Paris, 1783
James regrettait de ne pas avoir accepté la proposition de sa nouvelle maîtresse.
L'adolescente était assise à côté de lui, et lui montrer maintenant différents points de broderie.
- Les points de croix sont très faciles à faire, mais ils ne sont pas particulièrement beaux, et très grossiers. C'est pourquoi il est préférable d'utiliser...
- Phèdre, je pense que James est en train de saturer, plaisanta Mary, qui nettoyait les étagères à l'autre bout de la pièce.
- Il l'a cherché, se défendit sa maîtresse.Pourtant, elle déposa sa toile et son aiguille sur la table, avant de s'enfoncer dans le sofa. Elle regarda le ciel bleu par la fenêtre et soupira :
- Quelle tristesse de ne pas pouvoir sortir. J'aurai voulu accompagner Evangeline au marché.
- Vous savez aussi bien que moi que ce n'est pas possible, la rappela James.Phèdre se renfrogna, et une servante mit un terme à la discussion.
- Mademoiselle, votre professeur de piano est arrivé.
- Bien, j'arrive. A tout à l'heure vous deux ! s'écria-t-elle en sortant de la pièce.Mary et James échangèrent un regard avant d'éclater de rire.
- Elle est toujours comme ça ?
- Oh soyez heureux, elle vous ménage encore, sourit Mary.
- Seigneur !Le valet profita de son moment de répit pour observer la pièce. Plusieurs peintures étaient accrochées au mur, et il reconnut sans peine le père de Phèdre, ainsi qu'Evangeline.
- Phèdre n'a pas de tableau ?
- Non, elle a décidé de ne pas s'en faire peindre un.
- Pourquoi ?
- Une histoire avec sa mère j'imagine. Elle n'a jamais voulu nous donner la raison exacte, et madame ne l'a jamais forcée.
- Evangeline et Phèdre se sont disputées à ce sujet ?Mary se retourna pour regarder l'homme, un sourcil levé, avant que la réalisation ne la frappe de plein fouet.
- Madame n'est pas la mère de Phèdre. Elle est sa belle-mère. Monsieur ne vous en a pas parlé ?
- Il n'a pas eu l'air de juger cela utile, se renfrogna James. Vous étiez déjà au service de Phèdre à ce moment là ?
- Oh non, je suis arrivée en même temps qu'elle dans la maison. Son père et elle ont emménagé en France pour qu'il puisse se marier avec madame.
- C'est très récent... Quand est-ce que sa mère est morte ?
- A sa naissance.
- Oh.James mordit sa lèvre, gêné. Il ne s'était pas attendu à cette réponse.
- Est-ce pour ça que son père est aussi protecteur ?
- J'imagine. La mort de sa première femme était tellement inattendue. Ce genre d'événements vous traumatise à jamais. Il ne lui restait plus que sa fille, alors imaginez s'il la perdait elle aussi.
- Mais la surprotéger pourrait lui faire plus de bien que de mal.
- Sur ce point, nous sommes tous d'accord. Madame essaye toujours de convaincre son père de la faire sortir aussi souvent que possible. Mais depuis que vous êtes arrivé...
- C'est impossible, termina James.
VOUS LISEZ
𝑺𝒊𝒏𝒈𝒖𝒍𝒂𝒓𝒊𝒕𝒚
FanfictionPhèdre Poldark n'aurait jamais pensé qu'elle retournerait un jour vivre en Angleterre. Mais suite à un fâcheux incident, qu'elle compte bien garder secret, elle se retrouve obligée de quitter sa chère France pour vivre chez son cousin Francis. Mais...