prémices de troubles

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quand on arrive à lesbos, c'est comme si on avait changé d'espace temps. on a quitté le vent froid de paris pour une douce brise iodée, et on est arrivés pile poil pour la golden hour.

on se barre en vitesse de l'aéroport une fois sortis de l'avion, l'avantage de n'avoir qu'un bagage cabine, puis un van nous attend à la sortie. j'ai l'impression que pour un plan de dernière minute, ils sont plutôt bien organisés ces pélos.

— donc là, on va où ? je demande, une fois dans l'habitacle.

— dans une baraque qu'on a l'habitude de louer quand on est là, répond ken.

— une dinguerie kami, t'es même pas prête.

de toute façon depuis ce matin je suis pas prête.

on discute les dix minutes qui nous séparent de ladite maison. quand je descends du van, j'ai le souffle coupé.

une belle maison moderne en hauteur, à deux pas de la mer nous fait de l'oeil. le chauffeur du van nous passe les clés et se garde de faire la visite. apparemment ils se connaissent. c'est doum's qui ouvre le portail et, une fois tous rentrés, on est tous d'accord pour lâcher un « waouh » à l'unisson.

un bon hectare de terrain entoure la maison, avec des fleurs, des plantes, il y a même une piscine à l'arrière. mais clairement il fait pas assez chaud pour la tester.

— allez tous à l'eau bande de bâtards ! hurle doum's en retirant ses chaussures puis son t-shirt.

— mais toi t'as rêvé par contre...

les autres le suivent sans discuter. je suis la seule à rester debout avec ken qui rigole.

— bon les mecs, je re, je vais voir la miff.

il nous propose de venir avec lui au début, mais à l'unanimité ils décident de le laisser y aller seul pour passer un moment tranquille. doum's et les autres lui font un signe, et moi je reste perplexe.

— tu reviens pour quelle heure ? demande framal.

— j'sais pas, d'ici une heure ou deux, je vous appelle façon.

il me regarde enfin et comprend mon interrogation.

— mes grands parents vivent ici. c'est pas trop la forme en ce moment pour eux, j'ai profité de cette occasion pour aller les voir.

— ah oui, tu parles de ton anniversaire dont tu ne m'as même pas parlé ?

il sourit devant mon faux air offusqué.

— c'est un jour comme un autre pour moi, mais on en reparle à mon retour, si tu veux ?

— j'ai hâte d'enfin faire ta connaissance.

il me gratifie d'un clin d'oeil et s'en va. je le regarde partir, le regard vague puis me reconcentre sur les cris des gars.

— eh tu fais quoi toi ? viens là ! m'ordonne presque doum's.

— j'ai pas votre temps, moi. je vais visiter, dis-je en attrapant mon sac.

je me dirige vers la baie vitrée et ni une ni deux je sens une présence qui m'attrape comme du n'importe quoi.

— putain nan mam's lâche moi ! je crie par dessus les rues des autres enfoirés derrière.

— ici on a une tradition... dit-il en retirant mes chaussures.

au moins il respecte les af1.

— j'en ai rien à foutre, lâche-moi !

— non, avant d'entrer dans la maison, tu dois être baptisée. c'est comme ça.

ShinkūOù les histoires vivent. Découvrez maintenant