bonne année

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à deux doigts de l'extase (sans mauvais jeu de mot), j'entends qu'on sonne à la porte et je maudis d'emblée la personne qui se trouve derrière.

déjà qui pourrait sonner à cette heure un soir de réveillon ?

je reste un temps immobile et attend que le visiteur incongru s'en aille. j'ai pas le temps de faire du social, et puis je commence à être frustrée. mais ça insiste, alors je commence à m'énerver.

je soupire, remets ma culotte et m'enroule de mon plaid avant d'aller ouvrir.

dans le judas, j'y vois un homme avec une casquette. au fond de moi j'espère que c'est ken, mais dans ma tête que ce soit lui ou pas, il me fout la haine de m'avoir dérangé dans ma séance détente.

— oh bien ou bien ?

évidemment t'avais vu juste.

il me tend sa main droite et je réfléchis une fraction de seconde à la main qui m'a servi à...

— cache ta joie, dit-il dans un sourire.

je finis par lui tendre la main et enlace la sienne. tranquille c'était la gauche.

— je suis... fatiguée.

sur ces mots je me décale pour le laisser entrer.

— y'a personne ici, tu sais. dis-je en regagnant le canapé.

— ouais je sais... enfin je pensais pas que tu serais là.

— désolée d'avoir gâché tes plans, alors.

— nan tranquille, c'est bien aussi.

il prend place sur un des canapés adjacents et un léger silence s'installe avant que je ne reprenne :

— tu vas pas chez deen ?

il soupire.

— nan j'étais pas chaud, j'avais envie d'être un peu seul... mais je voulais pas rester chez moi.

j'acquiesce en silence.

— et toi ? il demande.

— pareil.

c'est pas tellement logique étant donné que j'habite ici mais flemme d'engager des explications sans fin.

— tu veux des chips ? je propose.

— vas y fais péter.

je lui lance le paquet qu'il attrape au vol.

— tu regardes quoi ?

c'est la discussion la plus stérile qu'il m'ait été demandée de vivre.

— chut, là.

— t'es sérieuse ?

je ne réponds pas. je suis un peu absente.

je ne sais pas si je suis hyper contente de sa présence.

rien à voir avec le personnage, c'est plus ce qu'il dégage.

ça m'intimide.

je me lève alors pour rejoindre la cuisine sans aucune raison particulière. ça me saoule de l'admettre mais je ne suis pas très à l'aise. quelle était la probabilité pour qu'il choisisse d'être seul chez doum's le 31, comme moi-même je l'ai planifié ?

arrêtes ça kamiya, tu vas commencer à te faire des films...

c'est quand même une putain de coïncidence.

— tu... veux une bière ? j'élève la voix pour qu'il m'entende.

il répond par la positive, j'en sors deux du frigo et les décapsule, pendant que ma conscience improvise une compilation de scènes dirty entre lui et moi.

ShinkūOù les histoires vivent. Découvrez maintenant