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Le silence qui régnait dans la voiture commençait à peser sur les nerfs de Camille. James n'avait pas prononcé un mot depuis qu'ils avaient quitté Trenwith, et la jeune femme n'était pas sûre qu'elle pourrait continuer le trajet ainsi.
Elle finit par se décider à briser la glace :
- A quoi penses-tu ?
- Phèdre voit un homme, je ne sais pas quoi en penser.
- Pardon ? Que veux-tu dire par voir un homme ?
- Aaron Townsend, l'américain. Leur affaire dure depuis plusieurs semaines maintenant, et je ne sais toujours pas ce que je suis censé faire.
- Tu en as parlé avec Phèdre ?
- Non, avoua James. Elle est assez grande pour savoir ce qu'elle fait. La réaction de ses parents m'inquiète en revanche.
- Sa mère le prendra très bien. Son père...
- ...hait les américains et ne le verra pas d'un bon œil.
- Peut-être qu'avec un peu de temps...
- Tu penses vraiment que ça changera quelque chose ? Phèdre le sait aussi, pourquoi crois-tu qu'elle n'en a parlé à personne ?
- Elle ne t'a rien dit ?
- Bien sûr que non, j'ai lu une des lettres qui lui était adressée...
- Tu as lu son courrier ? s'écria Camille, outragée.
- J'ai juste regarde qui lui avait écrit, se défendit James. Je voulais être sûr qu'elle allait bien. Et puis, je n'avais pas envie de me battre avec elle.
- C'est vrai que depuis la demande en mariage d'Osborne, elle est devenue plus irritable. Mais ce n'est pas pour autant que cela excuse ton intrusion. Comment veux-tu qu'elle nous fasse confiance ?James se contenta de hausser les épaules, et Camille dut se rendre à l'évidence : le reste de ce voyage s'annonçait long.
Quand ils arrivèrent enfin dans le Devon, après une journée éprouvante, Camille tira le rideau qui occultait sa fenêtre pour regarder le paysage. Dans ses souvenirs, le père de Phèdre louait les habitants du Devon, et plus exactement le lieutenant-général qui y habitait maintenant.
Leur voiture s'arrêta juste devant la demeure de celui-ci, et James sortit le premier.
- Barnes ! Quel plaisir de vous revoir ! s'écria un homme depuis le perron du manoir.
- Moi de même lieutenant, lança James, au garde à vous.Camille sortit à son tour, surprise de la scène qui se déroulait devant elle. John s'était avancé jusqu'à eux et avait pris James dans ses bras. Elle ne put s'empêcher de sourire en voyant les deux hommes rire et discuter avec entrain.
- Les hommes sont de drôles de créatures, souffla une voix fluette à côté d'elle.
Camille n'avait pas remarqué la femme qui s'était avancé vers elle, un bébé dans les bras. Elle avait un visage rond et des joues rouges, qui faisaient ressortir ses yeux bleus. Ses cheveux blonds étaient ramassés en un chignon élégant dont s'échappaient quelques mèches.
- Je suis Elizabeth Simcoe, fit la femme, et voici Sophia.
- Elle est adorable, sourit Camille.Sophia babilla gaiment, ses doigts se prenant sans cesse dans ses bouclettes rousses. Elle tendit les bras pour que Camille l'attrapa, et celle-ci obtempéra.
- Elle vous aime beaucoup on dirait.
- J'ai de l'expérience avec les enfants. Je m'occupais parfois des petites sœurs de mon amie. On finit par apprendre quelques petites choses sur comment s'occuper des enfants.
- Vous avez bien de la chance, soupira Elizabeth. Je n'aurai jamais imaginé qu'avoir un enfant soit aussi épuisant. Mais regardez cet ange, comment lui en vouloir ?Les deux femmes continuèrent de discuter, avant que John ne décide qu'il était temps de retourner à l'intérieur du manoir.
Le dîner se passa calmement, et lorsque Camille et Elizabeth se retirèrent, les deux hommes purent enfin se mettre à parler affaire.
- J'ai entendu dire que vous étiez maintenant un membre du parlement ? lança James en portant son verre de gin à ses lèvres. Vous comptez vraiment rassembler les Queen's Rangers ici ?
