45. Samedi à la ferme

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Évidemment, je suis le premier à me réveiller le matin. Et tout cela, à cause du coq et de son chant débile.

J'aurais dû amener des boules quies. Peut-être que j'aurais pu un peu plus dormir. Enfin, je dis bien peut-être car ce fichu animal a de la voix...

Si j'hésite durant plusieurs minutes à descendre au rez-de-chaussée pour rejoindre Christopher qui, je me doute, est déjà debout depuis une éternité, je choisis finalement de rester dans le minuscule lit de Madeleine et d'observer cette dernière.

Quand elle dort, son visage est paisible. Elle ressemble vraiment à un ange. Mon ange à moi. Ma moitié.

Dans un sourire, je la libère de quelques mèches rebelles. Son souffle est calme. Ses sourcils sont aussi blonds que sa chevelure, si ce n'est pas plus. Sa peau elle, est légèrement rosée. Sur son nez retroussé, j'aperçois quelques tâches de rousseurs que je ne vois pas en temps normal. Sûrement à cause de son fond de teint ou ces autres trucs dont les filles se tartinent. Bien que Mad modère contrairement à certaines, chose que j'apprécie fortement.

Mon regard glisse sur ses joues, puis sur ses lèvres que j'embrasserais volontiers si je ne risquais pas de la réveiller. Enfin, mes yeux s'arrêtent sur la naissance de sa poitrine, à peine dissimulée sous le drap. Mon cœur se fait lourd. Comment est-ce que je peux tout le temps avoir envie de la toucher ou de la sentir contre moi ? C'est comme si je n'étais jamais rassasié d'elle. C'est déstabilisant tellement c'est un sentiment fort.

— Je t'aime, chuchoté-je même si je me doute qu'elle ne m'entend pas.

Je l'aime un peu trop parfois j'ai l'impression.

Quelques secondes plus tard, un soupir me gagne en repensant à cette nuit. Après la découverte de ma panne ainsi que du SMS de Livio (à qui je n'ai pas répondu, maintenant que j'y pense), j'ai galéré à trouver mon sommeil. Mad par contre, est vite tombée dans les bras de Morphée, lovée contre moi.

Tout en passant mon bras sous la tête, je regarde le plafond. Je mentirais si je disais que je n'ai pas beaucoup espéré de ce réveil. Et je réalise désormais que le désespoir est en train de me faire couler. Car je n'ai pas eu la forme du matin...

Pire encore, j'en arrive au point où je me demande si j'y ai eu le droit la veille. Est-ce que j'étais trop préoccupé pour faire attention à ça ?

— Gontran, murmure Mad en se tournant sur le côté.

Elle est encore endormie. Son bras m'enserre comme si j'étais une peluche, puis elle frotte son visage contre mon torse.

Plus moyen de partir, même si bien évidemment, je n'en avais pas envie.

Mon menton se pose sur le sommet de son crane et mes yeux fixent la fine traversée de lumière entre les deux volets de sa fenêtre. Le parfum de Mad me donne l'impression d'être dans un cocon. Avec sa peau contre la mienne, son souffle qui bute sur mon épaule, les battements de son cœur calme, contre toute attente, je finis par me rendormir.

***

— Allez la belle au bois dormant, il est l'heure de se lever, souffle une voix douce.

Un léger sourire étire mes lèvres. Les yeux toujours fermés, je me ravis de la présence de Mad. Je sais qu'elle m'observe. Probablement est-elle allongée à plat ventre, le menton posé sur la paume de sa main, les jambes relevées ou fouettant l'air.

J'imagine son dos clair, ses trois petits grains de beauté sur le côté droit, puis sa cambrure et enfin ses ravissantes petites fesses sous ce drap. Oh putain, c'est de la folie.

Près de toi 2 - Gontran Bavière (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant