d'un gros pansement blanc. Quand il me vit, il sourit de toutes ses dents.

-Loulou !

Je m'approchais de lui, les larmes aux yeux et le pris dans mes bras. Il s'accrocha à moi. Un bon gros câlin plus tard, je m'assis sur le bord de son lit et le regardais.

-Comment tu te sens ?

Il afficha un sourire, fier.

-Même pas mal !

-C'est bien.

Je baissais les yeux, effaçant mon sourire.

-Gabriel ? Pourquoi as-tu demandé à me voir ? Tu sais ta maman est là.

Il fronça les sourcils, l'air boudeur.

-Non ! S'exclama-t-il. C'est toi ma maman.

Sa voix et ses mots me déchirèrent le cœur. Une larme puis deux coulèrent sur mon visage. Je n'avais pas pu me retenir.

-Toi, tu es gentille. Tu passes du temps avec moi. Tu rigoles, tu joues avec moi. Tu me fais des bisous et tu me laisses dormir avec toi. Alors que maman, elle sourit jamais, elle me gronde tout le temps et elle joue jamais avec moi.

Je n'avais pas les mots.

Je ne savais pas quoi dire.

Que dire à un enfant de quatre ans qui croit que vous êtes sa mère, alors que vous êtes sa tante ?

A-t-on vraiment les mots pour cela ?

Peut-on seulement les avoir ?

Moi, aucun son ne voulait sortir de ma bouche.

Je n'étais même pas heureuse.

J'allais devoir dire à ma sœur que son fils considérait que j'étais sa mère.

Elle allait encore plus me détester et je ne pourrais pas lui en vouloir.

-Pourquoi tu pleures ? Me demanda-t-il.

J'essuyais les larmes sur mon visage.

-Parce que j'ai eu peur, dis-je.

Il me prit dans ses bras pour me réconforter.

******

Je sortis de la chambre de Gabriel, les yeux rougis par les pleurs. A peine eus-je posée un pied dans le couloir que Ken se leva pour demander si tout allait bien.

-Non, avouais-je.

Je cherchais ma sœur du regard. Elle était assise à l'écart de Ken et de mon père. Elle tourna le regard vers moi. Je m'approchais d'elle.