Près de toi 2 - Gontran Bavière (Terminée)

33. Ma jolie petite pianiste

La semaine de la rentrée a été la semaine de la distribution des copies. Et si nombreux de mes camarades ont râlé en découvrant leurs sales notes, ça n'a pas été mon cas. Parce que mes estimations se sont révélées bonnes. J'ai tout déchiré. Je ne suis pas descendu en-dessous de 15,75. Ma moyenne va être géniale !

Mon année de première est encore meilleure que celle de seconde. Enfin là, je parle sur le plan de l'éducation. Car la seconde était bien aussi sur le plan des amitiés et des amours puisque c'est l'année où j'ai rencontré Madeleine.

— Alors, tu crois que tu pourras venir ? me demande ma copine tandis que nous sommes en train de marcher du côté du bâtiment des techno.

Elle parle de sa répétition avec le conservatoire. Elle a lieu demain. Et d'après ses dires, c'est portes ouvertes au public. Enfin, le public proche des artistes.

— Bien sûr. Et même si ma mère s'y oppose, je ferais du stop pour venir te voir.

Madeleine rigole et je la tire un peu vers moi pour la cacher derrière le mur de la bâtisse.

— Qu'est-ce que tu fais ? souffle-t-elle alors que ma main commence à caresser ses fesses.

Je me concentre sur sa respiration qui s'emballe et me ravis de pouvoir profiter de son cou, désormais qu'elle a retiré son écharpe.

Le stress d'être surpris dans le lycée augmente notre excitation. Et tout ce que je peux dire, c'est que ça réussit à Mad puisqu'elle est encore plus réceptive à mes touchers que d'habitude.

— Gontran, souffle-t-elle (ou gémit-elle, je ne sais pas vraiment parce que je peine à me concentrer sur autre chose que son corps contre le mien), on a réservé la salle de musique pour une demi-heure pour que je te fasse écouter un morceau au piano, pas pour que tu me tripotes contre le mur des techno.

Mad m'a dit qu'elle s'était remise au piano depuis qu'elle m'a écouté jouer avec Icare. Apparemment, j'ai fait naître en elle l'envie de se réconcilier avec les instruments de musique.

— O.K, c'est vrai, reconnais-je en la relâchant.

Elle me sourit et arrange sa coiffure avec ses doigts en même temps qu'elle tente de calmer sa respiration. Puis elle attrape ma main et reprend la route en direction de la salle de musique.

Deux bonnes minutes plus tard, lorsque nous entrons dans la pièce, sa froideur me surprend. Je sais que les gens ne viennent pas tous les jours ici et qu'ils ne mettent jamais le chauffage mais on se les caille vraiment sévère là...

— Alors, qu'est-ce que tu vas me jouer comme morceau ? demandé-je tandis que Madeleine s'assoit sur la banquette du piano.

Le visage à nouveau à moitié caché par son écharpe qu'elle a renfilée aussitôt a-t-elle frissonné à cause de la basse température de la pièce, elle commence à faire voler ses doigts au-dessus des touches.

— Je ne sais pas, m'avoue-t-elle en se tournant vers moi. Je n'ai travaillé que deux morceaux. Un classique et un rock. Tu préfères que je fasse lequel ?

Je hausse un sourcil pour lui faire comprendre que sa question est inutile. C'est comme si on me proposait de porter un costard ou un jean. Je choisirais bien évidemment le vêtement que je mets habituellement.

— D'accord, allons-y pour le classique alors ! tranche-t-elle.

Il n'y a plus aucun doute à avoir, elle a décidé de me faire chier.

— J'aurais bien joué une valse de Chopin, mais je n'ai même pas encore commencé son apprentissage alors je ne suis pas au point, m'apprend-elle tandis que j'entreprends de prendre place sur la banquette du piano.