je regrette un peu ce que j'ai fait à sasha, quand même.
non pas parce que j'ai un petit coeur tout mou et que je me sens mal mais parce que maintenant il est grave sur mes reins.
j'ai l'impression qu'en ayant vu ken aussi « proche » il s'est rendu compte qu'il était pas le seul zboub de l'univers. c'est tout à mon honneur. même si au début je me suis sentie désirée, maintenant j'ai juste envie de respirer.
j'arrive vers lui doucement et prépare mon sac, il regarde sans vraiment regarder et me glisse à l'oreille :
— tu fais quoi ce soir ?
— rien.
— tu veux passer ?
je fais la moue.
comment lui dire que je suis passée tous les jours de la semaine et que j'ai besoin de mon espace ? j'avais oublié que fréquenter un gars c'était autant de responsabilités.
— j'suis claquée sasha...
— tu peux dormir chez moi, si tu veux.
tous les moyens sont bons pour m'amadouer on dirait.
je fais mine de réfléchir mais ma décision est prise, ce soir je suis en tête à tête avec mon lit.
— on remet ça, ok ?
il hoche la tête la mâchoire serrée. ma réponse ne l'enchante pas vraiment, on dirait. qu'importe, je réglerai ça plus tard.
je m'approche machinalement pour l'embrasser puis me ravise au dernier moment. au est au milieu des gens et des caméras, ce serait pas judicieux de faire ici.
— envoie un message quand t'es rentrée, dit-il simplement.
— ça marche.
je mime un baiser et prends le chemin de la sortie. on m'interpelle sur la route.
— oh kamiya !
je sursaute à l'entente de la grosse voix que je reconnais après un temps.
— tu m'a fait peur, idiot va.
maurice rigole et emboîte mon pas.
— faut qu'on parle, wesh.
— j'ai pas de clopes, je réponds.
arrivés dehors j'enroule ma grosse écharpe autour de mon cou, le froid il rigole plus avec nous.
— c'est pas ça gros, t'es sérieuse tu baises avec sasha ?
je garde mon air nonchalant et me contente de répliquer.
— t'aimes trop le cancan maurice, tu veux pas évoluer.
— rien à voir, c'est lui qui l'a dit.
je m'arrête instantanément.
— il a dit quoi ? je demande sèchement.
— ah donc c'est vrai ?
je roule des yeux et reprends ma route, le renoi sur mes talons. j'arrive pas à croire qu'il soit parti en parler à ses collègues. je suis bien contente de l'avoir envoyé bouler.
— kamiya c'est bon fais pas la meuf c'est juste que... tu vois... mais écoutes moi wesh !
— je t'écoute putain, tu veux quoi ?
— il a pas dit ça en mode il t'affiche mais apparemment y avait un autre gars sur tes cotes donc du coup ça lui plaisait pas trop et de fil en aiguille il a fini par avouer...