La nature est peut-être la chose la plus jolie qu'a pu nous offrir ce monde.
Le ciel noir de la nuit accompagnée de ces étoiles semblait discuter avec les feuilles dansantes des arbres. À cela s'ajoutèrent les chants nocturnes de nos amis les hiboux et de quelques petits insectes. On pouvait clairement dire que la forêt était à l'apogée de la beauté qu'elle pouvait offrir.
Cependant, parmi les imposants arbres et leurs branches, l'Homme n'était jamais très loin, imposant ses infrastructures décalées dans un paysage où bois et feuillage étaient roi.
C'est ainsi qu'une petite maison avait pris place, tenant compagnie aux impressionnants chênes présents aux alentours. Cette habitation constituait presque une intrusion au sein d'un écosystème où le rôle de chaque être vivant était déjà prédéfini.
La nature avait alors décidé de reprendre ses droits. De cette manière, des lierres s'étaient mis à grimper sur la façade de la maison, cherchant à reprendre leurs territoires envahi par cette structure inhabituelle au sein de la forêt.
Pourtant, malgré cette tentative de la nature de reprendre ses droits, des murmures accompagnaient les chants des animaux nocturnes. Oui, on pouvait clairement le dire, l'Homme laissait son emprunte parmi la végétation.
"Tu es inutile"
"Tu dois être comme tes parents une sale traitre"
"Regardez moi cette ordure"
"Maman m'a dit de ne pas l'approcher"
"Tu me dégoûtes"
Très vite, les murmures se turent pour laisser le silence de la nuit faire entendre une respiration saccadée.
Les chants nocturnes étaient agréables, les paroles humaines ne l'étaient pas.Elles pouvaient blesser et pousser une personne aux pires atrocités. Les mots durs à entendre étaient le cauchemar de tous, et ils étaient la raison du réveil brusque d'Ahiko.
Sa petite maison au milieu de la forêt était pourtant loin de tous les tracas humains, cependant, même éloignés ils semblaient la suivre à la trace, jusqu'à dans ses rêves.
La fille tenta alors de focaliser ses pensées sur autre chose, éveillant son ouïe à n'importe quel bruit qui pourrait la faire oublier toutes ces mauvaises langues.
Son attention fut alors tournée vers le bruit mécanique émanant de sa table de chevet. Cela faisait longtemps que Ahiko s'était habituée aux sons de la forêt, cependant, le bruit qui émanait de son réveil était si décalé par rapport à ce à quoi elle s'était habituée, que cela paraissait toujours la surprendre.
Trois heures du matin...
Il semblait que les cauchemars n'étaient jamais en retard. Ahiko posa alors ses mains sur son visage afin de se calmer. Le mal vient à cheval et le bonheur à pied.Une légère brise nocturne vient alors chatouiller Ahiko, qui avait pour habitude de laisser sa fenêtre légèrement entrouverte. Dans un endroit aussi éloigné de toute forme de vie humaine, la fille ne craignait pas de laisser le vent prendre possession de la pièce.
Les quelques souffles provenant de l'extérieur se mirent alors à légèrement soulever un parchemin. Soigneusement posé aux côtés de son réveil, le parchemin déroulé laisser entrevoir quelque lettre écrite à l'encre.
Ahiko se mit alors à fixer le document, se remémorant son contenu.
"La nation de Kumo a besoin de vos services, rendez-vous dans le bureau du Raikage dans la matinée"
Une autre requête lui permettant de gagner de quoi vivre convenablement...
Visiblement, bien que Ahiko se retirait volontairement de la société, il semblait que la société avait besoin d'elle. Étrange pour une femme qui aux yeux de beaucoup de gens n'était qu'un fantôme passagé.Finalement, les heures défilèrent et les rayons du soleil vinrent s'inviter sur Terre. Les écureuils sautaient de branche en branche et les oiseaux gazouillaient. Tout cela annonçait une journée plutôt agréable.
Pourtant, malgré ce cadre paisible, plutôt que de se reposer, Ahiko voyageait, cape rouge sur le dos. La nation de Kumo l'avait appelé, alors elle répondait à l'aide qu'on lui demandait.
