Chapitre 46

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Point de vue de Felicity:

« Absolument pas ! Clueless est meilleur que Mean Girls ! »

« Oh que non. Tu peux pas battre Mean Girls, » Harry secoua la tête en conduisant sur l’autoroute. « Mean Girls est épique. »

« Mais Cher est un personnage génial. Il n’y en a pas d’autre comme elle. »

« C’est pareil pour Regina, » il rit en changeant de voie. « Ecoute, la seule chose sur laquelle on peut se mettre d’accord, c’est qu’on est pas d’accord. »

« Ouais, c’est sans surprise, » je roulais des yeux alors qu’on prenait la prochaine sortie.

On approchait de midi, et ça faisait quasiment cinq heures qu’on était dans la voiture. Pendant tout ce temps, Harry et moi nous étions disputés à propos de quels films, livres, ou séries télé  étaient meilleurs que d’autres. Je ne plaisante même pas. Durant la totalité des cinq dernières heures, on avait parlé de ça, imaginez à quel point on avait bataillé. Je ne crois pas qu’on s’était mis d’accord sur quoi que ce soit, à part sur Le Prince de Bel Air et That 70’s Show. Mis à part ces exceptions, on s’était disputés en long en large et en travers sur chaque sujet. On avait parlé d’un million de choses et on n’était d’accord que sur deux. C’est triste.

Mais heureusement, on s’était arrêtés faire le plein d’essence. Et de nourriture. J’avais besoin de nourriture. Mais aussi d’air frais. On pourrait penser qu’être coincé dans une petite voiture avec Harry pendant cinq heures est un rêve éveillé ; mais je crois qu’à cause de nos chamailleries, même si c’était amical, j’avais besoin de m’aérer l’esprit pour un petit moment. Ne m’y méprenez pas, il est vraiment cool et tout, mais ses goûts en matière de films sont catastrophiques.

Je crois qu’on était dans la banlieue de Flagstaff, en Arizona. Ou alors on était vraiment dans la ville. Je n’en étais pas sûre parce que je n’avais pas vu de panneau, mais d’après mes estimations, on se trouvait par-là. On était dans les temps pour aller à Vegas, et ça rendait mon côté de fille maniaque heureux.

Harry s’arrêta à la station-essence et éteignit le contact avant de faire un pas dehors. On se rapprochait de plus en plus des températures clémentes et chaudes de l’ouest, et c’était agréable de se débarrasser des couches de vêtements du temps de New-York. Tout ce que je portais était un pull que j’avais acheté à Hershey, et je l’adorais. Je n’avais pas réalisé à quel point j’en avais marre de porter un gros manteau.

« Je fais le plein et tu vas dedans ? » demanda Harry en prenant la pompe.

J’hochais la tête et lui tendis ma carte bancaire en lui donnant le code, « Le plein est pour Jack. Il a insisté. »

Avant qu’il ne puisse répondre quoi que ce soit, je tournais les talons et m’éloignais. Mon père n’avait pas vraiment insisté à propos de payer  l’essence. A vrai dire, il n’avait rien dit du tout à ce sujet. J’avais dit ça pour qu’Harry n’essaie pas de négocier parce que je payais le plein pour la troisième fois d’affilée.

J’atteignais le magasin de la station-essence quand mon téléphone se mit à sonner dans ma poche. J’avais ce mauvais pressentiment qui me disait que c’était Colton, et me dirigeais vers un banc de table de pique-nique au milieu d’un petit espace vert. J’allais avoir besoin de m’asseoir si je devais lui parler.

Je sortis mon téléphone de ma poche et regardais l’écran, surprise que ça ne soit pas Colton. Je ne reconnaissais pas le numéro, mais répondis quand même en m’asseyant.  Peut-être que c’était des bonnes nouvelles.

Road Trip // VFOù les histoires vivent. Découvrez maintenant