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Catesby contemplait Camille, qui discutait avec entrain d'un livre de Shakespeare avec Madame Bronte. Les yeux de la métisse brillaient d'excitation, et le majordome sourit devant tant d'énergie.
- Avez-vous déjà lu Hamlet ma chère ?
- Non, je n'ai lu que Roméo et Juliette, et Richard III, répondit Camille.
- Attendez un instant, je reviens.La femme sortit de la pièce, laissant le couple derrière elle.
- Vous êtes cultivée, remarqua Catesby.
- Cela vous étonne ?
- Pas le moins du monde. Mais je pensais que vous seriez plus intéressée par la littérature française.
- C'est le cas de Phèdre, mais pas moi. J'imagine que nous étions tous les deux curieuses de découvrir une nouvelle culture, elle avec le français et moi avec l'anglais.
- Vous êtes née en France ?
- Non, sur l'île de la Réunion, dans l'Océan Indien.Camille rit face à l'expression émerveillé du majordome. Il était rare que les gens s'intéressent à elle, ou à sa vie en général. Lorsqu'ils le faisaient, c'était par simple politesse. Mais Catesby semblait vraiment intéressé par ce qu'elle lui racontait.
- La vie en France doit être différente non ?
- Le paysage est très différent, et les gens le sont aussi.
- La Réunion vous manque ?
- Beaucoup, mais j'aime la vie ici. Un mal pour un bien j'imagine.Catesby hocha la tête sans quitter la jeune femme des yeux. Camille se sentir rougir et balbutia :
- Vous... Vous aimez lire ?
- Je n'ai pas vraiment le temps, je suis souvent sollicité par Warleggan.
- Vous n'avez pas de moment de libre ?
- Le samedi après-midi, mais je dois faire les comptes de la maison...
- Je pourrais vous tenir compagnie.Camille se mordit la lèvre, se jurant intérieurement devant son indécence. Mais le majordome ne sembla pas s'en formaliser, au contraire.
- Ce serait avec plaisir.
- Mademoiselle de Clency, s'écria Madame Bronte en entrant dans la pièce, je suis sûre que ces livres vous intéresseront.L'attention de la jeune femme se reporta sur les livres, et Catesby eut à nouveau tout le loisir de la regarder.
Mary buvait un énième verre, essayant sans succès de faire taire ses émois. Si elle avait été ravie d'être invitée à un dîner avec ses amies, elle était maintenant incapable d'émettre la moindre phrase cohérente. Et tout ça, c'était de la faute de Phèdre. Pourquoi ne lui avait-elle jamais dit que Margaret était aussi belle ?
Son nom avait été prononcées de nombreuses fois en France, lorsque Phèdre venait tout juste d'arriver au manoir et qu'elle parlait de son ancienne vie. Mary n'aurait jamais pensé qu'elle l'aurait rencontrée un jour.
Elle soupira, les yeux fixés sur Margaret et Phèdre qui parlaient avec entrain.
- Ne me dis pas que tu es toi aussi amoureuse, supplia James en arrivant à ses côtés.
- Tais-toi, grommela Mary avec une grimace. Où est Camille ?
- Avec Madame Bronte et Catesby. Ils sont allés voir la collection de livres dans la bibliothèque.
- Dis plutôt que Madame Bronte les chaperonne. Comment trouves-tu Catesby ?
- C'est un homme bien, et il semble beaucoup apprécié Camille. Je pense qu'elle a trouvé son homme.
- Et Phèdre ?
- J'ai peur qu'elle l'attende toujours.
- Tu devrais laisser une chance à George, il pourrait t'étonner.
- Tu as beaucoup d'espoir, soupira James en regardant Phèdre, de l'autre côté de la salle.- Ton amie est vraiment belle, soupira Margaret en évitant soigneusement de regarder Mary. J'imagine qu'elle possède les charmes propres aux français.
- Tu as l'habitude d'en croiser beaucoup ? plaisanta Phèdre en buvant une gorgée de cidre.Margaret suivit son geste, les joues cramoisis. Si mettre un homme dans son lit était le rencontrer, alors oui, Margaret avait fait la connaissance de quelques français. Mais préférant taire ceci, elle se contenta de hausser les épaules.
- C'est ce que les gens disent. Et puis, Catesby semble très intéressé par Camille.
- Qui ne l'est pas ? C'est une fille remarquable, je n'ai jamais rencontré une personne aussi intelligente et persévérante.
- Ne penses-tu pas qu'elle ait un statut trop élevé pour Catesby ?Phèdre se tut, surprise.
- Que veux-tu dire ?
- Tu m'as dit que Camille était la fille d'un gentilhomme fortuné. Elle a pu recevoir une éducation, chose rare pour une fille métisse. Catesby est un simple majordome.
- Je ne pense pas que cela importe à Camille. Elle a le soutien de ses parents, épouser l'élu de son cœur ne devrait pas être trop difficile. Et ils me demanderont mon avis, puisque je suis son amie et je sais qui est Catesby.
- Il semblerait que leur histoire d'amour soit plus facile que la tienne. Oh ne me dis pas le contraire ! s'exclama Margaret au moment où Phèdre allait nier. Tout le monde sait que tu es amoureuse de George, tu n'as pas à le cacher.
- Je ne vois vraiment pas de quoi tu parles.Margaret aurait aimé pouvoir lui dire que George partageait ses sentiments. Mais elle ne souhaitait pas lui donner de faux espoirs. La priorité de cet homme était son travail, pas ses sentiments, et elle savait qu'il accordait son soutien à Osborne. Qu'il pouvait être stupide.
- As-tu entendu parler de l'américain ? demanda Phèdre. Celui qui est à Bodwin ?
- Il n'y a pas beaucoup d'américains qui s'aventurent ici, s'amusa Margaret. Il est bien téméraire.
- Ou peut-être qu'il est juste naïf ? proposa son amie.
- Je préfère le terme curieux.Les deux femmes se retournèrent, les yeux écarquillés. Un homme leur faisait face, et il ne cachait pas son sourire amusé. Margaret et Phèdre se fendirent dans une révérence, les joues cramoisies.
- Nous devons vous sembler bien superficielles, s'excusa Margaret. Mais nous n'avons pas l'habitude des voyageurs.
- Je peux le comprendre. Vous êtes Phèdre Poldark, c'est cela ? dit-il en se tournant vers la concernée. Votre retour a engendré bien des discussions, et vous êtes d'ici. Je ne peux qu'imaginer la surprise qu'a provoqué mon arrivée.
- Vous avez entendu parler de moi ? s'étonna Phèdre.
- Vous semblez être un mystère pour cette ville.Phèdre rougit violemment, la tête baissée. Elle n'était pas populaire ici. Elle avait passé son enfance recluse dans la manoir de son cousin, n'allait que rarement à la messe, et lorsqu'il prenait à une riche femme et à ses filles l'envie de lui rendre visite, sa timidité maladive l'avait empêchée de nouer des liens avec d'autres personnes que sa famille.
Dieu merci, les années qu'elle avait passé en France l'avait transformée, au point qu'elle avait oublié la réputation qui l'entourait ici.
L'homme dut se rendre compte qu'il avait touché une corde sensible, car il lui prit la main et s'inclina.
- Je vous parle de ragots et je n'ai même pas la décence de me présenter. Je suis Aaron Townsend, je suis heureux de faire enfin votre connaissance.
- Moi de même Monsieur, sourit Phèdre en le regardant se relever.
- Well, I'll leave you to it, sourit Margaret en s'éloignant du duo.•_•_•_•_•_•_•_•_•_•_•
Hello tout le monde !Oui je sais, ça fait plus d'un mois que je n'ai rien posté, mais j'ai eu beaucoup de choses à gérer pendant ces vacances et ça ne va pas s'arrêter de sitôt 😅 Aussi, j'étais très peu inspirée et dans un très mauvais mood, mais ça va un peu mieux maintenant (la preuve j'ai écrit ce chapitre)
Je ne sais pas quand sortira le prochain chapitre, certainement dans deux semaines, et je planifierai à ce moment là le rythme de publication.
En tout cas, le prochain chapitre fermera l'arc de la Lune et god j'ai hâte d'avoir vos avis et commentaires sur le final ☺️
Prenez soin de vous 💖
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𝑺𝒊𝒏𝒈𝒖𝒍𝒂𝒓𝒊𝒕𝒚
FanfictionPhèdre Poldark n'aurait jamais pensé qu'elle retournerait un jour vivre en Angleterre. Mais suite à un fâcheux incident, qu'elle compte bien garder secret, elle se retrouve obligée de quitter sa chère France pour vivre chez son cousin Francis. Mais...