vingt et un

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Quand Camila entra dans le salon, sa mère éteignit l'aspirateur pour l'admirer, Sofia releva la tête de la télévision et émirent des sifflements admiratifs.

Elle rit. Elle avait mis son nouveau tee-shirt et son jean préféré. Elle s'était coiffée, elle avait pris une douche et s'était même fait un bain de bouche. Elle savait qu'elle était belle et le prouva en se pavanant comme une mannequin sur la moquette.

« Regardez ma fille, dit sa mère. Regardez comme elle est belle.

- Alors c'est qui, aujourd'hui ? demanda Sofia tandis qu'elle zappait les chaînes sur la télé. Parce que là, tu as fait plus d'efforts que d'habitude. »

Sofia lui lança ce petit sourire espiègle qu'elle avait oublié et qui lui donna un peu mauvaise conscience. Mais elle ne pouvait en aucun cas lui parler de Lauren, pas avant qu'elle eût rassemblé toutes les informations dont elle avait besoin. Elle ne comprendrait pas.

Sofia attrapa sa main et y enfouit la sienne.

« Tu vas l'emmener où ?

- Je ne sais pas encore. On va sortir. »

Elle s'assit sur le canapé et regarda la télé. Sofia faisait exprès de changer de chaîne, elle adressa un clin d'œil à Camila quand elle s'aperçut qu'elle se marrait.

Leur mère remit l'aspirateur en route et elles replièrent leurs jambes pour lui permettre de passer sous leurs pieds. Camila se sentit retomber en enfance.

« Je vais acheter de nouveaux coussins, cria Mme Cabello par-dessus le vacarme de l'aspirateur. J'en ai vu de jolis au marché, avec des broderies. Ce serait bien d'avoir de nouveaux coussins, vous ne trouvez pas ? Peut-être un plaid, aussi. »

Camila approuva d'un hochement de tête, puis elle regarda l'heure. Encore vingt minutes. Elle tapota sa poche pour vérifier qu'elle avait bien les clés de la caisse. Elle se sentait minable d'avoir menti à Shawn, mais son ami ne lui aurait jamais prêté la voiture et n'aurait jamais accepté de reporter leur virée au golf une seconde fois si elle lui avait dit la vérité.

« Il y a des choses auxquelles ils font attention, dit sa mère en éteignant l'aspirateur avant d'en enrouler le câble. Ils surveillent la propreté, mais ils sont aussi attentifs aux odeurs. J'ai aéré pendant toute la matinée et j'ai même acheté un de ces désodorisants qu'on branche à une prise.

Mme Cabello se releva, les mains sur les hanches, satisfaite d'elle-même.

« Il faisait environ zéro degré avec les fenêtres ouvertes, mais elle n'a pas voulu que je les referme », se plaignit Sofia d'un air amusé.

Maman lui décocha un sourire.

« Tu as froid parce que tu ne manges pas assez, et c'est donc ce qu'on va faire maintenant, des toasts. »

Sofia éteignit la télé et partit dans la cuisine, Mme Cabello prépara quatre tasses de thé et beurra des toasts qu'elle recouvrit même de confiture avant de les couper en petits carrés. Elle déposa doucement l'assiette de Sofia, devant celle-ci, sur la table.

« J'ai l'impression que ça fait des années que je ne t'ai pas vue manger », dit-elle.

Sofia soupira de plaisir et attrapa un carré de toast. C'est aussi facile que cela.

Cela faisait des jours que Camila ne l'avait pas vue aussi heureuse. Elle savait pourquoi. Elle pensait qu'à partir de maintenant, toutes les journées seraient aussi gaies que celle-ci. Elle pensait que sa mère allait la sauver.

toi contre moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant