come back

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je transpire des fesses.

quand on atterrit, un soleil lourd nous accueille. je suis clairement déphasée par les sept heures de vol. ken a tapé un somme d'une heure ou deux, moi j'ai pas réussi. j'ai essayé de camoufler mon appréhension mais là, elle est plus qu'évidente. et je sais qu'il le ressent.

— ça va ? me demande-t-il lorsqu'on sort enfin de l'aéroport.

— ouais...

je soupire pour tenter d'évacuer le stress qui m'habite. j'ai carrément du mal à me rendre compte d'où je suis et de profiter du paysage environnant. mais je fais au mieux pour relativiser. je me répète que cette rencontre n'est pas mortelle et que je ne risque pas ma vie. ça marche à moitié.

— kams, viens ! dit ken au loin devant un taxi.

j'attrape ma valise et nous prenons la route direction l'hôtel.

c'est un paysage rustique qui s'offre à nous. toutes les habitations et les commerces qui défilent sont colorés. on traverse pas mal de marchés et on entend de la musique çà et là. c'est ouf de se dire qu'on est en Afrique, on se croirait clairement au brésil quand on écoute les samples, la langue et les gens typés.

ça fait une éternité que je ne suis pas venue. la dernière fois j'étais super jeune, je ne me souviens de rien, du coup je redécouvre tout.

on a de la chance, le chauffeur parle français. il nous explique que c'est une langue qu'on apprend à l'école. de là, ken et lui échangent un peu, moi j'ai toujours la gorge nouée.

— et vous restez combien de temps, les amoureux ?

— une semaine, répond le brun.

je l'observe du coin de l'oeil et pour la première fois de la journée, j'esquisse un léger sourire. ils sont drôle les gens, dès qu'ils rencontrent un homme et une femme ensemble, pour eux, c'est une certitude qu'ils soient en couple.

il nous conseille quelques endroits touristiques et d'autres un peu plus enclavés. il insiste pour que nous visitions boa vista. on n'a pas cherché à lui dire que c'était déjà prévu.

avec ken on s'est dit que si je me faisais tej par mes parents, on resterait quand même pour profiter. c'est moi qui ait insisté.

frère j'ai pas fait 4500 kilomètres pour un aller-retour, ça n'a aucun sens.

arrivés à l'hôtel, on règle la course et le remercions pour son hospitalité. puis je me précipite dans l'établissement pour récupérer les clés de la chambre. clairement je suis épuisée.

la chambre en question est plutôt jolie, pas très grande mais plutôt fonctionnelle avec un grand lit et une belle salle de bain marbrée. j'ai vrillé quand j'ai vu la taille de la douche, ça m'a donné de sales idées et je crois que ken aussi vu le sourire qu'on s'est échangés. mais le must du must, c'est la vue imprenable sur la mer. on est carrément au dessus de l'eau, un délire.

— tu fais pas les choses à moitié, mademoiselle... dit-il en admirant la vue.

je souris et retire mon jogging. il fait une chaleur de dingue, ici.

— j'voulais que la célébrité qui m'accompagne ait le meilleur service.

il rigole et s'approche.

— ça va ? il redemande en jouant avec mes cheveux.

— bien sûr, pourquoi ça n'irait pas ?

j'suis pétrifiée sa mère.

— c'est pas simple de débarquer chez ses parents comme une fleur, je sais que ça te travaille, mais ça va bien se passer, t'inquiètes.

mes commissures s'étirent devant la douceur de sa voix.

ShinkūOù les histoires vivent. Découvrez maintenant