mai 2016
je fixe l'écran de mon ordinateur avec stupéfaction et émets un « wesh » qui parvient aux oreilles de marguerite.
— qu'est-ce t'as ?
— je comprends pas, les commandes ont triplé depuis hier.
elle sourit.
— depuis que ken et les gars ont fait la promo des réassort, on est en rupture de stock.
— ouf... je souffle.
le mois d'avril est passé à une vitesse folle, et le mois de mai s'entame plutôt bien aussi. je donne coeur et âme au boulot, l'activité est en hausse et tout le monde est aux anges. du coup je m'accorde très peu de répit, et on va dire que c'est pas plus mal.
j'ai plus trop de news du brun, on s'appelle de temps à autres pour se raconter nos vies mais ça s'arrête là. on s'est vus une fois chez snz aussi, mais il n'a le temps de personne lui maintenant.
ça m'a piquée au début mais je suis contente pour lui, qu'il fasse ce qu'il lui rend heureux, qui ne rêverait pas de faire ça. moi la première j'ai décidé de franchir le pas et de me lancer à nouveau dans mes look book instagram avec les dernières pièces qu'il me reste. doum's, deen et sana sont chauds pour qu'on se capte cet après-midi. c'est pour ça que je mets les bouchées doubles ce matin pour avancer au maximum et avoir moins à faire demain.
mon téléphone sonne, je regarde, je ne connais pas.
l'écran m'indique un préfixe +81 qui ne me rassure pas du tout. j'ai coupé les ponts avec toutes les personnes qui ont croisé ma route au japon, et je ne vois pas qui ça peut bien être maintenant.
j'espère que c'est pas tony qui force... j'ai pas d'énergie à mettre sur son cas.
la matinée passe et je quitte finalement la miss pour rejoindre les gars pas loin de chez doum's. il y a un spot pas mal où je me voyais bien shooter. j'achète un sandwich sur la route et arrive pile à l'heure sur les lieux.
doum's arrive un poignée de minutes après, on se tcheck et je l'inspecte.
— wesh, c'est quoi cette tenue ? je demande en louchant sur sa chemise multicolore.
— tu m'as dit de m'habiller coloré !
— y'a coloré et coloré frelon.
— t'es pas contente c'est pareil.
il tship et je lève les yeux au ciel. tant pis, on fera avec son vieux flow.
je sors une paire de lunettes céline et les lui tend. il éclate de rire.
— elles vont grave pas m'aller.
— c'est pas grave, la photo sera iconique, crois moi.
il est pas convaincu mais se prend au jeu. on fait quelques essais et entre temps deen et sana débarquent dans le parc.
— c'est quoi ce flow de tarlouze là, hurle le papi en voyant mam's.
— ta soeur toi, tu connais rien au style, la vérité.
— bref, je l'ai joué sobre, j'espère que ça va le faire ?
j'hoche la tête en le tcheckant et claque une bise à la brunette qui l'accompagne. elle s'est donnée au max niveau make up, ça me touche même si elle n'était pas obligée.
je leur montre en deux deux ma petite collection. l'idée de faire un look avec la pièce qui correspond le mieux. j'ai plus de pièces pour meuf que pour mecs, mais en vérité certaines peuvent très bien être mixtes.