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Les rues de Bodwin étaient agitées, et les cris de la foule amassée dehors parvenaient toujours aux oreilles de Phèdre, même avec les fenêtres fermées.
- Nous avons eu de la chance d'avoir une chambre, dit-elle en posant sa valise sur le seul lit que possédait la pièce.
- Allons-nous devoir tirer à la courte paille pour savoir qui dormira où ? s'amusa James, qui avait posé ses affaires contre un mur.
- Vous savez que vous êtes toujours le bienvenu dans mon lit.Le duo échangea un regard, et James eut un sourire en coin.
- Quelle audace mademoiselle, à croire que l'air des Cornouailles vous monte à la tête.
- Et vous mon cher, ne devriez-vous pas refuser mes avances ? s'outra Phèdre en riant.
- J'imagine que je dois encore profiter de vous et votre attitude dévergondée avant que votre mariage ne m'en empêche.
- Parce que vous pensez que mon mariage changera quoi que se soit ?Le ton léger de la jeune femme fit crisper James. Il voulut répondre, mais Phèdre était déjà passée à autre chose.
- Que de bruit dehors, qu'est-ce qu'il se passe ? Est-ce le procès de Ross qui cause autant d'agitation ?
- Ce sont les élections mademoiselle.
- Oh, grimaça Phèdre, quelle horreur.
- Si vous vous intéressiez à la politique, je suis sûr...
- Je n'ai aucun attrait pour la politique James. C'est un domaine réservé aux hommes, qu'on le laisse aux hommes.
- Vous semblez bien vindicative, s'amusa son valet en la regardant disparaître dans une autre pièce avec une robe dans ses bras.
- J'attends de voir à quel moment les hommes vont sombrer dans le chaos, répliqua la voix de Phèdre. S'ils refusent de laisser une place aux avis des femmes, qu'ils affrontent les conséquences seuls.Elle ressortit quelques minutes plus tard avec une robe rose pâle, beaucoup plus simple que ce qu'elle portait habituellement.
- Sortons maintenant, je dois trouver George.
- Vous pensez qu'il est déjà ici ?
- Les élections, sourit Phèdre en ouvrant la porte. Bien que je hais ce genre d'événements, je suis sûre qu'il doit être plus enclin que moi à s'y rendre.A peine furent-ils sortis, elle sentit la main de James serrer la sienne avec force. Elle n'eut pas le temps de lui demander ce qu'il se passait, la voix d'un homme les arrêta net :
- James !
Un homme blond s'avança vers eux, les bras grands ouverts, les yeux braqués sur le valet. Un immense sourire apparut sur le visage de celui-ci et il s'écria :
- Dwight !
Phèdre resta un moment sans voix en voyant les deux hommes se prendre dans les bras. Voilà qu'elle rencontrait enfin le fameux Enys Dwight, un des meilleurs médecins existants selon James. Il était désintéressé, altruiste et sa clientèle était presque entièrement composée de personnes pauvres, à qui il ne faisait payer aucun honoraire. James lui avait souvent parlé de lui, et des mois qu'ils avaient passé ensemble en Amérique pendant la guerre d'Indépendance, bien avant qu'il ne rentre au service de la jeune femme.
Elle attendit patiemment alors qu'ils discutaient avec engouement. James finit par prendre la main de la jeune femme pour l'inclure dans la conversation.
- Je te présente ma maîtresse, Mademoiselle Phèdre Poldark.
- C'est un honneur de vous rencontrer Monsieur, James m'a beaucoup parlé de vous.
- Et Ross m'a fait votre éloge très chère, sourit l'homme.Phèdre rougit. Il était rare qu'elle trouve un homme magnifique : certains étaient beaux, d'autres mignons. Mais Dwight était clairement un ange qui était tombé du ciel. Une aura de gentillesse semblait l'entourer et la jeune femme ne put sortir le moindre mot pendant le reste de la conversation, James s'occupant de répondre à sa place. Elle finit cependant par se reprendre lorsque le sujet du procès fut abordé.
- Comptez-vous y assister ? lui demanda Dwight, un air soucieux au visage.
- Je suis là pour ça. Je ne compte pas laisser tomber Ross.
- Vous accompagnez Francis ?
- Il ne sait pas que je suis ici, avoua Phèdre. Et j'aimerai que cela ne se sache pas.
- Je comprends, s'amusa l'homme, je ne vous ai donc jamais rencontré. Mais je crains ne pouvoir plus longtemps, j'ai été appelé pour une affaire urgente.Dwight s'inclina face à la jeune femme, offrit un dernier sourire à James, et s'en alla, laissant un duo sans voix. Ce fut Phèdre qui brisa le silence.
- James, après tout ce temps passé à me parler de lui, vous auriez peut-être pu insister sur le fait que cet homme est un dieu grec !
- Comme si je ne vous l'avais pas dit, souffla son valet en roulant des yeux.
- Et ses yeux ! Est-ce légal d'avoir des yeux aussi beaux ? Ils sont du même bleu que l'océan.
- Devrais-je commencer à être jaloux de l'attention que vous lui portez ?Phèdre se tourna pour examiner le visage de son compagnon. Malgré son sourire, sa question avait sonné comme un avertissement. Sa maîtresse le rassura aussitôt en prenant sa main.
- Vous n'avez aucun souci à vous faire. Je vous le promets.
Elle se rapprocha de lui pour le prendre dans ses bras, lorsqu'une voix résonna dans le couloir :
- Suis-je en train d'interrompre quelque chose ?
Phèdre sursauta et poussa James loin d'elle. Celui-ci se cogna contre le mur et le nouveau venu ne put que pouffer de rire. Il s'arrêta en voyant le regard noir que lui jeta l'homme.
- Désolé, je peux toujours repasser...
- Au point où nous en sommes, grommela James. Qu'est-ce qu'il y a Catesby ?
- Je viens porter un message de George Warleggan à Mademoiselle Poldark.
- Hold on, qu'est-ce qu'il se passe ? demanda Phèdre à James, perdue. Vous vous connaissez ?
- Je vous présente Catesby, mon compagnon de boissons quand je suis en ville. Il s'avère qu'il est le majordome de George Warleggan.Phèdre prit une grande inspiration et finit par soupirer. Elle n'avait pas la force de se battre avec James, devant un parfait inconnu de plus. Elle finit donc par se retourner pour faire face à Catesby, un grand sourire aux lèvres.
- Alors quel est votre message ?
- George est allé voir Ross pour lui proposer son aide. Il a refusé.Un silence s'abattit sur le groupe, très rapidement interrompu par la voix claire de Phèdre.
- Je vais le tuer.
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𝑺𝒊𝒏𝒈𝒖𝒍𝒂𝒓𝒊𝒕𝒚
FanfictionPhèdre Poldark n'aurait jamais pensé qu'elle retournerait un jour vivre en Angleterre. Mais suite à un fâcheux incident, qu'elle compte bien garder secret, elle se retrouve obligée de quitter sa chère France pour vivre chez son cousin Francis. Mais...