iv.

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- George Warleggan.

Son ton était tellement bas qu'elle craignit un instant que l'homme ne l'ai pas entendu. Celui-ci eu un petit rire, avant de la dévisager.

- Nous sommes nous déjà rencontrés ?
- Je... Hum... Il y a très longtemps, se força à dire Phèdre. Vous m'avez peut-être oubliée, depuis le temps.

Elle s'obligea à sourire, et l'homme se rapprocha d'elle, les sourcils froncés.

- Ne me dites pas que vous êtes...
- Tante Phèdre, j'ai..., les interrompit Geoffrey en sortant de la bâtisse, avant de remarquer l'homme. Oncle George !

Le garçon courut dans les bras de l'homme, qui n'avait pas quitté Phèdre du regard. Un léger sourire apparut sur son visage, signe qu'il l'avait enfin reconnu, et il s'inclina respectueusement.

- Vous êtes enfin revenue.
- Trenwith me manquait, avoua Phèdre après avoir exécuté sa révérence. Malgré toutes les années que j'ai passé en France, j'avais besoin de revoir mon pays.
- Ainsi que ceux que vous avez quitté.

Phèdre hocha la tête, intimidée. Elle avait la curieuse impression de revivre leur première rencontre, des années auparavant. Elle n'était encore qu'une enfant, naïve et impressionable. En grandissant, elle avait changé. Alors pourquoi lui semblait-il qu'elle était de nouveau une fillette de dix ans ?

George ne semblait pas avoir perçu son trouble, et une mine affectée apparut sur son visage.

- J'aurai voulu vous organiser une réception, pour célébrer votre retour, mais j'imagine que les circonstances ne s'y prêtent guère.
- Pardon ?

Phèdre sentit son sang se glacer dans ses veines.

- Vous êtes pâle, s'inquiéta aussitôt George en s'approchant d'elle. Avez-vous besoin...
- J'ai besoin de savoir ce qu'il se passe. Quelles circonstances ?
- Les problèmes financiers de votre cousin Francis, le procès de Ross, ...
- J'ignorais tout cela.

La voix de Phèdre se brisa et elle fut obligée de baisser la tête pour cacher son désarroi.

- Je suis navré de vous l'apprendre, regretta l'homme, c'était déplacé.
- Ne vous excusez pas, tenta de le rassurer Phèdre. Je l'aurai su un jour ou l'autre.

James était-il au courant ? Si oui, pourquoi ne lui avait-il rien dit ? La considérait-il si faible qu'il ne la pensait pas capable d'apprendre la nouvelle ?

- Je suis désolée, fit doucement Phèdre en s'inclinant, il faut... j'ai besoin de voir mes cousins.
- Je comprends, assura George en prenant sa main. Si vous avez besoin de quoi que se soit, je suis là pour vous servir.

Il lui embrassa doucement le dos de sa main, et il la laissa prendre Geoffrey Charles dans ses bras pour retourner à l'intérieur du bâtiment. Il s'apprêtait à faire demi-tour lorsque son regard s'arrêta sur une des fenêtres du premier étage. Agatha le dévisageait, un air sévère sur le visage. George eut un sourire mesquin et se remit en route.

De son côté, Phèdre se dépêcha de rejoindre le salon, où elle manqua de percuter un homme qui sortait de la pièce. Son cousin Ross se tenait face à elle, les yeux écarquillés.

- Phèdre ?
- Vous ! s'écria-t-elle avec rage. Qu'est-ce que vous avez encore fait ?
- Quelle façon d'accueillir son cousin, s'amusa James.

La jeune fille se décala pour apercevoir son valet assis dans un des fauteuils du salon. Il n'était pas seul : Elizabeth, Francis, et une jeune femme rousse, se tenaient à côté de lui. Cette dernière semblait mal à l'aise, et éviter du mieux qu'elle pouvait le regard de la brune. Phèdre sut aussitôt qu'il s'agissait de Demelza, l'épouse de Ross.

Francis avait beaucoup parlé d'elle et de son statut, ainsi que de son mariage avec Ross. De ce qu'il lui avait dit, elle semblait douce et attentionnée. Mais pour l'instant, Demelza était le cadet de ses soucis.

Les principales personnes qui lui devaient la vérité étaient toutes réunies, et attendaient le moment où elle s'enflammerait. Phèdre les regarda, muette, et finit par lâcher :

- Vous m'avez menti.

James tressaillit. Il ne tenta pas de s'expliquer, sachant qu'il était inutile de le faire maintenant. Il avait besoin d'être seul avec elle.

- Quand à vous, mes chers cousins, des explications s'imposent.

Francis et Ross baissèrent la tête, clairement mal à l'aise. Phèdre les foudroya du regard, avant de reporter son attention sur la pauvre Demelza, qui ne savait plus où se mettre.

- Je suis désolée que vous vous retrouviez dans cette histoire ma chère, sourit doucement Phèdre. Mais je suis heureuse de vous rencontrer. Vous êtes très belle.
- Merci, murmura-t-elle.
- Pourquoi ne viendriez-vous pas vous promener avec moi dans le parc ? L'avez-vous déjà visité ?

La rousse secoua la tête, et prit le bras que Phèdre lui tendait.

- Je suis sûre que ça va vous plaire.
- Et les explications ? demanda Ross, les sourcils froncés.
- Dieu sait depuis combien de temps vous me les cachez, elles peuvent attendre quelques heures de plus, répliqua Phèdre en entraînant Demelza à sa suite. Vous n'avez qu'à vous assurer que lorsque je revienne, vous ayez une excuse valable pour m'avoir gardé dans l'ignorance.

Et sur ces mots, les deux femmes sortirent.

𝑺𝒊𝒏𝒈𝒖𝒍𝒂𝒓𝒊𝒕𝒚Où les histoires vivent. Découvrez maintenant