Galatée // NEKFEU

41/ ♫ KEN ♫

"Le premier sourire avant que tout se mette à dériver                                                                                           La première blague complice                                                                                                                                        La première fois qu'on s'est griffés                                                                                                                        Quand je te regardais dormir                                                                                                                                           Et que j'écrivais" (Elle pleut)

-Mademoiselle De Vignon a fait un arrêt cardiaque, annonça alors le médecin.

Mon monde sembla s'écrouler. Mes pleurs redoublèrent d'intensité et je fus secoué de sanglots. Mon cœur cessa de battre et ma respiration se coupa.

-Nous l'avons stabilisé, elle est sortie du coma, continua-t-il alors.

Puis tout reprit.

L'espoir.

La vie.

Mon cœur.

Ma respiration.

Le médecin nous sourit et nous dit que nous pouvions aller la voir.

Un poids semblait être parti.

Les gars m'encouragèrent à entrer dans sa chambre. Alors, je pris un élan et entrais dans la chambre. Aussitôt je tournais ma tête vers elle et m'approchais. Son visage semblait avoir repris des couleurs. Elle n'était plus reliée qu'à deux machines au lieu de trois hier.

Je m'assis sur une chaise que j'approchais du lit.

Je pris sa main dans la mienne.

-Tu y es presque, tu reviens, dis-je. Je t'aime Louna-Rose.

Ce fut alors que je sentis une douce pression sur ma main. Mes yeux s'écarquillèrent et sans que je ne puisse me contrôler, je laissais échapper une larme. Louna sembla cligner des yeux et enfin, elle ouvrit les yeux tout doucement. Je pus enfin voir ses magnifiques yeux bleus après des jours de doute. Elle regarda partout autour d'elle puis ses yeux océans s'arrêtèrent sur moi. Elle tendit la main vers moi.

-Ken, chuchota-t-elle.

Je posais un doigt sur sa bouche.

-Chut, dis-je tout doucement. Parle pas, tu es encore faible.

Elle laissa apparaitre un petit sourire. Je me levais et sortis dans le couloir.

-Elle est réveillée, dis-je heureux. Tous les gars sourirent et Hakim alla chercher le médecin.

Quand il arriva, nous rentrâmes ensemble dans la chambre. Louna avait toujours les yeux ouverts.

-Bonjour Mademoiselle De Vignon, dit-il. Je vais vous poser des questions. Comme vous êtes encore faibles, pour me dire oui, vous allez lever la main droite et pour me dire non, la main gauche.

Louna cligna des yeux pour acquiescer. Je m'assis à ses côtés et le médecin se plaça de l'autre côté.

-Est-ce que vous vous souvenez de tous ?

Elle leva la main droite.

-Est-ce que vous savez quel jour on est ?

Louna leva la main droite. Je fus soulagée qu'elle n'est pas perdue la mémoire. Je crois, que je n'aurais pas pu supporter qu'elle ne se rappelle pas de moi.

-Est-ce que vous avez mal quelque part ?

Encore une fois, elle leva la main droite.

Le médecin fronça légèrement les sourcils.

-Pouvez-vous me montrer ?

Louna cligna des yeux et porta sa main à sa tête puis à son ventre.

Le médecin acquiesça.

-Bien, je vais vous ausculter.

Il se tourna vers moi.

-Monsieur, est-ce que vous pouvez sortir pendant l'auscultation ?

Je vis que Louna allait protester mais je ne voulais pas contredire le médecin. J'embrassais le front de Louna et sortis dans le couloir. Je fermais la porte et alors je vis une silhouette foncer tout droit vers moi et me sauter dessus.

Gabriel.

Il passa ses bras autour de mon cou.

Le père de Louna approcha de moi et me mit la main sur l'épaule.

-Elle s'est réveillée, dis-je.

Il sourit.

-Est-ce que je peux voir ma maman ? Demanda Gabriel, toujours dans mes bras. Il ne semblait pas vouloir me quitter. Je l'aimais bien.

-Pas encore, elle est fatiguée, dis-je. Elle doit se reposer.

Il fit la moue montrant sa déception. Je le reposais à terre et il alla s'asseoir sur une chaise.

Après une bonne demi-heure d'auscultation, le médecin sortit de la chambre.

-Tout va bien, plus de peur que de mal. Elle va devoir rester en observation encore une semaine.

Nous acquiesçâmes. Il nous annonça qu'elle s'était endormie, épuisée.

Alors, pour une fois depuis plusieurs jours, j'étais enfin soulagée.

J'avais tellement eu peur.

Peur qu'elle m'abandonne.

Peur qu'elle parte.

Peur de vivre sans elle.

Peur de ne pas y arriver.

Peur de baisser les bras.

Peur qu'elle ne soit plus là.

Peur de ne pas avoir le temps de construire quelque chose avec elle.

Un avenir avec elle.

C'était ce que je voulais.

Un avenir avec elle avec tout ce que ça impliquait.

Je le voulais.

Je la voulais.

Elle était la première avec qui je le voulais.

La première et la dernière.

C'était la seule.

La seule que j'aimais.

La seule que j'aimerai.

La seule qui me voit comme je suis.

La seule qui me comprend.

C'est ça l'amour.

Tout donner à une personne.

Son cœur, son âme, sa confiance, sa propre personne.

J'avais tout donné à Louna.

Pour toujours et à jamais.

Pour toujours et à jamais.

Elle et moi.

Louna-Rose & Ken.

Nos deux noms s'accordaient parfaitement ensemble.

Louna-Rose & Ken.