Près de toi 2 - Gontran Bavière (Terminée)

12. Les mecs et leurs hormones en ébullition

Les doigts toujours noués à ceux de Madeleine, je l'entraîne derrière le bâtiment de l'internat. C'est généralement là où Martial vient quand il veut fumer et qu'il n'a pas le temps de sortir sur le parking. Les surveillants ne passent pratiquement jamais ici. C'est tranquille.

— Mais où est-ce que tu m'emmènes ? râle Mad, sans pour autant refuser d'avancer. C'est quoi cet endroit...

Je ne lui laisse pas le temps de continuer sa phrase et encore moins de soupirer pour faire son emmerdeuse (et après elle me traite de chieur ? Elle est marrante !) que je me rue sur ses lèvres. Un souffle de surprise s'échappe d'entre ces dernières d'ailleurs.

Mes bras se resserrent autour de sa taille. Mes mains dans le creux de ses reins, je fais une légère pression pour l'attirer un peu plus contre moi. Madeleine se grandit et passe ses doigts dans mes cheveux.

Elle achève de me décoiffer. Déjà que prendre la douche au lycée et ne pas pouvoir me lisser les cheveux, ça m'a un peu fait chier. Je ne sais pas à quoi je vais ressembler si elle devient ma coiffeuse attitrée. Mais au pire, je m'en balance !

Mes doigts glissent sur ses fesses. Ses jolies petites fesses. Mad quant à elle me mord la lèvre avant de lâcher un petit rire diablement sexy.

— Toi alors, souffle-t-elle, la voix bien moins assurée qu'elle ne devait souhaiter, calme tes ardeurs. C'est pas possible !

Elle se détache de moi, me laissant comme un con. La subite absence de son corps contre le mien est désagréable.

— J'te jure, les hommes et leurs hormones en ébullition. Vous ne pensez qu'à ça !

Elle a beau vouloir se la jouer fille qui contrôle tout, ses yeux pétillants et ses joues rosies, la trahissent.

— Tu viens souvent ici ? demande-t-elle tandis que je m'apprêtais à la faire une fois de plus prisonnière de mes bras.

Zen Gontran. Reste zen. Elle s'amuse. Plus tu lui montreras qu'elle te frustre, plus elle continuera.

Si elle était chez moi, je sais ce que je pourrais faire pour lui rappeler que c'est moi qui gère le chantage. Sauf que nous sommes au lycée. Alors tout en glissant une main dans la poche de mon pantalon qui j'espère, retrouvera bientôt une allure normale, je m'efforce de répondre à sa question.

— Pas tant que ça. C'est plutôt Martial qui squatte pour fumer.

— Il ne doit pas être le seul, note-t-elle en laissant son regard se promener sur les lieux.

Moi, tout ce que voient mes yeux, c'est à quel point elle est belle et à quel point, c'est une joueuse.

— Pas la peine de se demander ce que certains font ici, continue-t-elle en fixant l'herbe.

Si je ne vois rien de là où je suis, je comprends à sa mine, que ce n'est pas un mégot de cigarette qui doit traîner.

— Quand est-ce que tu comptes revenir chez moi ?

Pas top niveau timing, surtout après ce qu'elle vient de voir. Mais j'ai l'impression que je vais devenir fou à attendre. À l'attendre. Puis le souvenir de ma discussion avec mes potes me revient en tête, je me rappelle que je ne dois pas la presser. Et là, c'est le dilemme. Une fois de plus...

— Ben en fait, c'est cool chez toi. Même si les repas sont vachement silencieux. Sérieux, j'sais pas comment font tes parents ! Moi, à la maison, c'est super bruyant ! On dirait qu'on est trente. Entre Émile qui s'amuse à faire des blagues pourries ou à parler en rotant, Angelina qui nous raconte sa journée de boulot et qui nous répète à quel point elle nous aime tous les trois, puis papa qui, même s'il veut faire le père de famille strict, ne peut pas s'empêcher de rire à la moindre de nos plaisanteries, c'est génial.