Cela faisait un moment qu'elle n'avait pas réalisé de mission. Cela lui faisait donc étrange d'entendre autre chose que le silence apaisant de la forêt où elle résidait. L'activité humaine était de plus en plus présente, provoquant un peu plus de bruit au fil des jours où Ahiko avançait.
Adieu gigantesques chênes, bonjour aux villages ninjas. Enfin, peut-être que cela ne changerait rien dans le comportement de Ahiko. Après tout, une grande partie de ninja considérait qu'elle n'existait pas. Qu'elle soit dans la forêt ou dans un village, son aura effacée qui l'entourerait serait toujours présente.
La ninja arriva finalement à Kumo. Après toutes sortes d'étapes administratives pour être autorisé à entrer dans le village, Ahiko se dirigea rapidement vers le bureau du dirigeant du village.
La fille était arrivée assez tôt dans la matinée, de ce fait, elle eut l'occasion de voir les marchands installaient leurs étalages, et ouvrir leurs magasins. Ils s'attelaient à la tâche, voulant sûrement pouvoir recevoir les premiers clients le plus tôt possible.
Ahiko trouva cela intéressant à regarder. Après tout, les ninjas étaient souvent mis en valeur pour leurs héroïsmes, et les dangers qu'ils risquaient en mission, cependant, être marchand était tout aussi complexe qu'être ninja.
Certes les risques n'étaient pas les mêmes, pourtant, envisager une devanture attractive, ou encore devoir face à toutes sortes de clients, pouvaient aussi être tout aussi difficiles qu'une mission.
Après s'être attardée sur le village en général, Ahiko décida enfin de se rendre en direction du bureau de Raikage, le dirigeant de Kumo.
La fille redoutait quelque peu cet entretien. Le kage était connu pour son manque de patience, alors une seule erreur, et il pourrait tuer sur place sans prendre le temps de comprendre la situation.
La kunoichi devait donc faire attention à tout ce qu'elle allait faire à partir de maintenant. Un seul faux pas, et elle pourrait retourner Kumo contre elle. Dans cette résolution, Ahiko frappa à la porte du bureau du Kage. Après quelques secondes, la fille entra dans la pièce.
— Raikage, murmura alors Ahiko en s'inclinant.
Devant la ninja se tenait un homme d'une carrure importante. Bien qu'assit, le dirigeant de Kumo semblait très grand en taille. Cependant, il n'y avait pas que sa taille qui était grande, sa puissance l'était aussi.
Il n'y avait pas à dire, ce que reflétait cet homme avait tout d'un dirigeant. Il n'avait pas été choisi pour rien.
— Vois-tu ce rouleau ? Il contient un message important que tu dois emmener à Iwa, expliqua soudainement le Kage en posant le rouleau en question sur son bureau.
Derrière la noirceur de sa cape, Ahiko se mit alors à observer le rouleau. Il était très simple, cependant, la fille imaginait bien que pour un message important, il était mieux qu'un rouleau passe inaperçu.
Ahiko se contenta alors d'acquiescer au Raikage, avant de se saisir du rouleau.
— Pourquoi me confier la mission ? Vos ninjas sont tout aussi compétent, demanda le chaperon rouge
Elle n'avait pas pu s'empêcher de poser cette question. D'habitude, lorsqu'une nation l'appelait pour une mission, elles étaient beaucoup plus complexes. Alors lui demander de jouer les facteurs l'avait un peu surprise.
Pour autant, la fille était quand même satisfaite de faire quelque chose de simple. Elle pourrait profiter du voyage, en faisant cependant attention aux autres ninjas.
— L'avantage qu'il y a de te choisir et que personne ne sait jamais pour quel village tu travailles et par conséquent personne ne saura de quelle nation provient le message, expliqua le Raikage.
— Je vois, répondit-elle
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Le petit chaperon rouge aux lances bleues
FanfictionJ'ai perdu foi en l'humanité il y a bien longtemps, j'ai perdu espoir face à ce monde où la différence provoque la haine. Alors que j'allais faire mes adieux à ce ciel si bleu, on m'a tendu la main et j'ai découvert qu'un monstre pouvait être bien...