56/ ✿ LOUNA ✿

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« Est-ce que je crois en l'Homme ? J'réponds oui et non
Est-ce que c'est de notre faute ? J'réponds oui et non
Est-ce que j'ai d'l'espoir ? J'réponds oui et non, non, non, non »
(Oui et non)

Trois mois plus tard, 4 Mai 2017,

C'était un jour apparemment comme les autres. Il avait commencé comme tous les autres. Je m'étais levé vers 8h00, enceinte jusqu'au cou. Je ne voyais même plus mes pieds. Ken m'avait aidé à me lever. J'avais enfilé l'un de ses tee-shirts puis nous avions été réveillé Gabriel. Ken l'avait habillé parce que j'avais dû mal à le faire puis nous étions descendus prendre le petit-déjeuner.

Ken avait tout géré comme d'habitude depuis ces deux derniers mois. Je mesurais la chance que j'avais de l'avoir. Je prenais conscience qu'il m'était indispensable. Indispensable à ma vie.

Quand Gabriel eu terminé de manger, Ken lui enfila son manteau et ils partirent pour l'école. Ken prenait son rôle de père très au sérieux et je n'avais alors aucun doute quant au fait qu'il serait un merveilleux père pour notre fille. La petite commençait à se faire désirer et je n'attendais qu'une chose. Qu'elle naisse. Ces dernières semaines étaient plus qu'éprouvantes et je passais toutes mes journées allongées sur le canapé ou dans mon lit. Je n'arrivais à plus rien faire. Les gars me rendaient visite et nos soirées calme et en petit comité me faisait du bien. Les gars étaient impatients que notre fille naisse d'une part pour la rencontrer et d'une autre part pour enfin savoir les parrains choisis car nous leur avions dit que les noms seraient révélés le jour de la naissance.

Pour m'occuper un peu avant le retour de Ken, je fis la vaisselle. Je mis un peu de musique pour rendre tout cela moins monotone. Je fredonnais un air jusqu'au drame ou jusqu'à la délivrance selon le point de vue. Mes mains se stoppèrent au-dessus de l'évier. Mon regard se baissa jusqu'au carrelage de la cuisine. Entre mes jambes, une grosse flaque. Mon cœur et mon pouls s'emballèrent. Je posais la vaisselle dans l'évier et essuyais mes mains tout en tentant de garder mon calme. J'allais presque y arriver jusqu'à la première contraction qui me fit hurler de douleur. Je cherchais mon téléphone du regard, les larmes aux yeux. Quand je l'eus enfin trouvé, je l'attrapais et composais le numéro de Ken. Il mit un peu de temps à répondre ce qui n'arrangea pas la situation puis quand il décrocha je fus soulagée.

-Louna ? Demanda-t-il inquiet.

-Ken ! M'exclamais-je. Ça y est ! C'est maintenant ! J'ai perdu les eaux.

Il mit du temps à réagir.

-J'arrive ! Me cria-t-il à l'autre bout du téléphone.

J'allais m'allongée sur le canapé tout en tentant de contrôler la douleur qui se faisait de plus en plus vive.

Quinze minutes plus tard qui me parurent une éternité, Ken entra et accourut vers moi à la fois inquiet et à la fois avec un grand sourire.

-ça va ?

Je fis non de la tête.

-Je vais chercher le sac et on part.

J'acquiesce et il court à l'étage.

Cinq minutes après, nous étions sur le chemin pour la maternité. A un feu, Ken composa le numéro de je ne sais qui pour je ne sais quoi.

-Mekra ? Tu pourras aller chercher Gabriel à la sortie de l'école ? C'est à 16h30.

-...

-Merci, mec.

Ken raccrocha.

-Tu lui as même pas dit pourquoi !

Il haussa les épaules et démarra en trombe.

Une fois à la maternité, il m'aida à descendre de la voiture. J'avais chaud, j'étais en pleine panique et heureusement qu'il était là. A me tenir la main, à me murmurer que tout allait bien se passer.

Après être passés à l'accueil, on m'indiqua une chambre dans laquelle je m'allongeais dans l'attente d'un médecin. Ken me tenait la main, des étoiles pleins les yeux.

Finalement, le médecin qui m'avait suivi durant toute ma grossesse fit son entrée.

-Bonjour Mme De Vignon ! C'est le grand jour alors ?!

Je souris et hochais la tête. Il s'approcha de moi.

-Nous allons regarder ça.

Il m'examina et après ce qui me sembla interminable, il releva la tête vers nous.

-Je dirais qu'il vous reste encore quelques heures avant l'accouchement. Vous allez restés ici et toutes les heures une infirmière viendra vérifier l'état du col. Essayez de compter les contractions et quand elles seront vraiment très rapprochées appuyez sur le bouton.

J'acquiesçais et il sortit non sans un sourire réconfortant.

-ça va bien se passer, me chuchota Ken quand le médecin fut parti. Dans quelques heures, nous serons tous les trois. Nous serons parents. Je t'aime Louna-Rose.

Il m'embrassa. Je n'eus pas le temps de répondre que je fus prise d'une contraction. Je serrais les dents et soufflais.

*** ***

A 14h40, le véritable travail commença. Je fus transportée en salle d'accouchement. Ken enfila une blouse. Durant tout l'accouchement, il resta à mes côtés, me tenant la main et je ne pourrais jamais assez le remercier pour cela. Il fut d'un soutien sans nom. Je l'aime. Ce fut dur. Très dur. Ce fut douloureux. Horrible. Eprouvant. Mais finalement, ce fut beaucoup de douleur pour pouvoir rencontrer ma fille. Alors finalement, beaucoup de bonheur. A 15h41, je pus tenir ma fille dans mes bras. Ken avait les larmes aux yeux. Moi, j'avais le front en sueur, les joues rouges et mouillées de larmes. J'étais heureuse.

Le 4 Mai 2017, à 15h39, Alice Aglaé Samaras pointa le bout de son nez.

Galatée // NEKFEUOù les histoires vivent. Découvrez maintenant