51. Tout s'arrange

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Une bonne grosse semaine est passée.

Le mois de décembre est désormais entamé et même si la période de Noël n'est plus ce qu'elle était autrefois pour nous, les lycéens j'entends par-là, je sens qu'une nouvelle ambiance vient de s'installer au bahut.

L'année dernière, parce que je venais juste d'arriver, je suppose que je suis un peu passé à côté. Seulement maintenant que j'ai pris mes marques, je peux l'affirmer : le mois de décembre a une autre saveur ici.

Ça sent l'approche des vacances et de la nouvelle année.

Mais ça sent aussi l'arrivée du grand froid, des décorations lumineuses et des vêtements super craignos qui remplissent les magasins. La dernière fois que ma mère m'a fait porter un de ces pulls avec les rennes, je devais avoir vers huit ans. Et je m'en souviens très bien ! Les années précédentes, je ne me rendais peut-être pas compte du ridicule dont elle me couvrait avec cet accoutrement, cependant ça n'a pas été le cas cette fois-ci.

Car c'est en arrivant à mon école que l'on m'a fait remarquer que ça faisait très tricot de grand-mère ou d'homme pas du tout cool. C'est pour cette raison au départ que j'ai refusé de reporter ce genre de chose. Puis en grandissant, j'ai tout simplement réalisé que c'est affreux.

Sérieusement, il n'y a rien de plus ridicule...

— Trop pas ! Moi je trouve ça chou ! s'exclame Alexandra.

Ma grimace ne passe pas inaperçue et Martial soupire.

— Tu vois ! Même Gontran il trouve ça à vomir ! Putain Alex, tu crains.

Notre amie vient de se ramener avec un pull comme je viens de décrire. Et d'après ses dires, elle est convaincue que nous sommes ceux qui avons un problème.

Après tout, madame est du genre pionnière... C'est elle qui lance les modes (toujours d'après elle hein).

— Bon et toi Madeleine, qu'est-ce que t'en penses  ? demande Martial en se tournant vers ma blonde.

Mad se cache légèrement derrière mon bras. La joue collée contre mon pull et les doigts agrippant ce dernier, elle ne semble pas décidée à se mouiller dans cette affaire.

— L'embête pas, soufflé-je en repoussant notre ami qui s'apprêtait à avancer vers ma copine pour l'obliger à donner son avis.

— Vous faîtes quelque chose pour Noël ? nous interroge subitement Alexandra en donnant un coup d'épaule au châtain pour qu'il la laisse passer.

— J'sais pas encore. Tout dépend si mes vieux veulent qu'on aille squatter un chalet avec de la famille. Ça fait trois ans qu'on reste là, mais j'ai l'espoir que ça change cette année, nous avoue Martial dans un sourire rêveur.

Je crois qu'il a un blême car moi, quand on me dit Noël en famille, j'aurais plutôt tendance à fuir.

Les dîners avec la dinde que tout le monde complimente comme s'il s'agissait d'un nouveau-né alors que nous allons la bouffer, les chansons de merde qui agressent les oreilles par leurs mièvreries, les anecdotes pourries de l'oncle Charlot qui abuse toujours un peu trop de l'alcool, les téléfilms nullissimes qui passent à la télé ou bien les animations à vomir que les petits adorent regarder, la buche remplie de beurre écœurant, tout ça, je m'en passe volontiers.

— Angelina voulait nous faire la surprise mais Émile est tombé sur le reçu de sa réservation. Nous passons Noël à Disneyland Paris ! s'exclame Mad.

Si elle est toute excitée de nous l'apprendre, je ne suis pas ravi de l'entendre, moi.

— Attends, comment ça ? Et depuis quand tu le sais ?

Près de toi 2 - Gontran Bavière (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant