dégonflée

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il était pas chaud mais l'asperge m'a accordée l'aprem pour m'aider à refaire la peinture de ma salle de bain.

c'est le seul qui a répondu sur le groupe et qui a pu m'accorder du temps, et tant mieux que ce soit lui j'avais besoin de quelqu'un de grand.

doum's c'est bae quand il veut.

— du bleu indigo ? t'es sûre ? dit-il en grimaçant.

— ouais j'veux recréer une ambiance turque, après je collerai de la mosaïque dans la douche.

— turque ? dans ce cas faut changer tes toilettes ma gueule, tu vas pisser debout comme nous ça va te passer l'envie.

j'ai bien dit quand il veut.

— je dois rire quand ? vas y prends le rouleau ! dis-je en le poussant.

il attaque un des murs tandis que je me charge des bords. on parle de tout et de rien. et j'aurais préféré continuer dans cette lancée mais c'est pas du style de doumama.

— et avec ivy ?

point mort.

pas de nouvelles depuis presque deux semaines. d'un côté je suis pleinement consciente que c'est à moi de faire le pas et d'essayer encore une fois d'arranger tout ce merdier. mais là, j'ai clairement pas la tête à ça. et de toute façon elle s'est barrée en tanzanie, je compte pas ruiner ses vacances, on en reparlera à son retour.

si elle a pas trop le seum contre moi.

— ça casse les couilles ça wallaye billaye, même lo il est down frère, on l'a rebaptisé loque. reprend-t-il devant mon silence.

j'esquisse un léger sourire amusé.

je me rappelle de son air de chien battu à la soirée, ça rend ouf, tout ça pour des histoires de love, on dirait une bande d'ados attardés mon frère.

— laissez-le, vous aimez trop être sur ses reins.

— toi tu crois qu'on n'est pas sur mes reins ? ah gars avec adèle j'ai subi, donc tout le monde va subir !

je secoue la tête.

— d'ailleurs ça va elle et sa grossesse ? je demande entre deux coups de pinceau.

— pépère on vit les plus beaux moments de nos vies.

au moins un qui vit sa best life ça fait plaisir.

— t'as pas peur ? je demande ensuite.

— peur de quoi ? j'suis trop heureux wesh, j'ai hâte qu'il arrive, ce con.

je fronce les sourcils.

— tu connais le sexe et tu m'as pas dit ? je m'offusque.

— nan elle a rendez-vous jeudi, mais moi je sais déjà.

— si c'est une fille je rigole.

— si c'est une fille je l'appelle kamiya. il rétorque du tac au tac.

je me stoppe pour le regarder. surprise par ses paroles.

— sérieux ?

— nan, toz.

il éclate de rire.

je fais gicler mon pinceau sur sa vieille gueule pour qu'il la ferme puis reprends là où je m'étais arrêtée.

il aime trop faire ça, ce con.

— mais tu seras sa marraine, si tu veux bien.

avec ce tocard on peut jamais discerner le vrai du faux, donc je réagis pas.

ShinkūOù les histoires vivent. Découvrez maintenant