Chapitre 15: Assumer

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Victoire Hannigan


Papa : Je vais être grand-père ?


Je regarde mon père qui s'avance encore un peu plus vers moi. Je vois ensuite Mathieu se lever et partir de la pièce. Il prend soin de bien fermer la porte et mon père s'approche de moi et s'assoie sur mon lit à mes côtés. Je n'ose même pas le regarder. Je suis terrifiée. Il pose ses mains sur les miennes avant de me forcer à le regarder. Je lève difficilement les yeux vers mon père. 


Moi : Je... Je suis désolée de te décevoir de la sorte... Je...

Papa : Vic... Tu ne me déçois pas.

Moi : C'est vrai ?!

Papa : Bien sûr que oui. Je sais que vous n'êtes pas ensemble avec Hugo mais je sais que vous partagez de sentiments forts l'un pour l'autre même si vous ne vous l'avouez pas. Ce n'est pas anodin ce qui s'est passé. Il tient énormément à toi et toi tu tiens beaucoup à lui. Oui ce bébé est conçu hors relation mais n'empêche qu'Hugo sera là pour vous deux. Il a toujours voulu une famille et je crois que tu es la meilleure personne pour lui offrir cela. Tout le monde en a pris conscience sauf vous. Un jour ça viendra, j'en suis certain. Mais pour le moment, tu devrais aller le voir. Il faut lui dire.

Moi : On n'a pas une relation banale Hugo et moi. Ça a toujours été ambigu mais notre amitié forte a fait qu'on ne pensait jamais aux conséquences et que pour nous, c'était normal de se prendre dans les bras, de dormir ensemble, de s'embrasser la joue. Mais aujourd'hui ça a changé. On ne sera plus jamais que des amis et j'ai peur qu'il s'éloigne à cause de ça.

Papa : Il ne va pas s'éloigner. Il sera là pour toi et le bébé. Je connais Hugo et toi aussi tu le connais. Tu sais qu'il n'est pas du genre à ne pas assumer. C'est pour ça qu'il faut que tu ailles le voir.

Moi : Ouais... Je... Je vais y aller. Merci papa d'être là.

Papa : C'est normal ma chérie.

Moi : Je peux te demander quelque chose ?

Papa : Je t'écoute.

Moi : J'aimerai qu'aux yeux de la loi et qu'aux yeux de tous, je sois reconnue comme ta fille. Je veux qu'il y ait des traces de ta paternité.

Papa : J'en serai ravie. Dès mon retour en France, j'irai au tribunal faire tout ça et s'il faut faire des tests pour prouver que tu es ma fille, on les fera.

Moi : Génial.


Je souris à mon père avant de le prendre dans mes bras. On se sépare au bout de quelques minutes et il se lève pour me laisser me préparer pour aller voir Hugo. J'ai peur même si au fond je sais que mon père a raison. Je soupire avant de prendre mon portable et de quitter mon appartement sans rien dire. Je prends ma voiture et me dirige vers la maison du gardien de but. Une fois devant cette dernière, je coupe le contact et je reste dans ma voiture pendant dix minutes. Je me fais tous les scénarios possibles et inimaginables. Je finis par sortir et me diriger vers la porte d'entrée du brun. Je sonne et il vient m'ouvrir. Il n'a pas l'air d'être dans son assiette. Il me fait entrer mais ne dit rien. On va dans son salon. Il ne m'a même pas décroché un seul sourire. Il fuit mon regard. C'est mal barré. Mais je sens qu'il y a autre chose.


Moi : Qu'est-ce que tu as ? Je vois bien que quelque chose ne va pas et qui n'est pas en rapport avec moi.

Fratrie // Hugo Lloris Où les histoires vivent. Découvrez maintenant