ok, kamiya, inspire, expire.
c'est pas mon esprit tordu et désespéré qui me joue des tours cette fois. il y a des témoins ?
il boit une gorgée de sa bière et se concentre sur la série. j'ose pas trop répliquer mais c'est plus fort que moi.
— tu te fous de moi ? dis-je en rigolant, avoues ?
il me regarde.
— nan, j'suis sérieux.
— genre, moi, j'suis ton style de meuf ?
— nan, t'es pas mon style de meuf. mais ouais, tu m'attires.
son honnêteté me déconcerte. même moi, la go la plus cash du périmètre.
qu'est-ce qu'on est censé dire à ce moment là ? c'est déroutant mais à la fois, j'ai envie de connaître le fond de sa pensée, depuis le temps que ça me travaille.
— mais pourquoi tu m'as rien dit ? je demande alors, plus sérieusement.
— j'sais pas gros, c'est pas des choses qui se disent comme ça. j'aurais dû faire quoi ?
— me prendre entre quatre yeux et me le dire ?
me prendre tout court, aussi. à ta guise.
il rigole.
— on n'est pas tous comme toi... dit-il, taquin.
et c'est ce que j'aime chez toi. que tu sois totalement différent de moi.
— et moi je me demande pourquoi tous les mecs sont pas comme toi, dis-je sincèrement.
— comment ça ?
— intéressants, à l'écoute, drôles, sincères...
sexy à mort.
— tu flattes mon égo, mademoiselle.
— nan mais c'est vrai, les mecs de nos jours c'est des flans. une bistouquette ambulante et complètement éteinte.
il éclate de rire.
— tu me saoules avec tes expressions, là.
— pourquoi t'as pas de meuf, toi ?
il soupire, pensif.
— j'ai pas le temps pour ça.
un ange passe, il reprend.
— si je me pose avec quelqu'un c'est pour quelque chose de sérieux, et là j'ai pas de temps à consacrer pour quelqu'un. je préfère rester seul que de faire du mal bêtement, tu vois.
— c'est noble de ta part.
— et toi ? il demande.
je souris malgré moi.
— alors moi j'ai beaucoup de temps à consacrer mais...
je fais mine de réfléchir alors que c'est parfaitement clair.
— j'en ai un peu marre d'être déçue en permanence.
on se concentre tous les deux sur la télé au moment où light et l se rencontrent.
— j'ai pas l'impression d'être faite pour ça, je rajoute après un moment.
— t'as juste pas trouvé la bonne personne.
— ouais, mais je me dis que c'est peut-être moi, qui suis pas la bonne personne. je suis...
je m'interromps quand je me rends compte que je vais un peu trop me livrer et que ce n'est pas le but de cet échange.
