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Phèdre était assise au fond de la pièce, l'air sombre

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Phèdre était assise au fond de la pièce, l'air sombre. Cela faisait plus de quatre heures que les témoins défilaient à la barre, et tous s'entendaient sur la même chose : Ross Poldark était un rustre qui avait profité d'une tragédie pour sa propre richesse. Ce procès semblait classer d'avance, et la jeune femme se sentait défaillir un peu plus à chaque minute.

James lui serra la main, et il la vit esquisser un sourire qui disparut bien vite. Il ne l'avait pas lâchée depuis qu'ils étaient arrivés, malgré les regards plein de sous-entendus que lui lançait Catesby de temps à autre. Phèdre avait besoin de lui, et ce n'était pas quelques rumeurs qui allaient l'en empêcher. Le procès semblait perdu pour Ross, même si un des témoins avaient changé de ton au dernier moment et l'avait défendu, à la stupeur totale.

- C'est un des servants de Ross, avait révélé Phèdre dans un souffle. Je ne sais pas ce qu'il faisait dans le camp adverse. That was smart.

Mais les accusations tenaient toujours, et il semblait impossible que Ross s'en sorte. Tous leurs espoirs étaient désormais sur Dwight, qui s'était engagé à participer à sa défense.

Lorsque celui-ci arriva à la barre, Phèdre se redressa, le souffle court.

- Si Dwight parvient à retourner l'opinion des jurés, je l'épouse.
- Vous êtes bien rapide, s'amusa James. Et où serais-je moi ?
- Je plaisantais, parvint à dire Phèdre avec un sourire doux.

Elle sentit une main la tapoter l'épaule et elle se retourna, pour voir Catesby lui tendre une lettre. Elle le dévisagea en fronçant les sourcils.

- Un message de Georges Warleggan ?
- Non, Elizabeth Poldark vous cherchait, cette lettre arrive de France.

Phèdre blêmit et se releva en vitesse. Elle attrapa la missive avant de s'éclipser hors de la salle. Elle se rendit dans un coin calme, à l'écart de la foule et décacheta sa lettre. Son cœur se serra en reconnaissant l'écriture de son amie.

Ma très chère Phèdre,

Chaque jour est un supplice sans vous, et vous ne pouvez imaginer à quel point vous me manquer. Je vous ai promis de vous écrire au moindre changement, alors me voilà.
A l'heure où j'écris, un décret a été passé par l'Assemblé Nationale pour abolir les titres de noblesses. Vous n'avez pas idée du chaos que cela entraîne, et je remercie le ciel que vous et notre famille n'en ayez pas.
En parlant de famille, vos sœurs se portent bien, Charlotte a encore quelques difficultés à lire, mais vos parents mettent cela sur le compte de son âge, tandis qu'ils grondent très souvent Isabeau pour refuser de prendre des cours de danse.
Vos parents se disputent sans cesse en ce moment, à croire que vous étiez la seule à pouvoir les réguler. Evangeline veut vous suivre à Trenwith avec vos sœurs, votre père refuse de quitter son commerce, et je me lasse d'être toujours prise dans leurs disputes. Et puis, je suis biaisée, je veux vous revoir.
Répondez-moi aussi vite que vous le pouvez, et parlez-moi de votre vie à Trenwith, que je puisse m'imaginer la vie que j'aurai bientôt (vous savez très bien qu'Evangeline gagne toujours).

𝑺𝒊𝒏𝒈𝒖𝒍𝒂𝒓𝒊𝒕𝒚Où les histoires vivent. Découvrez maintenant