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- Si je récapitule bien, Ross aimait Elizabeth, mais il s'est marié à Demelza ?
- Parce qu'Elizabeth a épousé Francis.
- Quoi ?

Phèdre sourit devant le regard perdu que lui envoyait James depuis le rocher auquel il était perché. Un peu plus bas, sa maîtresse était assise, occupée à chercher des coquillages dans le sable. La plage de Nampara était réputée pour être la plus belle des Cornouailles, et elle appartenait à Ross. Phèdre avait passé son enfance au bord de cette mer, et il s'agissait d'une des choses qui lui avaient le plus manqué quand elle avait quitté le pays.

James sauta pour atterrir dans le sable, et se rapprocha de Phèdre.

- Alors pourquoi Elizabeth a-t-elle épousé Francis ? Je ne suis pas sûr de comprendre...
- Personne ne l'a compris, crois moi, soupira la brune. Ross est parti en Amérique pendant la guerre d'Indépendance. Nous avons perdu sa trace pendant presque trois ans, et tout le monde le pensait mort. Je me souviens même avoir porté le deuil pendant une année entière. C'est à ce moment là que j'ai quitté Cornwall pour Paris.
- Alors Elizabeth a épousé Francis, avant de s'apercevoir que Ross était vivant, continua James. C'est triste.
- Peut-être, mais c'est du passé maintenant. Ross a Demelza, Elizabeth a Francis. J'ai appris que Verity avait épousé un capitaine de bateau. Il faudrait que je leur rende visite, songea Phèdre en passant sa main dans le sable.
- J'imagine donc que vous savez que vous êtes maintenant la seule Poldark à ne pas être mariée.

L'intéressée se figea, les yeux écarquillés avant de regarder James.

- Père a-t-il reçu des demandes ?
- Pas à ma connaissance.
- Vous en êtes sûr ? Vous ne me cachez plus aucune information ?
- Personne n'a demandé votre main, jura son valet d'un ton sérieux et sincère.

Il vit les épaules de Phèdre s'abaisser. Elle semblait mi-rassurée, mi-dépitée. James fronça les sourcils, amusé par ce que signifiait la réaction de la jeune femme.

- Ne me dites pas que...
- Taisez-vous ! Je ne veux pas entendre quoi que se soit sortir de votre bouche, le prévint sa maîtresse en se relevant d'un bond.
- Vous êtes...
- James !

L'homme mit sa main devant son visage pour cacher l'immense sourire qui étirait ses lèvres.

- Je veux savoir son nom.
- Vous ne saurez rien, il ne m'aime pas, le sujet est clos, grogna Phèdre en évitant soigneusement le regard de son domestique. Et puis, c'est juste une histoire passagère... Il n'y a rien qui puise fasse faire penser à... une inclinaison envers ma personne...
- Voyez le bon côté des choses : vous n'êtes plus en France, vous allez pouvoir l'oublier facilement. Je suis sûr qu'il s'agit du marquis de Sedan, reprit-il après une minute de silence. Ou alors le comte Blanchet...

Phèdre roula les yeux en écoutant James énumérer les possibilités. Elle croisa ses bras, attendant que son ami finisse. Lorsqu'il se tut enfin, elle leva un sourcil.

- Vous êtes exaspérant, mais nous avons encore beaucoup de choses à faire, et très peu de temps, alors il est temps de se mettre au travail.
- Que suggérez-vous ?
- Nous allons trouver un moyen de sauver Ross de la peine de mort. Puis redresser les finances de Francis. Me promener et goûter aux loisirs simples dignes d'une jeune lady de vingt ans.
- Et vous avez une idée de comment vous allez vous en sortir ?
- Nous trouverons bien quelque chose en chemin, lança Phèdre en prenant le bras de son valet. L'improvisation est mon meilleur ami.
- Je ne sais pas si je dois en rire ou m'en inquiéter, soupira James.

Ils remontèrent la plage et se retrouvèrent très vite sur le chemin qui les menait à Trenwith. Le duo continua de discuter de la famille de Phèdre, jusqu'à ce qu'un cavalier apparaisse face à eux.

James fronça les sourcils en le voyant s'arrêter, mais Phèdre s'inclina respectueusement. Elle lança un regard noir à son ami pour qu'il en fasse de même.

- Comment allez-vous ma chère ? demanda George en descendant de son cheval.
- Très bien et vous ?

Le ton doux de sa maîtresse et ses joues rosissantes mirent tout de suite la puce à l'oreille de James. Il lui envoya un regard exaspéré, qu'elle ne vit pas, trop occupée à parler avec George.

- Vous devriez venir à Truro un de ces jours, lui proposa l'homme. Mon oncle serait ravi de vous voir.
- Le plaisir sera partagé, répondit Phèdre avec un grand sourire.

Ils continuèrent d'échanger quelques futilités, avant que le bourgeois ne remonte sur son cheval pour retourner à son domaine. James le regarda s'éloigner, et quand il fut sûr qu'il il était à bonne distance, il se tourna vers sa compagne.

- Vous auriez pu me dire que votre amoureux n'était pas français, vous m'auriez simplifié la vie.
- Taisez-vous, grogna Phèdre en rougissant violemment. Ne parlons plus de ça.
- Comme vous le souhaitez mademoiselle, s'inclina son valet.

Il ne se départit pourtant pas de son sourire, et c'est ainsi qu'ils continuèrent leur chemin pour Trenwith.

𝑺𝒊𝒏𝒈𝒖𝒍𝒂𝒓𝒊𝒕𝒚Où les histoires vivent. Découvrez maintenant