65. Je suis désolée

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NDA : Aujourd'hui, c'est la fête de la musique (et l'été aussi xD), du coup, j'ai décidé de publier un deuxième chapitre. Bah ouais, l'amoureuse de musique est de bonne humeur !

PS : Assurez-vous d'avoir lu la partie 64 (elle a été publiée cette nuit) avant de lire celle-ci.

***

— Hola mi amor, cómo estas hoy ? s'écrie une voix légèrement cassée.

Rapidement, le visage rempli de tâches de rousseur de Luna apparaît à l'angle de la chambre. En me voyant, elle me sourit puis tire la langue. Elle s'est fait des tresses, ou des nattes. Je n'ai jamais su faire la différence. D'ailleurs, je ne sais même pas s'il y en a une. Mais peu importe car je m'en balance.

— Je sais, je sais, je suis une merde en espagnol. Ne critique pas mon accent s'il te plaît !

Sa remarque me fait rire. Parce qu'en effet, Luna a tout sauf l'accent espagnol. Elle a toujours préféré l'allemand.

— Je suis venu voir ma marmotte préférée. Elle profite bien de ses vacances ?

Aujourd'hui, nous sommes mercredi. Cela fait plus de deux jours que je suis là. Mes parents essaient de venir le plus souvent possible. Ils font une ronde pour que je ne sois jamais seul. Sauf en ce moment. Je suppose qu'ils étaient au courant que mon amie viendrait. C'est sûrement pour cette raison qu'ils m'ont laissé tranquille.

— Regarde un peu ce que j'ai amené ! s'exclame Luna en avançant vers mon lit.

Après m'avoir fait un clin d'œil, elle sort une vieille Game boy de son sac à dos. Une vieille Game boy que je connais bien évidemment...

— En souvenir du bon vieux temps !

L'émotion me gagne. Luna vient de ramener la Game boy sur laquelle elle jouait lorsque je l'ai rencontrée. Je ne savais même pas qu'elle l'avait encore.

— Ça fait une éternité que je ne l'ai pas allumée. J'espère qu'elle fonctionne encore, avoue-t-elle en la posant sur le fauteuil. Mais avant tout...

Mon amie vient m'enlacer. Son parfum me chatouille les narines et ses cheveux m'étouffent carrément.

— Comment tu te sens ? souffle-t-elle en me libérant de sa chevelure châtaine.

Elle devient soudainement sérieuse. Ses yeux marrons me fixent avec attention, alors je me contente d'un haussement d'épaules.

Que pourrais-je répondre de toute façon ? Que je me fais chier ici ? Que j'ai l'impression qu'on attend la fin ? Qu'on me bourre de médoc, même si c'est sous transfusion ? Que le médecin a dit que nous venions de passer une nouvelle phase en m'hospitalisant ?

La réponse muette est mieux.

— Je voulais venir te voir plus tôt, mais avec la rentrée et les affaires concernant...

Elle s'interrompt, prend une grande inspiration et me lance un léger sourire. Mais moi j'ai bien remarqué les larmes qui ont rempli ses yeux. C'est normal après tout, ça ne fait pas longtemps que son père nous a quittés. Et qui se remet d'une telle épreuve de toute façon ?

— Tu es fort Gontran, tu es fort alors tu as intérêt à te battre !

Je hoche la tête. Depuis que je suis là, je me lève uniquement pour aller aux chiottes. Je bouffe de la nourriture dégueulasse, des infirmiers passent me voir toutes les deux heures et vérifient mon état de santé. Autrement dit, j'ai le planning d'un vieux.

Seulement une fois de plus, ce n'est pas en faisant un tel résumé que je vais rassurer mon amie.

— Comment toi tu vas ? demandé-je en la voyant s'asseoir sur la chaise.

Près de toi 2 - Gontran Bavière (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant