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Francis s'attendait à devoir se battre contre une horde d'hommes avant de pouvoir récupérer Camille. Sa cousine l'avait prévenu, s'il lui arrivait la moindre chose, elle n'hésiterait pas à se venger, et sur ce point, il la croyait très bien. Pourtant, ce fut tout le contraire qui arriva lorsqu'elle débarqua sur la terre ferme. Tous ceux qui descendaient du bateau lui glissaient quelques mots, sans la moindre trace de haine ou de colère. Il ne comprit pas ce qu'avait pu faire la jeune fille pour s'attirer leur grâce, jusqu'à ce qu'il remarque une autre femme derrière elle, qui foudroyait tout le monde du regard. Elle finit par croiser le sien et elle haussa un sourcil, un air moqueur au visage.

- Êtes-vous Francis ? s'écria-t-elle, effrayant Camille au passage.
- Oui, répondit-il en haussant la voix par dessus le vacarme qui s'élevait dans les rues. Et vous êtes ?
- L'invitée surprise !
- Mary, soupira Camille, tout le monde te regarde.
- C'est parce qu'ils n'ont pas l'habitude de voir de filles aussi belles que moi.

Camille leva les yeux au ciel, attrapa son bras, et la traîna derrière elle jusqu'à ce qu'ils arrivent face à Francis. Elles exécutèrent une révérence parfaite, et Francis en profita pour les détailler. Ce qui lui sauta aussitôt aux yeux fut l'énergie que dégageait les deux femmes. Tandis que Camille semblait être la douceur incarnée, Mary semblait bouillonner sur place. Celle-ci fut la première à se relever et elle s'exclama aussitôt :

- Quand pourrons-nous voir Phèdre ? J'ai l'impression que je ne l'ai pas vu depuis une éternité, j'ai tellement de choses à lui raconter...
- Puis-je d'abord ce que vous faites ici ? Phèdre m'avait parlé d'une seule personne.
- Je ne pouvais décemment pas laisser Camille partir toute seule dans un pays inconnu ! s'écria Mary, indignée. J'ai supplié le père de Phèdre de me laisser partir avec elle, il a accepté, et me voilà !

Francis hocha la tête, satisfait de sa réponse. Il chercha des yeux quelconque bagage qu'il pourrait porter, mais il se rendit compte que les jeunes femmes n'avaient chacune qu'un bagage, qui semblait bien petit.

- Phèdre s'occupe de tout, ne vous inquiétez pas pour nous, promit Camille en voyant le regard qu'il portait à son sac.
- Alors, suivez-moi. Une voiture nous attend, nous arriverons à Trenwith dans une heure.
- Phèdre sera là pour nous accompagner ? demanda Mary.
- Ma cousine a été retenue pour d'autres obligations, mais croyez-moi, vous serez les premières informées de son retour.

De son côté, Phèdre venait tout juste d'entrer dans le salon, quand son regard s'arrêta aussitôt sur la robe écarlate que portait Caroline Penvennen.

- C'est du velours, murmura-t-elle à James, qui se tenait juste à côté d'elle. Cette robe a dû lui coûter une fortune.
- Mademoiselle Penvennen est l'héritière de sa famille, je ne suis pas étonné qu'elle ait les moyens de ses prétentions...
- Vous êtes mesquin, grommela sa compagne. Regardez ses bijoux...
- Vous êtes jalouse ?

Ils échangèrent un regard et Phèdre le taquina :

- Si je parviens à me trouver un homme riche, ce sera bientôt ma vie.

Elle lâcha son bras pour rejoindre Elizabeth, qui discutait avec Ray, l'oncle de Caroline. La soirée venait à peine de commencer, mais il fallait qu'elle trouve une personne assez connue pour la présenter au reste de la salle. Elle lança quelques regards autour d'elle, curieuse, lorsque ses yeux s'arrêtèrent sur Margaret, qui discutait avec James. Oubliant toutes ses résolutions, Phèdre se rapprocha d'elle, un immense sourire aux lèvres.

- Margaret ! Je suis tellement désolée de ne pas avoir pu discuter avec toi la dernière fois. Mon esprit était occupé par... autre chose, s'excusa-t-elle en se remémorant son état la dernière fois qu'elles s'étaient vu. Tu m'as tellement manqué, j'ai tellement de choses à te raconter...
- Je suis très heureuse de vous revoir mademoiselle. Mais si vous voulez bien m'excuser, je suis attendue ailleurs.

Le ton calme et réservé de son amie lui fit l'effet d'une douche froide. Elle la regarda s'éloigner, et elle se tourna vers James, inquiète.

- Je l'ai blessée ?
- Je ne pense pas. C'est une femme fière...
- Qui a des sentiments, lui rappela sa compagne. Peut-être que je devrais d'abord lui envoyer une lettre... Et si elle me détestait parce que je ne lui ai justement pas envoyé de lettres ? Oh mon dieu, tout est de ma faute.
- Phèdre, calmez-vous...
- Comment se passe votre soirée ? fit une voix dans leur dos.

Ils se retournèrent pour se retrouver face à George et un autre homme. Phèdre rougit et leur fit une révérence, sans se douter des yeux gourmands du second homme sur son décolleté. Un regard que James ne manqua pas de remarquer, et l'habitude lui fit avancer d'un pas pour se placer devant sa maîtresse. George le fusilla du regard, mais James ne réagit pas. Lorsque Phèdre se releva, George montra son compagnon et le présenta :

- Voilà le révérend Osborne Whitworth.
- C'est un plaisir de vous rencontrer, fit celui-ci en baisant la main de la jeune femme. Warleggan m'avait parlé de vous, mais je n'imaginais pas que vous seriez aussi belle.
- Vous aurait-il dit que j'étais laide ? rétorqua Phèdre sans se départir de son sourire polie.
- Oh non, bien au contraire. Je n'imaginais pas qu'un tel ange puisse exister sur terre.

Osbourne lui lâcha enfin la main et Phèdre l'essuya discrètement sur sa jupe. Elle se tourna vers George et prit une voix affectée :

- Je crois bien Monsieur, sans vouloir m'avancer, que vous êtes proche de Mademoiselle Vosper, ai-je tort ?

Osbourne faillit s'étouffer avec sa salive, et son cas s'empira lorsqu'il se rendit compte que James ne le quittait pas des yeux. Les deux autres ne semblaient cependant pas se préoccuper de lui.

- Non, cela est vrai, répondit George, les sourcils froncés. Pourquoi cela ?
- J'aimerai... si ce n'est pas trop vous demander... Si vous pouviez parler en ma faveur. Margaret est ma sœur de lait, j'ai grandi avec elle, et nous avons été séparées lorsque j'ai quitté les Cornouailles. Nous avons rompu tout contact depuis et j'ai peur qu'elle m'en veuille. J'ai tenté de lui parler, elle est partie. Vous êtes mon seul espoir.

Phèdre était très loin de se douter qu'elle venait de faciliter le travail de James et de George. Celui-ci s'inclina respectueusement devant elle et lui promit :

- Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour vous mademoiselle.

Phèdre le remercia avec profusion, et bientôt, les deux hommes s'éloignèrent, la laissant seule avec James.

- Quel homme exécrable.
- Arrêtez, gronda Phèdre, George n'est pas aussi...
- Je parlais d'Osbourne.
- Nous sommes d'accord sur ce point !
- La façon dont il vous regardait, commença James.
- Quel homme porterait une veste en soie et une chemise en lin ? fit Phèdre en même temps. Quel mauvais goût...
- Pardon ? s'écrièrent-ils en chœur.

James secoua la tête, désespéré.

- J'ai besoin d'un verre.
- Ne vous inquiétez pas, vous avez encore du temps devant vous, la soirée vient à peine de commencer.

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Hey guys !
Juste une rapide apparition pour vous dire que je passe de un chapitre par semaine à un chapitre toutes les deux semaines. Ils arriveront toujours le jeudi, sauf problème.

Enjoy !

(Aussi, Mary n'était pas prévue au programme, mais elle mérite tout l'amour du monde)

𝑺𝒊𝒏𝒈𝒖𝒍𝒂𝒓𝒊𝒕𝒚Où les histoires vivent. Découvrez maintenant