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Jamais il n'avait fait aussi beau en Cornouailles. Le soleil couchant colorait le ciel de diverses teintes de rose, et se reflétait sur la mer agité qui s'écrasait aux contrebas des falaises. Un autre jour, James aurait sûrement adoré contempler le paysage le temps de son voyage.
Pourtant, ce n'était pas le ciel que le jeune homme regardait, mais la passagère qui s'était écrasée contre son épaule quelques heures auparavant, et qui n'avait pas bougé depuis. Les cahotements incessants de la voiture ne l'avait pas réveillée, et James finit par poser sa tête contre la sienne. Un peu de repos ne ferait pas de mal à sa protégée, elle qui allait bientôt se confronter à un monde qui ne lui voulait que du mal.
Son père avait été formel : il ne voulait pas que sa fille soit au courant de toutes les intrigues auxquelles étaient liés ses cousins. Phèdre devait se reposer, non pas se rendre encore plus malade qu'elle ne l'était déjà.
James n'avait pas osé contredire son maître, mais il savait que tôt ou tard, la jeune fille serait la première à se retrouver empêtrée dans des situations impossibles. Son rôle n'était pas de l'en empêcher -il se savait incapable de le faire- mais de retarder ce moment le plus possible.
- C'est magnifique.
James se redressa pour observer le visage candide de la passagère, tourné vers la fenêtre. Des mèches de cheveux bruns s'étaient détachées de sa queue haute, et lui tombaient devant les yeux. Elle les ramena derrière son oreille avec un sourire.
- J'avais oublié à quel point les Cornouailles m'avait manqué, soupira-t-elle, la tête toujours posée sur l'épaule de son compagnon. Sommes-nous bientôt arrivés ?
- Plus qu'une heure, mademoiselle, et vous pourrez vous reposer. N'oublier pas ce que le docteur vous a dit...
- Comment pourrais-je l'oublier ? Du repos et l'air marin pour me donner des forces, un verre de rhum si je me sens défaillir... Comme si cela allait marcher.
- Vous doutez de votre docteur ?
- Il n'est bon qu'à me vider de mon sang, je pense que je m'en sortirai mieux sans lui.Elle poussa un soupir dépité, et James l'attira contre lui. Elle plongea son regard dans ses yeux bleus et fit une moue enfantine.
- Pourrais-je au moins sortir en ville avec Verity ? J'ai tellement de choses à lui raconter, et je veux savoir tout ce qu'il s'est passé pendant mon absence. Beaucoup de choses changent en sept ans.
- Alors je tiens à vous accompagner. Si vous...
- Il ne m'arrivera rien James, je vous le promet.Phèdre lui fit ses yeux de biche et serra son bras, l'air angélique. Son valet masqua son sourire du mieux qu'il put, et attrapa son menton pour rapprocher leurs visages. Comme il l'attendait, Phèdre sursauta et se dépêcha de reculer à l'autre bout de la banquette.
- Vous ai-je effrayé ? s'amusa-t-il en voyant les joues de la jeune fille s'empourprer.
- Vous êtes méchant !
- Et vous idiote de penser que vous pourrez m'amadouer comme ça.
- Pourtant, Jennie le fait tout le temps et ça marche.
- Désolée de vous décevoir mademoiselle, mais ça ne marche pas avec vous. Vous êtes l'héritière de la famille Poldark, non pas une fille de cuisine.Phèdre fit la moue et reporta son attention sur la fenêtre.
- J'aurai aimé que nous soyons plus rapide. Attendre demain pour revoir ma famille est insoutenable. Plus je me rapproche d'eux, plus ils me manquent.
- Étiez-vous proche de vos cousins ? demanda James, curieux.Il était arrivé à son service un an après son arrivée en France. Il ne connaissait rien de sa vie à Cornwall, et elle n'abordait pas souvent le sujet. Elle finissait toujours par plonger dans une profonde léthargie, et personne ne pouvait l'en sortir.
Pourtant, elle ne se referma pas. Peut-être était-ce parce qu'elle était de nouveau chez elle, mais Phèdre appuya son dos contre la banquette et sourit :
- J'étais très proche de Francis et Verity. Je passais toutes mes après-midi avec eux, à jouer dans les champs. Et puis, ils ont grandi... Je suis beaucoup plus jeune qu'eux, Verity et moi avons dix ans de différence.
- Et Ross ?
- Ross a toujours était le genre de personne qui apprécie la solitude. Je n'arrive pas à croire qu'il se soit marié, sourit la jeune fille avec un petit rire. Je pensais que ce jour n'arriverait jamais.
- Parce qu'il était un célibataire endurcie ?
- Parce qu'il était amoureux d'une autre.James fronça les sourcils et sa maîtresse hocha doucement la tête en le rassurant :
- Il y a beaucoup de choses dont je dois vous parler, mais chaque chose en son temps. D'abord nous arrivons à Trenwith, je vous présente tous les membres de ma famille, et lorsque vous pourrez enfin mettre des noms sur leurs visages, je reprendrai tout à zéro.
- Bien mademoiselle.Phèdre appuya sa tête contre l'épaule de l'homme, et s'endormit presque aussitôt. James caressa sa joue, pensif. Il avait un mauvais pressentiment, et sachant qu'il allait bientôt se retrouver avec les cousins Poldark au complet, il ne doutait pas qu'il s'agissait plus que d'une impression.
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Hello tout le monde !Juste une note d'auteur rapide pour vous remercier d'avoir décidé de lire cette histoire. Il s'agit d'une fanfiction sur l'univers de Poldark, une série que vous pourrez trouver sur Netflix (ou sur un site de streaming j'imagine).
Si vous avez des remarques, n'hésitez pas à m'en faire part, ce me permettre de me corriger et d'améliorer l'histoire et mon écriture en général.
Il n'y aura pas de rythme de publication régulier (sorry ^^')
Love u all 💖 Enjoy !
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𝑺𝒊𝒏𝒈𝒖𝒍𝒂𝒓𝒊𝒕𝒚
FanfictionPhèdre Poldark n'aurait jamais pensé qu'elle retournerait un jour vivre en Angleterre. Mais suite à un fâcheux incident, qu'elle compte bien garder secret, elle se retrouve obligée de quitter sa chère France pour vivre chez son cousin Francis. Mais...