— viens danser kam', wesh !
j'hoche la tête négativement et ignore ses injures. ivy je l'aime mais c'est la go la plus relou de la terre. c'est le quatrième bar qu'on fait et elle est déchirée, j'ai l'impression d'être sa daronne à devoir la surveiller sans cesse, elle comprend pas que je suis à bout, là.
et ses copines je peux pas me les voir. j'ai proposé deux fois à la brune de rentrer mais elles ont toutes fait blocus. je me suis retenue de les tarter, elles aussi.
en plus on dirait qu'elles concourent pour savoir qui est la plus débile. du coup je fais la soirée de mon côté avec un gars qui m'a accroché la jambe depuis qu'on est là.
— et sinon tu fais quoi dans la vie ? qu'il demande en reluquant mes cuisses.
je souris et réponds à sa question bateau, on approfondit le sujet parce que lui aussi est dans la sappe. et ça se voit. le boug est frais.
— j'ai créé ma marque de vêtements à l'étranger, là j'suis à paris pour affaires.
— cool, je réponds.
en vrai je me fous un peu de ce qui me raconte, je m'attarde un peu trop longtemps sur son bouc et ses cheveux mi-long. il me fais vibrer.
— qu'est-ce qu'il y a ? il demande, tout sourire.
— rien.
on se regarde longuement puis je termine mon red bull d'une traite.
je savais qu'il ne fallait pas que je sorte ce soir, je fais faire une dinguerie.
— et pourquoi t'es toute seule, au fait ?
— mes copines dansent, moi j'suis un peu fatiguée.
— tu voulais rester avec moi, il rigole dans mon oreille.
j'esquisse un léger sourire en coin.
— t'as tout compris.
je sais que le mec me veut, façon c'est pas difficile à comprendre dans ce genre d'endroit quand on cherche à faire ta connaissance c'est jamais innocent. j'étais tentée de le recaler mais j'aime bien son faciès, j'aime beaucoup même.
parce qu'il a des airs de...
mute. pas le temps de tergiverser sur des sujets sensibles. et puis de toute façon je m'ennuie, alors pourquoi pas jouer un peu pour faire passer le temps.
— c'est marrant, moi mon pote c'est celui qui danse avec la brune là, avec la frange.
à ces mots je constate en effet qu'un abruti est en train de coller ivy.
— on a flashé sur les mêmes go, on dirait. il ajoute, taquin.
ça me fais pas rire, mais je lui laisse une chance de se rattraper.
— tu danses pas, toi ? il demande subitement.
— qu'avec les excellents danseurs, je réponds.
j'ai des souvenirs qui me submergent et mon bas-ventre réagit direct.
c'était la première et dernière fois que je ne m'étais pas autant éclatée sur une piste avec quelqu'un. j'en ai des frissons, carrément.
— excuse-nous, madame est exigeante.
c'est pas de ma faute si on a placé la barre trop haute aussi, garçon.
mais je lui souris pour ne pas paraître trop sèche et me décide à changer de sujet.
— t'es de quelle origine ? je demande en scrutant son teint légèrement halé.