Chapitre 39

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Point de vue d’Harry :

Mes yeux s’ouvrirent sur une pièce sombre. Aucune lumière n’était allumée et la lumière ne filtrait pas à travers les rideaux. C’était le noir complet. J’attrapais mon téléphone et plissais les yeux à cause la luminosité de l’écran, pour voir qu’il était quatre heures du matin. J’arrivais pas à savoir pourquoi je m’étais réveillé, mais j’arrivais pas à me rendormir. La seule façon que je connaissais de passer le temps et qui me permettrait de me rendormir, était d’écrire dans le journal.

Alors que je le prenais dans mon sac, je me remémorais la nuit dernière, quand j’avais laissé Felicity le lire. Putain de merde, c’était la chose la plus flippante que j’avais jamais fait. Personne d’autre que moi n’avait jamais lu ce journal. J’suis même pas sûr que quelqu’un d’autre connaisse son existence. A part Lou peut-être, elle avait dû me voir avec, mais elle savait quasiment tout sur moi, que je lui dise ou pas.

Je n’étais pas sûr de ce qu’il m’avait poussé à lui montrer, parce que c’était vraiment personnel, mais quelque chose dans sa manière de vouloir en savoir plus sur moi m’avait convaincu. Peut-être que c’était parce que je voulais qu’elle comprenne mieux pourquoi  je la poussais à faire certaines choses. Peut-être que c’était parce que je voulais qu’elle sache que je savais ce que ça faisait d’être dans sa position. Ou peut-être que c’était parce que j’avais l’impression qu’elle en savait trop peu à propos de moi, et y-a-t-il  une meilleure façon de connaître quelqu’un que de lui dire, dans ce cas-là lui montrer, ce qu’on a traversé?J’en sais rien. Ça pourrait être n’importe laquelle de ces raisons.

A la seconde où elle avait eu le journal dans les mains, je l’avais presque regretté et j’avais voulu lui reprendre. J’avais peur qu’elle me juge. Peur qu’elle ne comprenne pas. Peur qu’elle voit à quel point j’avais abîmé la couverture et les pages et qu’elle pense que j’ai un genre de problème mental. Je veux dire, j’avais brûlé des pages de ce journal. J’avais même une cicatrice sur la main parce que je m’étais accidentellement brûlé avec le briquet. Sérieusement, qui, en le regardant, ne penserait pas que la personne qui l’a écrit a des soucis psychologiques ?

Mais Felicity ne dit rien à propos de ça, et ne pensa pas que j’étais fou. Même si elle s’était arrêté et m’avait demandé si elle pouvait vraiment le lire. Je pense qu’elle avait l’impression de franchir une limite alors qu’elle n’aurait pas dû, mais je lui avais donné la permission de le faire. Elle s’était assise à côté de moi sur le canapé, lisant silencieusement le journal.

J’avais levé les yeux vers la télé quand j’avais entendu des gens crier et Nev et Max qui essayaient de régler le problème en cours. Quand j’avais reporté mon attention sur Felicity, elle était sur la page que je n’avais pas encore envie qu’elle lise, alors je lui avais pris des mains. Je n’étais pas prêt à lui dire que je l’aimais ou que j’étais amoureux d’elle, et c’était exactement ce que contenait cette page. Et puis, elle avait assez à penser avec son presque ex-copain et trouver ce qu’elle voulait faire avec sa vie pour que je la gonfle en ne parlant que de mes sentiments. Ça fait peur aux gens parfois. Ça me faisait putain de peur. Je voulais pas que ça soit la même chose pour elle.

J’utilisais mon téléphone comme une lampe pour commencer à griffonner sur la page blanche suivante du journal, en n’oubliant pas de marquer la date en haut. Finalement j’avais écrit plus que ce que j’avais prévu, je m’étais totalement laissé porter par les mots. Après l’avoir refermé et enroulé la corde autour de la couverture de cuir, je l’avais rangé dans mon sac, sous les vêtements et autres conneries à l’intérieur. Je n’avais pas envie que Maz ou Andy le trouve dans la matinée et se mette à le lire. Putain que non. Maz ne me foutrait jamais la paix s’il savait que j’avais un journal. J’arrive même pas à imaginer à quel point il serait chiant.

Road Trip // VFOù les histoires vivent. Découvrez maintenant