40. Le rendez-vous super méga chiant

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Le conseil de discipline de lundi s'avère être compliqué à gérer (émotionnellement parlant j'entends par-là et bien évidemment, du point de vue de  ma mère).

Heureusement, j'échappe à l'exclusion définitive et dois accuser cinq jours supplémentaires d'interdiction de venir au lycée. Ceci dit, j'ai vingt heures de TIG (travaux d'intérêt généraux) en association à partir de ma semaine de reprise.

Vive les emplois de temps de merde ! Je vais être occupé H24...

Bon, malgré cela, il y a tout de même une bonne nouvelle : mon dossier plus les témoignages des élèves et le bâtard tout simplement, ont réussi à faire changer d'avis les parents de ce dernier. Ils n'engageront pas de poursuites contre moi.

Honnêtement, je soupçonne aussi ma mère d'avoir pris contact avec eux. Elle a beau me faire la gueule, je me doute qu'elle s'est transformée en avocate dévouée et persuasive. C'est qu'elle fait plutôt peur quand elle enfile son masque de professionnelle de la défense. Mon père et moi-même pourrions en témoigner.

D'ailleurs, en parlant de lui, je ne lui ai toujours pas pardonné. Je n'ai plus autant la rage envers mon paternel comme ce week-end, mais j'ai bien trop de fierté pour revenir sur ma décision. Et je crois que lui non plus n'a pas trop envie de s'excuser ou de parler à nouveau avec moi.

— Les anxiolytiques vont vous aider à vous détendre. Puisque la part psychologique est grande, moins vous stresserez, moins vous serez sujet à des complications, annonce monsieur Bordier.

Retour à la case départ : chez le cardiologue.

Aujourd'hui, mercredi matin, c'est le rendez-vous médical super important et ma mère a tenu à m'accompagner. Autrement dit, demain, elle va devoir rattraper son retard avec ses clientes et sera surbookée.

Je traduis : demain, ce sera la liberté pour moi ! Plus de tyran dans les pattes.

Cependant, je n'ose pas imaginer l'ambiance de merde qu'il y aura à la maison à son retour...

— Je vais vous donner des antiarythmiques qui devraient aider les bêtabloquants à ralentir le rythme de votre cœur. Et comme j'ai remarqué un petit début d'hypertension artérielle, il va aussi falloir le traiter avant que ça ne prenne trop d'ampleur.

Autrement dit, d'un médicament à prendre matin et midi, je vais passer à trois.

Formidable ! Pile poil ce que je voulais... Qui dit mieux ?

— Je crois que Gontran présente quelques troubles de l'humeur. Il serait peut-être important de lui changer ses bêtabloquants, annonce ma mère après quelques secondes de silence.

Ça y est, elle a lâché son boulet de canon. D'ailleurs à cause de celui-ci, j'ai interdiction de sortir en ville. Ma reum m'a aussi dit que je n'avais pas le droit de parler avec Madeleine. Ouais, toujours sa lubie-là... Mais de toute façon, ma blonde n'est pas disposée à discuter avec moi.

Je crois qu'elle me fait un peu la gueule parce que je me suis battu avec Antonin. Je me souviens qu'elle m'a dit qu'elle s'était sentie très conne après sa bagarre avec Justine l'année dernière. Et je pense que le fait que moi, je ne regrette rien, fait qu'elle n'arrive pas à le comprendre et l'accepter.

C'est vrai que là-dessus, nous sommes différents. En fait, nous divergeons sur beaucoup de choses.

— Quand vous dites « troubles de l'humeur », qu'entendez-vous par-là ?

Je soupire et fixe un coin de la salle pour ne pas péter mon câble tandis que ma mère déballe :

— J'ai remarqué que Gontran était plus fatigué que d'habitude et qu'il s'emporte plus facilement. Dernièrement, il s'est battu à son lycée. Ce n'est pas son habitude d'être violent. Depuis quelques jours, il reste enfermé dans sa chambre. Ce week-end, il ne voulait pas manger. J'ai peur qu'il soit en train de tomber en déprime. Enfin vous savez, il a des phases, un peu comme ces gens bipolaires...

Près de toi 2 - Gontran Bavière (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant