Road Trip // VF

Chapitre 42

Point de vue de Felicity:

Il s’était écoulé un peu plus de deux heures et demie depuis que mon père avait appelé, et Harry et moi s’étions arrêtés à une station essence. On pourrait penser qu’après presque cinq heures de route on serait sortis du Texas, ou au moins être proche de la frontière de l’état, mais non. On ne se rend pas compte de la taille du Texas avant d’y être allé et d’avoir essayé de quitter une de ses villes. Ça prend littéralement une éternité. Je pense qu’on était toujours à trois heures de la frontière entre le Texas et le Nouveau-Mexique. Et encore, une fois cette frontière passée, il nous restait trois heures de route jusqu’à Albuquerque. Inutile de préciser que ça allait être une longue journée de route et que je n’avais qu’une hâte, arriver à l’hôtel et me coucher.

En parlant de l’hôtel… Je n’avais pas pu m’empêcher de rire face au SMS de mon père. Il était long, et c’était probablement le message le plus long qu’il m’ait jamais envoyé. En substance, il parlait surtout de la difficulté à trouver un hôtel à la dernière minute en période de fêtes, et il n’avait réussi à n’avoir qu’une seule chambre, je lui avais dit que ça ne posait pas de problème. Ensuite il avait ajouté que, même si il savait qu’il n’avait aucun contrôle sur ça, il ne voulait pas de « frotti frotta » entre Harry et moi. Ce sont ses mots, pas les miens. Il avait fini par nous réserver une énorme chambre pour qu’on ait « assez de place pour préserver notre espace personnel, » avec un lit en taille king size pour qu’on dorme à une distance raisonnable l’un de l’autre sans tomber du lit pour autant.

Je ne pouvais pas le blâmer pour agir comme un père concerné et responsable à propos de ce genre de choses, parce qu’il n’avait jamais eu l’air de s’y intéresser avec Colton. Alors c’était amusant et bizarre à la fois de le voir comme ça.

Bien sûr, Harry était surpris de voir à quel point la chambre que mon père nous avait réservé avait l’air bien, parce que, sérieusement, elle devait être chère. Il finit par écrire un message de remerciement avec mon téléphone pour mon père, parce qu’il était vraiment inquiet du montant qu’il avait dépensé. C’était un message plutôt mignon, et quand je lui avais mentionné, ses joues avaient rougi et il avait eu l’air embarrassé.

Alors que j’attendais que le réservoir se remplisse, Harry marchait autour du petit espace vert sur le côté. Il était au téléphone avec quelqu’un, et je le regardais parler de loin, mais je n’arrivais pas à savoir s’il était au milieu d’une conversation agréable ou pas. Il avait parfois l’air confus et la seconde d’après il souriait et riait. Nos regards s’étaient croisés plusieurs fois et on s’était souri en se faisant un signe de la main.

A chaque fois qu’il souriait, je me sentais sourire aussi. J’aimais le voir heureux, rire et s’amuser. Ça me rendait vraiment joyeuse de le voir comme ça.

Plus j’observais ses attitudes, plus je sentais que je craquais pour lui. Il était juste tellement adorable, pas seulement avec moi, mais avec tout le monde. Honnêtement, il y avait tellement de mots que j’aurais pu utiliser pour le décrire, amical, charmant, dévoué. Je ne pensais pas ne pas aimer une chose à propos de lui. A l’exception de ses préférences en matière de température de l’air. C’était définitivement une chose sur laquelle on ne s’accordait pas. Pareil pour les stations de radio. Toutes les choses que je pouvais dire sur lui qui m’ennuyaient étaient infimes et sans importance.

Mais oui, moi Felicity Olesen, était en train de tomber amoureuse d’Harry Styles, et j’avais peur de la rapidité avec laquelle c’était arrivé. C’était affolant et exaltant en même temps. J’étais aussi un peu inquiète que mes sentiments envers Colton aient disparu aussi vite pour laisser place à ceux pour Harry. C’était probablement horrible de ma part, mais je ne pouvais pas m’en empêcher. Même si quand on s’était mis en couple Colton et moi, je l’aimais bien, je n’avais jamais ressenti ça.