Galatée // NEKFEU

19/ ✿ LOUNA ✿

"Ce monde est défectueux pour un homme affectueux                         Ma rancœur nage dans l'encre noireJe dois sortir de l'engrenage" (Laisse aller)

Plusieurs semaines étaient passées depuis mon retour à Paris. Le premier soir, j'avais craqué dans les bras de Ken. Ce séjour dans mon pays natal avait été très éprouvant. Revoir Adriano m'avait secoué et avait fait remonter tous mes souvenirs, y compris les plus douloureux. Ma grand-mère avait été d'un grand soutien et cela avait été un grand déchirement de devoir la quitter. Adriano m'avait promis de venir me voir à Paris mais je ne savais toujours pas si c'était une bonne idée ou pas.

A mon retour, Moh et moi avions beaucoup parlé et je m'étais excusée de ne pas avoir donné de nouvelles. Il avait néanmoins compris que j'avais besoin de faire le vide. Nous étions repartis sur de bonnes bases. La semaine qui avait suivi mon retour nous avions passé tout notre temps ensemble à ma galerie pour installer mes tableaux et mes photos. Lui et les gars m'avaient été d'une grande aide. Chaque soir, nous avions fini la soirée chez un des gars.

Je m'étais aussi excusée auprès d'Inès qui s'était inquiétée. Finalement, je m'étais rendu compte qu'en voulant protéger les gens autour de moi, je l'ai avais blessé.

Quant au divorce de mes parents, ce n'était que le début d'une longue histoire. Ma mère refusait catégoriquement de voir mon père pour discuter des papiers. Mon père était démuni et était à bout. J'essayais du mieux que je le pouvais de le soutenir mais c'était très compliqué. A mon retour, j'étais allée le voir et pendant de longues heures nous avions parlé de notre vie en Grèce et pendant de longues heures nous avions pleuré comme des madeleines. Mon père m'avait aussi avoué avoir appelé ma sœur mais cette égoïste n'avait jamais daigné répondre.

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-Oui, bien sûr, dis-je au téléphone.

-Il faudrait convenir d'une date, me dit l'homme à l'autre bout du fil.

Je marchais dans l'appartement, le téléphone à l'oreille.

-Ecoutez, je ne sais pas, c'est la première fois que j'en ferai.

-Oui, évidemment, prenez votre temps. Nous sommes début septembre, je pense que l'idéal serait mi-octobre, voir début novembre.

Je fixais Paris par la fenêtre et acquiesçais bien que mon interlocuteur ne pouvait pas me voir.

-Parfait, alors disons fin octobre que je puisse organiser.

L'homme acquiesça et raccrocha après m'avoir adressé ses salutations.

Je rangeais mon téléphone dans mon sac et y fourrais un carnet dans lequel je ferais mes plans pour ma première exposition. En effet, l'homme que je venais d'avoir au téléphone m'avait proposé d'organiser ma première exposition. J'étais déjà tout excitée à l'idée de montrer mes œuvres à des critiques et des journalistes mais aussi stressée. J'avais quasiment deux mois pour que tout soit parfait.

J'attrapais mon sac et alors que j'allais partir, la sonnette retentit. Je soupirais et espérais que ce n'était pas Moh car je n'avais vraiment pas le temps de le recevoir.

Mais c'était pire. Ce qui se tenait derrière la porte d'entrée était pire.

J'ouvris la porte et me figeais. Ma bouche s'ouvrit sous le choc et se referma aussitôt.

-Salut, dit alors la personne face à  moi.

-Elena, dis-je d'une voix dure.

Je n'arrivais pas à y croire.