Chapitre 29

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Point de vue d’Harry :

« Sors de la voiture. »

« Non. »

«  Je rigole pas. Sors. »

« Harry, il fait froid ! Je vais pas dehors. »

« Alors prends la couverture avec toi. »

« Je veux pas sortir. »

« Je vais t’extirper hors de cette voiture. »

« Non tu vas pas le faire. »

Je sortis de la voiture pour courir de son côté avant qu’elle ne verrouille sa portière. Je me précipitai sur la porte et la prenai de la même manière dont je l’avais porté la veille. Elle essaya de s’extirper de mon étreinte mais je la tenais étroitement. J’utilisais mon pied pour fermer la portière en m’éloignant de la voiture.

« Harry, repose-moi ! »

« Non. »

Elle gigota encore avant de me frapper l’épaule, « Je t’ai dit que j’avais pas envie d’aller aux toilettes. »

Je la reposais en atteignant les toilettes pour femmes, « On a roulé pendant quatre heures et tu dis que t’as pas envie d’aller faire pipi ? On a encore quatre heures de route et je ne m’arrêterais pas pour une pause-pipi alors qu’on peut en faire une maintenant. Alors rentre là-dedans et fait ce que t’as à faire. »

Elle ôta la couverture autour de ses épaules et me la jeta sur le torse, en soupirant alors qu’elle marchait jusqu’à la porte. Je roulais des yeux avant de retourner à la voiture faire le plein. 

On était arrivé au Texas il y a peu de temps, un peu avant deux heures de l’après-midi. Le réservoir était presque vide, et j’avais décrété qu’il serait bien de s’arrêter maintenant parce qu’il y avait quelques endroits avec de la nourriture pas loin de la station-essence. On n’avait pas mangé depuis qu’on avait quitté la maison de Zayn plus tôt dans la matinée, j’étais affamé.

Felicity s’était endormie au bout de deux heures de route, c’était barbant mais aussi un soulagement à la fois. Même si j’adorais qu’elle soit éveillée pour me tenir compagnie, j’avais aussi besoin de paix et de calme pour moi. Je ne pouvais pas continuer avec toutes ces pensées qui se battaient dans mon crâne. Ça me rendait presque fou et je n’avais aucune idée de ce que je devais faire. Je n’avais jamais connu de situation comme ça. Et par « ça » je voulais parler de tous ces sentiments et émotions qui faisaient leur apparition. En presque vingt-et-un ans d’existence je n’avais jamais connu cette merde. Ce n’était pas vraiment moi que d’agir comme ça.

Je crois que je deviens fou. Est-ce que j’ai l’air fou ? Parce que je crois que oui.

Et vous savez quoi ? Je savais qu’elle ne se rappelait pas une putain de chose d’hier soir. Je n’aurais pas dû laisser son commentaire me travailler autant l’esprit parce que je savais que ça arriverait. Elle était complètement bourrée et elle avait marmonné de la merde toute la nuit, bien sûr qu’elle s’en serait pas rappelé. J’avais été un parfait idiot de croire que peut-être, juste éventuellement, elle se serait souvenue de ce qu’elle avait dit. Et le moindre petit espoir que j’avais qu’elle pourrait ressentir pour moi ne serait-ce qu’un peu des sentiments que j’ai pour elle s’était envolé.

Putain de merde. Je sais pas comment gérer ça.

Et puis à quoi ça sert de lui dire ce qu’elle m’a dit ? C’est pas comme si ça allait changer quelque chose. Elle me croirait probablement pas. Elle dirait probablement un truc du genre « j’ai dit ça parce que j’avais trop bu ». C’est la réponse de tout le monde quand on  fait un truc comme ça. On est ivres et on aurait pas dû dire ça. J’avais entendu cette histoire trop de fois, et bien sûr maintenant j’espérais qu’elle ne l’avait pas dit en étant bourrée. Et ça fait mal.

Road Trip // VFOù les histoires vivent. Découvrez maintenant