- C'est une simple idée que j'ai lancé, rien de plus. Mais je pense que ma carrière politique risque de s'arrêter très prochainement.
- Que voulez-vous dire ?
- Les français et les anglais se concertent pour trouver un accord pour la province du Québec. Créer une partie française et une partie anglaise.
- Vous comptez vous installer au Québec ?
- On me l'a proposé, répondit Simcoe, pensif. J'hésite encore, mais je pense que je vais dire oui. La vie de politicien n'est pas pour moi.
- Je vous comprends tout à fait.
- Comment va votre protégée ?
- Très bien, en raison d'une peine de cœur et d'une demande en mariage ratée.
- Elle est jeune, elle aura le temps de s'en remettre.
- Oh croyez-moi elle s'en remet déjà, grogna James en se resservant un verre. Cette enfant est un calvaire.
- Alors j'imagine que vous comptez accepter ma proposition. C'est bien pour cela que vous êtes venu, pas vrai.James eut un rire jaune.
- Oui, je veux travailler avec vous. Que ce soit ici ou au Canada...
- Le froid ne vous fait pas peur ?
- Pas tant que ça. Nous avons fait la guerre, un peu de neige ne nous fera pas de mal.
- Et vous n'avez aucun regret de quitter votre protégée ? Vous avez vécu avec elle pendant combien de temps ? Cinq ans ?
- Sept. Lorsque je suis entré à son service, elle avait treize ans. Mais maintenant, elle est en âge de se marier. La protéger n'est plus mon rôle, mais celui de son mari.Simcoe hocha la tête, silencieux, et finit son verre de madeira.
- Eh bien, j'espère que vous passerez un bon moment avec nous. Elizabeth est ravie d'avoir de la compagnie. Et Sophia semble très contente de s'être fait une nouvelle amie.
- Votre fille vous ressemble beaucoup, sourit James.
- Et vous James, avez-vous trouvé la femme de votre vie ?
- Je crains qu'elle n'arrive jamais.
- Ne dites pas ça. Vous savez, si vous trouvez quelqu'un à Bodwin, vous pouvez très bien la ramener au Canada avec vous. Ou vous n'avez qu'à attendre d'être au Nouveau Monde pour en trouver une.James étouffa sa gêne dans sa boisson. Une part de lui se demander s'il ne s'agissait pas d'une parfaite opportunité pour recommencer sa vie. Épouser une femme, avoir des enfants. Pourtant, l'image de Dwight ne quittait pas ses pensées. Ce n'était pas ce qu'il voulait, et il le savait très bien.
Soudain, un détail d'une de ses conversations avec Phèdre lui revint en mémoire, et il retrouva le sourire. Il savait exactement quoi faire.
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Hello ! It's me again !Désolée pour le chapitre filler, mais le prochain chapitre sera mieux.
Point négatif : Je n'ai toujours pas de planning pour la sortie des chapitres, et je ne suis pas sûre que j'en aurai jusqu'à la fin de cette histoire
Point positif : Après m'être posée (jk j'ai tout fait en attendant la fin d'un examen, it is what it is), j'ai planifié les chapitres et la fin de Singularity, et je suis amusée par le fait que malgré tout mes efforts, "quelques chapitre, maximum 5" est devenue "10 chapitres en comptant l'épilogue"Du coup, il me reste sept chapitres à écrire, huit à poster (oui, j'ai fini d'écrire le prochain chapitre, je suis étonnée aussi)
Well, au moins vous savez que vous avez encore de quoi lire 😂 J'essaierai de tout terminer avant le 31 décembre, pour commencer 2021 en beauté avec mon nouveau projet.
En attendant, enjoy !
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𝑺𝒊𝒏𝒈𝒖𝒍𝒂𝒓𝒊𝒕𝒚
FanfictionPhèdre Poldark n'aurait jamais pensé qu'elle retournerait un jour vivre en Angleterre. Mais suite à un fâcheux incident, qu'elle compte bien garder secret, elle se retrouve obligée de quitter sa chère France pour vivre chez son cousin Francis. Mais...